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On est dans un road trip américain (à la française), entre un vieil homme attachant, et une jeune fille révoltée. Ce que j'ai aimé, c'est qu'il n'y a aucun (aucun !) manichéisme. Même Fédor rencontre Remington en lui proposant une relation tarifée (ah lala le bel euphémisme…). Et pourtant… On s'attache par la suite vraiment à lui. Avec Remington, ils forment une équipe de bras cassés : « Je suis si lâche que mon sexe fuit les femmes. Je suis un déserteur, un pauvre fantassin au fond d'une tranchée perdue où personne ne le retrouvera. Je fais le mort. Je fais le mort depuis que je suis né. »

À vrai dire, c'est peut-être justement à cause de son impuissance (il va vers elle pour essayer d'y mettre un terme) qu'on le trouve si humain. Comme si cette virilité que son propre corps lui retire en faisait quelqu'un de bien. Car à part lui, c'est un livre désespéré sur le genre humain, les hommes plus particulièrement. Ils sont réduits à leur corps, à leur sexe. Plein de trompes différentes nous assaillent, comme l'héroïne. Inoffensives, bénignes. On est dans la chanson de Pierre Perret, puis la mélodie se grippe pour être dans un autre registre. le ridicule devient menace. Et cependant, dans ce défilé de chair, j'y vois aussi le froissement des corps, l'effritement des sens. Un « avec le temps, va tout s'en va » mélancolique où ce qui reste dans une vie se compte sur les doigts d'une main. Puis plus rien.

Alors, on pourrait penser que c'est à se tirer une balle. Mais c'est aussi une ode au hasard et aux rencontres. À ce que la vie nous réserve. Comment l'inconnu devient familier, puis proche. C'est la fragilité et la violence à la fois. J'ai aimé ce livre, j'ai trouvé toutefois qu'il manquait parfois de complétude (on passe trop rapidement sur certaines scènes, on sent la beauté des mots, mais quelquefois, c'est comme un vernis qui empêche de trop structurer/d'enrichir le récit.) Quoiqu'il en soit, j'ai lâché de bonnes grosses larmes à la fin, et rien que pour ça vous devriez le lire.
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La lecture moyenne c'est toujours un casse tête. Vous ne pouvez pas totalement dire foncer c'est génial, ni dire passer votre chemin. D'une page à l'autre, je décrochais totalement de ce roman. Pourtant la trame de fond et la 4eme de couverture m'ont vraiment laissé croire que j'allais passer un petit moment savoureux. Pourtant, bien vite, la rencontre entre Remington et Fédor devient fade avec quelques sursauts de bons moments. Entre le langage fleuri de Remington et le respect de la bonne éducation de Fédor, je m'attendais à totalement autre chose. J'avoue, je pensais lire une histoire douce et drôle entre la rencontre de deux générations différentes. le choc de la rencontre est bien là mais la sauce ne prend pas chez moi. Je m'ennuie royalement à plusieurs moments notamment dans ces moments flash back, souvenirs et découvertes des petits secrets. C'est moi où l'écriture n'est plus la même? Phrases plus longues, plus "poétiques", c'est pompant à souhait. Je ne suis pas choquée des scènes crues de ce roman mais pour finir je ne vois pas leurs intérêts, ni la présence des différentes rencontres qu'ils vont faire lors de leur road trip. Je suis en mi-mol mais par contre j'ai totalement hâte de lire un prochain roman de l'auteur car malgré tout j'ai adoré le personnage de Remington.
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Fédor et Remington: une improbable rencontre. le jour et la nuit en quelque sorte: d'un côté la jeunesse, de l'autre le grand âge. C'est pourtant Remington qui court après les souvenirs et cherche à fuir les trois balles qui manquent au revolver qu'elle cache au fond de son sac.

Fédor, lui, aimerait un peu de chaleur humaine, renouer avec les joies du sexe, la raison de leur rencontre. Ensemble, ils prennent la route direction l'Italie, dans un périple atypique et déjanté.

Et voilà le lecteur embarqué à leur suite pour un voyage à la fois touchant et cru, dans un roman un peu "cash" qui émeut et dérange aussi. D'où la difficulté à conclure ce billet, si ce n'est à propos du talent de l'auteur, assurément à suivre.

Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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Un road movie étonnant, une traversée de la France de 2 personnages atypiques, un vieu monsieur solitaire et une jeune fille paumée.

On est sur la route de la vie avec ces 2 êtres que l'on découvre au fil des pages et des kilomètres. On sourit souvent face à ce qui leur arrive et on est ému par la tendresse qui s'installe peu à peu entre eux.

Au fil des kilomètres, ils se dévoilent l'un à l'autre sans jugement. C'est simple et beau.

L'écriture est vive et dynamique avec parfois des envolées un peu folles, c'est agréable et fluide. Un premier roman dont l'auteur à suivre.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Bizarrement, je classerai Remington dans ces livres qui font bien de dire qu'on aime alors que notre avis est plus mitigé. Clairement j'y ai retrouvé les codes du contemporain avec lesquels j'ai du mal, notamment au niveau de l'écriture.
En effet, bien que j'ai apprécié les changements de rythme de l'écriture et son côté défouloir, j'ai trouvé le stype de Baptiste GOURDEN trop élitiste pour moi. Certains mots sonnent peu naturels, la structure des phrases sans cesse différentes m'ont semblée fausses. J'ai eu l'impression que l'auteur se lisait écrire et j'ai horreur de cette sensation : j'aime la simplicité, le naturel et la modestie.
Par contre, j'ai apprécié l'histoire de ce voyage pas comme les autres, de ces rencontres fortes et des souvenirs du passé qui font surfaces pour ces deux-là. J'ai aimé ce duo improbable qui s'accorde avec justesse.
Cependant, j'ai eu une impression désagréable avec le personnage de Remongton, comme si elle était là pour choquer le lecteur, avec sa relation désinvolte et provocante au sexe. le personnage serait attachant si elle ne semblait pas aussi parachutée pour coller avec cette idée que certains peuvent avoir des lectures contemporaines.
Merci à Babelio et Albin Michel pour cette lecture qui m'a sortie de mes chemins battus.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Du style, de la poésie, une histoire et de la littérature ! Tout ça à la fois !
Remington m'a fait voyager, j'ai tout de suite été saisie par les mots, les images et les personnages que Baptiste Gourden a croqué avec tendresse et tranchant à la fois pour nous, ses premiers lecteurs. Car oui il s'agit d'un premier roman (et pas le dernier c'est sur), et il est saisissant, il sort des sentiers battus, il surprend et étreint à la fois.
Le style est très travaillé et exigeant - sans être pompeux - plein d'images et de parfums, les personnages servent une véritable histoire, rythmée, fournie et étonnante. C'est acéré, incisif, drôle aussi et surtout vrai : c'est puissant en somme. C'est un livre qui parle des corps et de la chair au(x) sein(s) et au(x) coeur(s) de l'histoire de deux estropiés de la vie qui deviendront amis sur une route avec vue.
On ne s'ennuie pas, ça non, et on apprécie de lire une littérature au service des mots, de la langue mais aussi de l'histoire et des personnages. le fond et la forme réunis en 251 pages.
Ah oui et pour tous ceux qui auraient lu les autres critiques Babélio et qui douteraient de la destination de ce livre : NON ce livre n'est pas un porno déguisé, OUI ce livre peut être lu par tous et pas seulement par un « public averti ». Enfin si, par un public averti de ses nombreuses qualités.

Merci et bravo à l'auteur pour ce livre qui commence par un point blanc et finit par l'horizon.
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Pour être honnête, je n'ai pas été très emballée par ce roman qui mériterait, selon moi, quelques remaniements : gardons globalement l'histoire telle qu'elle est, pourquoi pas - (sauf le titre, pitié!) - en ayant conscience qu'on marche sur un fil , car on n'est jamais très loin du cliché avec ce genre de road-trip vu et revu mettant en scène deux esquintés de la vie : un vieil homme au bout du rouleau et une jeune femme qui a déjà beaucoup vécu. Mais bon, pourquoi pas ? La corde est raide mais on peut s'y risquer. En revanche, l'écriture doit être plus intense, plus expressive, plus forte. On sent que l'auteur a voulu déranger son lecteur avec des scènes un peu hard. Hélas, ça ne marche pas parce que l'écriture est plate, elle n'accroche pas. L'univers violent et sombre dont il est question est décrit avec des phrases bien gentillettes à la syntaxe bien ordonnée ou faussement branchée. Faut en jeter un peu plus, qu'il y ait un minimum d'adéquation entre le fond et la forme ! Il ne suffit pas d'écrire « ta gueule », « fait chier » ou « bander » et d'accumuler les scènes de sexe pour frapper fort et donner un peu de chien à son texte ! Il faut que la phrase claque, sonne, qu'elle heurte, qu'elle accroche, que les mots cognent ; il faut du rythme, une pulsation, un coeur qui bat, qu'on sente la détresse profonde, la peur absolue, l'impuissance fondamentale. Peut-être, doit-on l'avoir un brin ressentie, cette désolation, pour pouvoir l'exprimer ? (Du reste, ce n'est même pas sûr… Je lance un débat...)
Au lieu de cela, on traverse le roman en pensant à autre chose et on l'oublie avant même de l'avoir terminé.
Peut-être aurait-il fallu plus de travail, plus de temps. du moins est-ce le sentiment que j'ai eu. C'est un premier roman, l'auteur est jeune… Attendons d'autres publications...

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Un très bon premier roman, certes un peu beaucoup trash, un roman à ne pas conseiller aux pudibonds et autres " coincés" alors même qu'il parle de vie, de quotidien, de sexe même lorsqu'il s'agit d'un homme de 84 ans et d'une jeune femme. Une rencontre étrange et très touchante. Un road trip formidable. Des rencontres douces pour Fédor en quête d'un regain d'énergie. Et Remington qui ne se souvient pas du " pourquoi " sur la route. A-t-elle fuit ? Est-elle cherchée par la police?
Pour son premier roman l'auteur manie la langage extraordinairement. Je me souviens des pensées de Remington.
Merci Albin Michel et merci Babelio.
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Tout commence dans une petit ville grise et pluvieuse qu'on imagine quelque part dans le nord de la France. Plus précisément derrière un abribus sale. Fédor, un vieux pas trop reluisant propose une transaction pas très catholique à Remington, une jeune fille au passé trouble dans tous les sens du terme. Remington voyage vers le sud, vers l'Italie, parce que c'est au sud, qui est le contraire du nord, ce qui en fait le lieu parfait pour tout recommencer. Faire table rase... même si elle ne sait plus de quoi au juste. Son âme comporte comme un trou, un truc pas net, potentiellement grave, du genre à en faire une fugitive.
Tout est plus clair pour Fédor. Pour lui, la vie n'a plus de sens. La dernière pensée qui l'anime est d'arriver une dernière fois à la jouissance. Bander une dernière fois. c'est la raison qui le pousse à aborder Remington. Ni farouche, ni naïve, elle se prête au jeu, sans succès. Fédor y perd 50 EUR, quelques biscuits et un peu de bortsch. Mais il y gagne un nouveau but. Remington l'a touché. Il lui propose de l'accompagner vers le sud. il a le temps, une vieille deuche qui peut encore brinquebaler un peu et plus rien à perdre.
Remington y gagne un compagnon de voyage.
Dans ce premier roman, Baptiste Gourden signe un road movie indigne, à l'image de son couple mal assorti d'un vieux en fin de route et d'une jeune paumée coincée dans le bas-côté. Très vite, l'écriture dégage un parfum cinématographique pas désagréable. En effet, Baptiste Gourden est également cinéaste et ce Remington aurait pû faire un bon film. Traversé d'un humour noir et ravageur, ce livre menace souvent de glisser dans la glauque, mais parvient à éviter l'écueil de l'escès de noirceur. le style est vif et les personnages bien campés. On se prend à s'attacher à eux, malgré leur infréquentabilité. Et si la fin est cousue de fil blanc, ce genre d'hsitoire vaut plus pour les scènes saisies lors du trajet que pour sa destination. le voyage est plus que plaisant.
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Un roman avec une idée alléchante : une jeune fille paumée qui part en road trip avec un vieux monsieur tout aussi paumé. Remington, la jeune femme, fuit un passé qu'elle a oublié et Fédor la suit, lui qui n'a l'air de ne pas avoir d'attache.
Oui mais voilà, à force de scènes de sexe, qui à la longue n'apportent rien au personnage, on comprend assez vite le contour de la protagoniste, je me suis détachée du roman. Pourtant il y a de sublime passage d'écriture, presque poétique. J'ai tout de même aimé la lecture même si j'ai vite deviné la fin.
Roman reçu dans le cadre d'une masse critique spéciale.
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