Apitoxine

Un roman pour ados qui aborde bon nombre de sujets tabous, comme l'avortement, la grossophobie, le conservatisme dévastateur dans les campagnes et le communautarisme... Si je ne suis pas sûre d'avoir toujours apprécié la manière dont ils étaient traités, j'ai en revanche bien aimé l'écriture et le réalisme des dialogues, ainsi que la complexité des personnages et des situations dans lesquelles ils se retrouvent. L'aspect "enquête" du roman est (malheureusement) bien moins important que ce que j'imaginais et sert simplement de ressort à la quête d'identité de la narratrice, qui est le fil conducteur de l'intrigue.

Mal à l'aise dans sa vie de lycéenne et sa vie familiale, Gwendoline part pour l'été trouver refuge chez ses grands-parents à la campagne où elle retrouve sa cousine avec qui elle n'a plus de relations car leurs parents ne se fréquentent plus.
Sur fonds de mal être adolescent les deux jeunes filles vont faire connaissance, et mener l'enquête à partir de la découverte d'un téléphone, ce qui va les mener sur des découvertes en rapport avec leur famille.
Cette enquête va donner du sens aux difficultés vécues par Gwendoline et lui donner un nouvel élan pour trouver des réponses.
J'ai été déçue du décalage entre la couverture, le titre et la présence anecdotique des abeilles dans le récit. Est-ce pour symboliser le doute, le soupçon qui peu à peu intoxique Gwendoline quant à l'histoire de sa famille ? Cela ne m'a pas convaincue.

Alors que le confinement de 2020 a laissé des traces et que Gwendoline a du affronter le harcèlement au lycée, ses parents l'envoient passer les vacances d'été chez ses grands-parents qu'elle connaît peu.
Fragilisée et mal dans sa peau, l'adolescente est plongée dans un monde aux antipodes du sien. Elle découvre la nature, la montagne, la vie et les activités dans un village isolé et des adolescents, dont sa cousine, eux-aussi perturbés.
Ce roman de Mélody GORNET embarque facilement car au début, il prend des allures d'enquête dans laquelle se lancent Gwendoline et Maëlle. Mais rapidement, un mystère vieux de 17 ans va entraîner les deux cousines à la découverte de secrets de famille qui les touchent de près.
Cependant l'intrigue est compliquée. Outre la quête d'identité de l'héroïne, le lecteur doit naviguer entre plusieurs secrets, beaucoup de non-dits sur les personnages, des longueurs nombreuses, des questions sans réponse comme l'attitude distante des grands-parents. le lecteur se perd également dans les différentes thématiques fortes abordées par l'autrice comme le rejet de la différence, les questions de genre, l'avortement chez les adolescentes...
L'Apitoxine, le venin des abeilles, se mue ici en un autre venin plus insidieux, celui des secrets et des rivalités qui isolent et divisent.
Malgré un roman qui se déploie dans une atmosphère étouffante bien rendue, la fin est décevante car le mystère est résolu mais rien n'a changé dans la vie de l'héroïne.

Pour échapper au harcèlement dont elle est victime, Gwendoline décide de quitter Paris pour passer les vacances d'été chez ses grands-parents, à la campagne. Là, elle rencontre sa cousine Maëlle et ses grands-parents, qu'elle ne connaît presque pas. Les deux filles découvrent un téléphone portable resté caché dans le foin depuis 2003. Tout laisse penser qu'un meurtre a été commis. Elles décident de mener l'enquête...

Beaucoup de thématiques sont abordées dans ce roman : le confinement, le harcèlement scolaire, la grossophobie, les abeilles, les histoires de famille, une enquête policière, ... Cela fait beaucoup. Je pense que l'histoire aurait gagné à être plus resserrée. Cependant, c'est bien écrit, l'ambiance de petit village est bien rendue, et j'ai bien aimé le personnage de Léo et sa camionnette aménagée.

#Apitoxine #NetGalleyFrance

Merci aux éditions Thierry Magnier et à Netgalley France pour le service presse.