La fille du père

Il y a une urgence d'écriture dans ce roman. Un besoin de dire, de comprendre. C'est peut-être pour ça que je l'ai lu en quelques heures. Avec la même urgence. L'envie de savoir.

Je voulais savoir où irait cette relation. L'histoire d'un amour déchirant tout déchiré. Quand un père étouffe sa fille de ses certitudes, de sa façon de voir la vie. Cette recherche d'excellence qui oublie de prendre en compte l'autre, en l'occurence son enfant. Sous cette formule aux apparences bienveillantes et si trompeuses « je le fais pour ton bien », l'emprise est totale. Et il faut beaucoup de force pour résister à un tel père… Avant de s'y opposer.

J'ai aimé le courage de la narratrice, Laure Gouraige en l'occurence. Des mots à quitte ou double. Mais ô combien salutaires !

On s'y retrouve dans cette valse des sentiments. Nos contradictions. D'enfant, de parent. Préserver, se préserver. Un équilibre précaire. Tellement envie que, tellement envie de.

« L'espérance de mon existence avouée. » Tout est résumé dans ces mots.

S'affranchir. Magnifiques confidences sur ce thème. Avec toutes les questions qui en découlent… Comment seront-ils accueillis ces mots ? Quelles seront les conséquences lorsqu'il les lira ?

« Se tisse en ces mots une décision commune, la mienne dans l'écriture et la tienne dans le dénouement. »

Une écriture intense, directe, entre amour et colère.

Livre agaçant d'une enfant aimée (mais sans doute mal-aimée).
Un père et sa fille, qui auraient pu bâtir une relation filiale heureuse, joyeuse, intéressante, passent leurs plus belles années (près de deux décennies…), à initier entre eux et à entretenir des conflits qui dégénèrent en pleurs et en souffrances.
L'écriture rend bien compte de ces chamailleries, prises très (trop) au sérieux par l'auteure, et l'on se dit : mais pourquoi diable deux êtres qui semblent avoir tant de talent s'acharnent-ils à persévérer dans une relation si douloureuse?
Certes, le père est rigide. Certes, parfois il déconne franchement (comme tous les pères aimants) ? S'ils se donnaient enfin la peine de penser un peu, ces deux là comprendraient qu'ils ont encore quelques décennies pour devenir enfin complices et s'enrichir l'un l'autre de tout ce qu'ils peuvent et partager de bon, de beau, d'original…

Premier livre magnifique de Laure Gouraige, impressionnant de maturité. Elle dépeint avec subtilité une relation père fille dans laquelle chacun saura y retrouver un peu de son histoire. Grande réflexion sur l'émancipation (ou non) d'un enfant et son père, la narratrice nous invite à explorer ce lien qui nous façonne et qui nous retient parfois mais sans jamais tomber dans le pathos ou le règlement de compte.
Merveilleusement cathartique, ce roman est à lire absolument.

Annie Ernaud a chaudement félicité l'autrice dès la parution du livre.
Laure Adler l'a invitée à "l'heure bleue" et s'est dite impressionnée par la qualité et la maturité de son style.
Laure Gouraige a d'ailleurs brillamment figuré dans plusieurs sélections de prix littéraires 2020.
Cette autofiction vous étreint et vous place aussi dans une situation d'emprise.... littéraire.
À lire sans modération.

Une magnifique découverte. L'autrice décrit à merveille sa relation conflictuelle avec son père et réussit à captiver et émouvoir le lecteur jusqu'à la fin de son roman.
Elle nous livre ses intimes pensées, ses peurs les plus profondes et la forte emprise intellectuelle exercée par son père.
Ce récit m'a tout simplement subjuguée et bouleversée du début à la fin.
Je félicite vivement Laure Gouraige d'avoir réussi à mettre des mots si justes sur des problématiques si complexes et si difficiles à aborder.

"Sur toi, je ne peux pas dire que le beau"

C'est Fort ! C'est beau ! C'est un cri du coeur tellement utile pour chacun, que ce soit dans ses relations familiales, professionnelles, amicales etc. Impossible de ressortir de cette lecture indifférent, tellement cela fait écho à ce que nous avons tous ressenti au moins une fois dans sa vie...

Trouver la tonalité juste, celle qui ne conduit le récit ni au portrait à charge, ni à l'aveu d'une inextricable soumission : le défi n'était pas simple et justement Laure Gouraige a su le relever ... on participe avec elle de cette tension entre héritage revendiqué et volonté farouche d'affirmation de soi. Combien de temps rester un enfant ? Jusqu'où accepter l'injonction parentale ? Par-delà l'exemple de la narratrice, l'interrogation touche chacun ou chacune et c'est ce rapprochement qu'il était particulièrement difficile de fonder. Un exercice magnifiquement réussi.

J'ai adoré. J'ai adoré le style, la description si personnelle de la relation père/fille. Bravo à l'autrice j'ai d'ailleurs acheté son deuxième texte Les idées noires que j'ai également trouvé incroyable. Bravo à laure gouraige, autrice qui va marquer la prochaine décennie littéraire !

Magnifique description d'une relation père fille qui devient toxique.
"Tout" est juste, les non-dits, les blessures, l'envie maladroite de bien-faire qui atteint d'autant plus qu'elle se teinte de culpabilité...

Ce livre est une belle découverte, qu'il soit autobiographique (quel courage d'avoir écrit cela) ou complètement romancé (quelle imagination jusque dans le détail!), il est façonné d'une écriture très personnelle qui renouvelle agréablement le genre des livres témoignages.
Bravo !

Arrete a la page 21.
Ecriture et styles tres personnels.
Consultation d'un psy couchee sur papier a 17 euros.
Ca part chez momox sous 24h