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Critique de SeriallectriceSV


Absolument dingue ce livre.
Le milieu carcéral m'intrigue, il m'arrive de passer devant la prison de Fresnes et à chaque fois, je ressens quelque chose de particulier, en l'espace de quelques secondes, j'essaie de me projeter derrière ces murs. J'imagine ces hommes et ces femmes, enfermées, privées de liberté. J'imagine l'insalubrité mais je me trompe peut-être. Derrière ces fenêtres sales, l'intérieur est possiblement nickel, propre, accueillant. Je me surprends à vouloir que les conditions soient saines à l'intérieur. Ces hommes et ces femmes ont été jugés, ils et elles ont commis des actes plus ou moins répréhensibles, et une peine, plus ou moins longue, a été prononcée à leur encontre, mais, je ne leur souhaite pas le pire, étrangement.

Et quand bien même, condamnés à vivre entre quatre murs, la vie continue pour eux, les hormones continuent de travailler, les pulsions d'exister et leur psyché continue de ruminer.
La bête est ici un homme et dans sa cage, il n'est pas tout seul et doit s'accommoder des autres détenus, de leur testostérone, de la hiérarchie établie, de la privation, du manque ... de tout. D'amour surtout.
La bête n'est pas belle, et pourtant, pourtant j'ai eu envie de lui venir en aide. La bête à sa mère avait justement besoin d'une mère et de son amour. Il en a été privé.
Alors forcément, ça s'est détraqué en lui.
Je n'ai pu rester insensible à sa naïveté, touchante.
Ses réflexions d'incarcéré sont percutantes.
Un enculé en mal d'être. Qui se cherche.

Je n'aurai plus aussi souvent l'occasion de repasser devant la prison de Fresnes, la faute à la maladie qui nous a enlevé le papa, le papy, mon beau-papa que je visitais alentour, mais il y a une chose dont je suis certaine, c'est que j'ai très envie de découvrir le troisième et ultime tome de la Bête. Abattre la bête. J'appréhende. La puissance des mots, la force des deux premiers tomes m'ont quand même bien troublée, bien secouée... mais c'est en se confrontant à ce genre de parcours de vie que l'on peut aussi grandir, il me semble. J'ai appris, en lisant La bête et sa cage, que notre société a des failles. Je le savais déjà. Une piqûre de rappel. Douloureuse. On devient la bête. On ne naît pas bête.
Il y a des blessures qui ne guérissent pas.

Une écriture maîtrisée, non dénuée d'humour, oui, vraiment. J'ai ri !
Oui mais voilà, ce n'est pas la douce lecture apaisante.
Ce n'est ni tendre ni reposant.
Donc une lecture qui vaut le détour, à mon avis, mais à qui il faut ménager le moment adéquat.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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