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Yeong-hee Lim (Traducteur)Lucie Modde (Traducteur)
EAN : 9782809716344
352 pages
Editions Philippe Picquier (12/05/2023)
4.2/5   109 notes
Résumé :
Un professeur nouvellement nommé dans l'école Ja-ae découvre les sévices et abus sexuels commis sur les enfants par des responsables, avec la complicité de membres de la police et des autorités locales. Ces enfants sont d'autant plus réduits au silence qu'ils sont atteints de surdité.
Un roman inspiré de faits qui se sont réellement déroulés en 2005 dans une institution pour enfants handicapés.
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis ravie que ce livre soit enfin traduit en français !  

Ce roman de Gong Ji-young est poignant mais aussi glaçant. Nous ressentons de la révolte, du dégoût mais aussi de la compassion. Il nous bouleverse par son histoire et par ce que le roman dénonce. Il est en effet inspiré de faits réels et nous plonge dans l'horreur vécue par de jeunes enfants malentendants : les agressions sexuelles et viols qu'ils ont subis dans une école privée par le principal et deux autres personnes. 

Nous retrouvons ici la plume très engagée de cette auteure coréenne qui met toujours en lumière des faits de société, des causes ou des combats importants pour elle (comme la peine de mort dans « Nos jours heureux » par exemple). 

Gong Ji-young dénonce ici plusieurs choses : tout d'abord les agressions en elles-mêmes, mais aussi la corruption qui sévit à tous les niveaux : les agresseurs ne sont pas tout de suite inquiétés puisque ce sont des personnes haut placées dans la ville, ils écopent de peines légères et continuent d'exercer malgré les horreurs qu'ils ont commises. Inho et Yujin se battent pour faire éclater la vérité et afin que les agresseurs soient punis, mais ils se rendent finalement compte que ce ne sont pas des choses faciles à réaliser. Ils se retrouvent face à des murs : face à la police corrompue, face à des habitants ne voulant pas croire que des « personnes aussi respectées et ayant beaucoup oeuvré pour la ville » puissent faire de telles horreurs, face à des avocats ou à des magistrats n'ayant d'yeux que pour leur carrière et prêts à tout pour avancer. 

L'auteure dénonce également la condition de ces enfants malentendants et des enfants handicapés mentaux : la mauvaise prise en charge au niveau éducatif (des professeurs ne connaissant pas la langue des signes), les mauvais traitements subis, le dédain auquel ils font face, le regard général de la société sur eux : ces enfants n'ont pas l'impression d'exister pleinement en tant que personne. 

J'ai été bouleversée par Inho et Yujin, ces deux belles personnes prêtes à tout pour aider ces enfants. Leur combat est admirable et nécessaire pour faire avancer la société. Yujin, cette jeune femme pleine de force et de courage, mène de front ce combat tout en s'occupant de ses petites filles, dont l'une d'elle à des soucis de santé. Difficile pour la jeune femme divorcée et ayant peu de moyens. Yinho quant à lui est très intéressant : personnage tiraillé par ces convictions d'un côté et par sa famille de l'autre, il a souvent des réflexions passionnantes sur la nature humaine et sur les devoirs d'un citoyen. 

Les petites Yeon-du et Yuri sont très touchantes et courageuses, elles forcent d'ailleurs le respect. 

Gong Ji-young a réussi avec brio à instaurer une ambiance très particulière, et ce dès le début du roman : Mujin, cette ville éloignée, plongée dans une brume épaisse, apparaît comme mystérieuse et inquiétante. L'école est elle aussi drapée dans la brume et se dérobe aux regards, nous donnant l'impression que ce qui s'y passe n'est connu de personne. L'école semble être un lieu inaccessible. 

L'ambiance est pesante, tout comme cette chape de brouillard, et il se forme une sorte de malaise, notamment dès les premières pages avec ce jeune enfant décidé à se suicider. Nous sommes tout de suite « plongés dans le bain ». Les chapitres sont courts, ce qui donne un récit haletant, comme pressé par les événements et par la gravité des choses. 

J'ai également beaucoup aimé cette boucle qui semble être bouclée, ou version plus pessimiste, l'impression de revenir à la case départ avec cette brume qui réapparait à la dernière ligne du récit. le roman s'ouvre et se ferme donc sur ce brouillard épais. 

Gong Ji-young nous prouve ici que la littérature est importante, elle porte des combats et permet de faire avancer les choses puisqu'ici la publication du roman et ensuite l'adaptation en film ont permis de remettre en lumière cette affaire de viol et de faire rejuger l'affaire (et augmenter les peines). 
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Lorsque l'ecrivaine Ji-young Gong a entendu parler de cette affaire de pédophilie dans un établissement pour sourds-muets, elle s'est sentie obligée de mener l'enquête et d'entendre les témoignages des victimes.
Elle a alors découvert que tout avait été fait pour étouffer le scandale, dans un simulacre de procès qui refuse d'admettre le traumatisme des enfants et propose de l'argent aux familles.
Certaines des victimes étaient également handicapées mentales et toutes appartenaient à des familles totalement démunies qui n'eurent d'autre choix que d'accepter la compensation financière.
Pour redonner leur dignité à ces enfants maltraités et violés, elle choisit la littérature qu'elle estime capable de marquer durablement les esprits et de changer le monde.

Elle choisit de nous présenter Inho, chômeur venu de l'extérieur, devenu enseignant par hasard dans l'institution sans même connaître la langue des signes. A son arrivée, ce n'est pas le silence qu'il découvre, mais une nappe de brouillard, qui rend toute la ville aveugle. Les plus handicapés sont ceux qui refusent d'admettre la réalité, soit par conformisme, soit par corruption, soit par indifférence.
Dans ce monde aux accents kafkaiens, les bureaucrates et les institutions refusent d'assumer leurs responsabilités et il faudra la mobilisation des enfants et de quelques enseignants pour obtenir une couverture médiatique.
Si rien n'a été épargné aux enfants en terme de maltraitance, et l'auteure l'écrit explicitement pour mieux le dénoncer, ils possèdent cette sensibilité si précieuse qui manque aux adultes, coupables de les abandonner malgré leurs convictions.
Et Inho en paiera le prix, finalement repris par le brouillard.

Mais Ji-young Gong gagnera son combat, puisqu'à la publication du livre, une loi sera votée en Corée du Sud en 2011 , pour supprimer le délai de prescription pour les agressions commises sur des enfants de moins de 13 ans
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Ce roman de chez Philippe Picquier m'intéressait énormément depuis sa sortie, et c'est l'occasion pour moi de découvrir (enfin) la plume de Ji-Young Gong.
L'école Ja-ae a besoin d'un nouveau professeur, et c'est Inho – sur les conseils de sa femme – qui va accepter cette position. Lorsqu'il arrive dans cette petite ville coréenne perdue dans le brouillard, il n'imaginait pas que sa ville allait être bouleversée. Être professeur dans une école privée est déjà un grand changement pour lui, mais aussi parce que les élèves sont sourds et/ou muets. Il va devoir apprendre la langue des signes, à se rapprocher de ses élèves...
Mais sa vision du monde s'effondre lorsqu'il découvre que ces enfants innocents sont victimes de sévices et d'abus sexuels à répétition et depuis des années, par les personnes en charge de l'institution, et tout cela avec la complicité de membres de la police et de l'autorité.
Inho a peur : peur des personnes dirigeant l'école, peur de la police et du système, peur de se faire broyer... Mais il a surtout peur pour les enfants, et ce qu'il adviendrait d'eux si lui aussi ne disait rien. Alors, il va être le catalyseur d'un mouvement pour que la vérité éclate et que ces enfants trouvent enfin un peu de paix, et que leurs agresseurs soient punis.
Les enfants du silence est un roman tiré de faits réels : Ji-Young Gong nous parle de l'affaire de l'école de Gwangju Inhwa. Là-bas, un certain nombre d'élèves ont été violés et agressés sexuellement, et l'affaire a duré trop longtemps, et uniquement grâce à l'implication des familles, de certains professeurs, et d'autres personnes. Suite à cela, certains des coupables ont été jugés (certains plus sévèrement que d'autres) et l'école a fermée en novembre 2011. C'est suite à cela que la « Dogani Bill » a été adoptée : elle élimine le délai de prescription pour les crimes sexuels contre les enfants de moins de 13 ans et les femmes handicapées et augmente également la peine maximale d'emprisonnement à vie.
Cela ne va pas vous surprendre vu le sujet, mais Les enfants du silence est un livre très dur. Évidemment. J'ai eu le coeur brisé plusieurs fois devant le destin de ces enfants, devant la détresse de leurs familles et des enseignants qui ne savaient pas quoi faire pour les aider. Accomplir un acte pareil me révolte et me rend malade, c'est au-delà de ma compréhension. Les personnes qui ont violés ces enfants ont fait en sorte de ne pas être pris ou arrêtés pendant de (trop) longues années, détruisant d'innombrables vies. Car pour chaque enfant qui a témoigné, combien d'autres se sont réfugiés dans le silence, par peur, par honte ou sous la pression ? Ces enfants sont en plus porteurs d'un handicap, qu'ils soient sourds, muets ou les deux. Ces enfants ne pouvaient pas communiquer facilement, et quand ils le faisaient, on ne les croyaient pas. Rares sont les personnes qui ont osés porter cette affaire devant la justice, surtout avec les menaces et la corruption, mais il y a eu malgré tout un « mieux ». L'affaire a été portée au grand jour, il y a eu des arrestations, l'école a été fermée... Mais tout cela est-il suffisant pour aider ces enfants à se reconstruire ?
Les enfants du silence est bouleversant et déchirant du début à la fin, c'est une lecture que je recommande absolument. Mais le sujet très grave en fait un roman très dur...

(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Je venais de lire L'Echelle de Jacob, de cette auteure, et je voulais prolonger ma lecture dans son univers.
Les Enfants du silence est un livre très différent. Ici, quoique oeuvre de fiction, ou roman, il s'agit davantage d'une oeuvre documentariste. Les faits réels sont à la fois les instigateurs de l'élaboration de ce livre et ils sont présents à toutes les pages.
Le côté roman est très réduit. J'y mettrai le personnage du professeur par qui la vérité éclate mais qui par lâcheté, sauvetage personnel, ou familial, n'ira pas jusqu'au bout. L'auteur nous montre ainsi que la pureté n'existe pas, l'innocence non plus, surtout chez les adultes.
La réalité est là et on sait qu'il s'agit d'une "histoire vraie". Des enfants sourds voire aussi atteints de déficience mentale sont dans un centre spécialisé, honoré, financé, médaillé, dirigé par de gros pervers sournois qui violent atrocement ces enfants. Souvent issus de familles peu munies intellectuellement et financièrement. La situation décrite (vraie) est abominable. Abominable est un mot faible.
Puis, grâce à l'acharnement d'une jeune femme responsable du centre des droits (on notera que les autorités officielles de l'éducation nationale ne répondent pas, pensant surtout à leur carrière), le procès des bourreaux a enfin lieu.
L'auteur ne ménage pas ses efforts pour dénoncer la collusion, dans des conflits d'intérêts infinis, multiples, de la justice, de l'éducation, de la police, et des autorités territoriales.
Tiens, tiens, tiens... nous sommes en Corée du Sud dans les années 2010, mais cela résonne à mes oreilles, et me rappelle des histoires vraies, elles aussi, ici, en France.

La partie première du livre, ce qu'il se passe dans l'école, est décrite de telle manière que je n'ai pas trop été émue. Est-ce une volonté de l'auteur ? de rester froide, de décrire, durement ce qu'il se passe ? si c'est le cas, elle a réussi.
La deuxième partie, concernant le procès. Là, ce n'est pas l'émotion, c'est la colère, qui s'exprime contre un tel niveau d'injustice, une telle mascarade, une parodie du pot de fer contre les pots de terre. .
Et malgré ce beau livre qui rend hommage aux petites victimes, je vois tous les jours que les puissants restent impunis en Corée du Sud et ailleurs.
Merci à Gong Ji-young d'utiliser sa belle plume pour livrer ses combats contre l'injustice et pour plus d'humanité.




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C'est suite à une critique élogieuse de ce roman (merci Fuyating !) que j'ai eu envie de le découvrir à mon tour.
Les enfants du silence c'est d'abord l'histoire (hélas vraie) d'enfants sourds placés dans un établissement spécialisé et subissant des agressions sexuelles de la part du principal et de deux autres responsables. Mais c'est aussi le récit de la dénonciation de ces actes et du procès qui suivra.
Les enfants du silence c'est également un récit bouleversant avec des passages à la limite du supportable. J'ai plusieurs fois été obligée de faire des pauses dans ma lecture pour faire redescendre la tension et le malaise que je ressentais. Pourtant très rapidement je reprenais le livre car j'avais envie de connaître la suite.
Lorsqu'on sait que grâce à ce livre et à l'émotion qu'il a suscité en Corée du Sud les peines des agresseurs sexuels ont été alourdies, on se dit que Les enfants du silence c'est aussi la preuve que la littérature tient une place importante dans notre société et qu'elle a le pouvoir de faire évoluer les choses. Elle permet de mettre en lumière des événements importants, des situations révoltantes et des comportements inacceptables qu'il faut faire changer. Un fort sentiment d'indignation m'a habitée pendant ma lecture et m'habite encore une fois le livre terminé. Il y a bien sûr les atrocités commises par des hommes sur des enfants handicapés mais il y a également le déni d'une partie de la population, le refus des autorités compétentes de s'impliquer et même la complicité de certains qui aident à camoufler les faits.
Au-delà du récit et du témoignage de l'auteure, il y a des qualités littéraires indéniables dans ce livre. Gong Ji-young réussit à mettre au service d'une noble cause son talent d'écrivain et c'est tout à son honneur.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
04 janvier 2021
L'écrivaine raconte dans ce livre toutes les horreurs qui ont été perpétrées dans un établissement d'éducation spécialisée situé au sud de Séoul.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Dans ce cas, vous allez devoir vous battre contre tous les citoyens de Mujin, réplique le policier en laissant à nouveau échapper un petit rire. Tout le monde ment et tout le monde ferme les yeux sur les mensonges des autres. Un député municipal, le beau-frère d'un promoteur immobilier, un inspecteur du permis de conduire, l'épouse d'un directeur d'hôpital, la propriétaire d'un bar à hôtesses, un commissaire de police, un chanteur anonyme dans une boîte de nuit, une notable un peu seule, une femme mariée, un pasteur, un professeur d'université, un éditeur de manuels scolaires, un employé du service éducatif à la mairie, le directeur d'un institut d'enseignement privé... Tous ces gens-là mentent pour mieux se protéger. Ils se moquent de l'honnêteté et de la justice.
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Les acacias étaient en fleurs. Ca devait être un jour de printemps et leur parfum entêtant était partout. Mon père, le pasteur du temple, n'est pas rentré ce soir-là. Il s'était fait arrêter pour avoir caché des étudiants qui étaient recherchés et pour avoir critiqué le pouvoir politique pendant ses sermons. Mon père est revenu.... en lambeaux. Même une petite fille comme moi était capable de s'en rendre compte. Il a souffert trois ans avant de nous quitter.
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La violence en tant que telle fait moins mal que le sentiment d'abandon. Le désespoir de savoir que personne ne viendra vous aider. Maintenant ils ne sont plus seuls et ils le savent. Aussi, au plus profond de leur cœur, la joie le dispute-t-elle à l'émotion. (.............................................................)
La voix de la justice se fait entendre, comme quand une terre plus douce finit par surgir à la surface à fore de labour, redonnant espoir dans l' humanité. Les employés du Centre pour les droits humains passent des nuits blanches à tour de rôle pour accueillir les visiteurs , répondre aux messages d'encouragement de ceux qui les soutiennent et réceptionner les dons et les contributions.
Le lendemain de la diffusion du reportage, le brigadier-chef s'est rendu à l'école Ja-ae pour arrêter Yi Gang-seok, Yi Gangbock et Park Bo-yyeon, juste au moment où le principal et le directeur administratif discutaient du licenciement de Kang Inho, un enseignant en CDD. Celui-ci est apparu à la télé—son visage flouté n'a pas réussi à préserver son anonymat— pour témoigner contre l'école Ja-ae. Il a décrit la violence, les sévices et les viols infligés aux enfants et dénoncé l'incurie d'un corps enseignant ne maîtrisant pas la langue des signes. Les frères jumeaux, qui ne s'attendaient pas à se faire arrêter aussi rapidement, étaient sur le point de le convoquer. Jang les a coiffés au poteau.
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Les conditions de vie des enfants sont bien pires que ce qu'il imaginait. Il pensait qu'ils avaient simplement un handicap à surmonter, alors qu'ils sont privés du plus important des sens parmi ceux permettant une existence normale au sein de la société. Pour la plupart ils ont vu le jour dans les familles démunies. Un lion sans griffes, un cerf sans pattes, un lapin sans oreilles, un singe sans bras...
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Le seul défaut de la vérité est qu'elle est paresseuse. Forte de sa pretention à être la seule et unique, elle expose son corps tel qu'il est et ne cherche aucunement à s'emballer et à séduire son public. Aussi est-elle parfois incohérente, défie-t-elle la raison et nous met-elle souvent mal à l'aise.
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Video de Ji-young Gong (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ji-young Gong
Née en 1963 à Séoul, Gong Ji-young est une romancière très populaire en Corée. Elle participe aux luttes étudiantes contre la dictature des années 80, pour défendre la démocratie et les droits des exclus de la société. Ecrivaine engagée, elle est appréciée pour ses œuvres qui traitent de la condition des femmes et des travailleurs, des maltraitances dont sont victimes les handicapés, de la répression sexuelle… A l'occasion de la Nuit des Idées 2021, elle s'est entretenue avec Choi Mikyung, traductrice coréenne. Sous-titres en Français
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