Tout commence dans une petit ville grise et pluvieuse qu'on imagine quelque part dans le nord de la France. Plus précisément derrière un abribus sale. Fédor, un vieux pas trop reluisant propose une transaction pas très catholique à
Remington, une jeune fille au passé trouble dans tous les sens du terme.
Remington voyage vers le sud, vers l'Italie, parce que c'est au sud, qui est le contraire du nord, ce qui en fait le lieu parfait pour tout recommencer. Faire table rase... même si elle ne sait plus de quoi au juste. Son âme comporte comme un trou, un truc pas net, potentiellement grave, du genre à en faire une fugitive.
Tout est plus clair pour Fédor. Pour lui, la vie n'a plus de sens. La dernière pensée qui l'anime est d'arriver une dernière fois à la jouissance. Bander une dernière fois. c'est la raison qui le pousse à aborder
Remington. Ni farouche, ni naïve, elle se prête au jeu, sans succès. Fédor y perd 50 EUR, quelques biscuits et un peu de bortsch. Mais il y gagne un nouveau but.
Remington l'a touché. Il lui propose de l'accompagner vers le sud. il a le temps, une vieille deuche qui peut encore brinquebaler un peu et plus rien à perdre.
Remington y gagne un compagnon de voyage.
Dans ce premier roman,
Baptiste Gourden signe un road movie indigne, à l'image de son couple mal assorti d'un vieux en fin de route et d'une jeune paumée coincée dans le bas-côté. Très vite, l'écriture dégage un parfum cinématographique pas désagréable. En effet,
Baptiste Gourden est également cinéaste et ce
Remington aurait pû faire un bon film. Traversé d'un humour noir et ravageur, ce livre menace souvent de glisser dans la glauque, mais parvient à éviter l'écueil de l'escès de noirceur. le style est vif et les personnages bien campés. On se prend à s'attacher à eux, malgré leur infréquentabilité. Et si la fin est cousue de fil blanc, ce genre d'hsitoire vaut plus pour les scènes saisies lors du trajet que pour sa destination. le voyage est plus que plaisant.