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Critique de ASAI


Je venais de lire L'Echelle de Jacob, de cette auteure, et je voulais prolonger ma lecture dans son univers.
Les Enfants du silence est un livre très différent. Ici, quoique oeuvre de fiction, ou roman, il s'agit davantage d'une oeuvre documentariste. Les faits réels sont à la fois les instigateurs de l'élaboration de ce livre et ils sont présents à toutes les pages.
Le côté roman est très réduit. J'y mettrai le personnage du professeur par qui la vérité éclate mais qui par lâcheté, sauvetage personnel, ou familial, n'ira pas jusqu'au bout. L'auteur nous montre ainsi que la pureté n'existe pas, l'innocence non plus, surtout chez les adultes.
La réalité est là et on sait qu'il s'agit d'une "histoire vraie". Des enfants sourds voire aussi atteints de déficience mentale sont dans un centre spécialisé, honoré, financé, médaillé, dirigé par de gros pervers sournois qui violent atrocement ces enfants. Souvent issus de familles peu munies intellectuellement et financièrement. La situation décrite (vraie) est abominable. Abominable est un mot faible.
Puis, grâce à l'acharnement d'une jeune femme responsable du centre des droits (on notera que les autorités officielles de l'éducation nationale ne répondent pas, pensant surtout à leur carrière), le procès des bourreaux a enfin lieu.
L'auteur ne ménage pas ses efforts pour dénoncer la collusion, dans des conflits d'intérêts infinis, multiples, de la justice, de l'éducation, de la police, et des autorités territoriales.
Tiens, tiens, tiens... nous sommes en Corée du Sud dans les années 2010, mais cela résonne à mes oreilles, et me rappelle des histoires vraies, elles aussi, ici, en France.

La partie première du livre, ce qu'il se passe dans l'école, est décrite de telle manière que je n'ai pas trop été émue. Est-ce une volonté de l'auteur ? de rester froide, de décrire, durement ce qu'il se passe ? si c'est le cas, elle a réussi.
La deuxième partie, concernant le procès. Là, ce n'est pas l'émotion, c'est la colère, qui s'exprime contre un tel niveau d'injustice, une telle mascarade, une parodie du pot de fer contre les pots de terre. .
Et malgré ce beau livre qui rend hommage aux petites victimes, je vois tous les jours que les puissants restent impunis en Corée du Sud et ailleurs.
Merci à Gong Ji-young d'utiliser sa belle plume pour livrer ses combats contre l'injustice et pour plus d'humanité.




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