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EAN : 9782226435217
256 pages
Albin Michel (30/01/2019)
3.09/5   27 notes
Résumé :
Une route plongée dans la brume. Au loin, une jeune femme qui fait du stop : Remington ne sait plus d’où elle vient ni où elle va. Elle a pour seul bagage ses vingt ans, un revolver auquel il manque trois balles, et un violent désir de fuite. Soudain, un vieil homme s’approche et lui propose un marché : un bout de route contre un peu d’affection. En acceptant de monter à bord de la vieille Citroën en direction du Sud, Remington s’embarque pour un périple improbable... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Remington est une jeune femme au coeur ridé et pourtant rempli d'espérance. Avant de reprendre l'auto-stop, elle fait la connaissance de Fedor, un homme âgé en mal d'amour. Ces deux-là vont y aller franco d'entrée de jeu et ne plus se quitter par la suite. C'est au bord de la 2CV du vieil homme que les deux acolytes embarquent vers le sud direction l'Italie.

Remington cache de lourds secrets comme un revolver dans son sac auquel il manque trois balles. On apprend petit à petit qui se cache derrière cette jeune femme au caractère bien trempé.

J'ai beaucoup apprécié la première partie de ce roman avec des moments tendres ou drôles. Après c'est un peu le flop car j'ai trouvé que l'auteur s'enlisait un peu trop dans des scènes sexuelles à tout bout de champ. L'humour disparaît de même. Remington et Fedor dans le road-trip vont rencontrer un certains nombres de personnes qui selon moi, n'apportent rien à l'histoire. J'aurai préféré plus de cohésion entre les deux acolytes, plus de complicité sans les parasiter par diverses rencontres sans grand intérêt ou par du trash obscène et vulgaire qui ne m'a pas passionnée. Dommage car pour un premier roman, Baptiste Gourden s'en sort plutôt pas mal avec une écriture qui tient la route, agréable et souvent sensible.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour la lecture de ce roman.
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Pour son premier roman, Baptiste Gourden offre une odyssée peu ordinaire sur les pas d'une héroïne au nom peu commun : Remington. D'emblée, c'est le style qui étonne puis accroche avec cette langue percutante, précise, crue, déjantée parfois mais aussi pleine de poésie lorsqu'on ne s'y attend pas.
Remington fuit un violent traumatisme. Elle fait du stop : « le froid humide pénètre sa peau, sa chair, ses os, puis se faufile irrémédiablement jusque dans sa tête pour éteindre ses derniers espoirs. Elle gèle du cerveau. » Sa rencontre avec Fédor (84 ans), pour une demande très privée, va changer le cours de sa vie et captiver le lecteur, comme je l'ai été.
Avec maîtrise, l'auteur fait remonter les souvenirs de ses deux héros qui tentent de gagner l'Italie, pays de leurs rêves, d'abord en 2 CV puis le plus souvent à pied… Fédor surnomme Remington, Calamity Jane et c'est vrai que, souvent, elle fait penser à cette héroïne de la conquête de l'Ouest.
Le sexe est important dans ce roman. Remington a voulu faire l'amour très jeune puis a vendu son corps pour de l'argent, à ses risques et périls. Parmi les séquences de leur périple, la scène du mariage mérite d'être citée, d'abord pour la « PITANCE » car Fédor et Remington sont affamés puis par la tendresse de cette danse partagée avec un enfant et, hélas, par la violence, scène de cauchemar avec un homme ivre tentant de violer Remington, ce qui fait remonter de terribles souvenirs.
Nos deux déglingués de la vie, finalement, s'épaulent, se consolent, s'entraident, s'encouragent, se soutiennent, même si Remington n'oublie pas son Régent : « Oui, elle était son aimée. Sa belle. Son joyau. Sa duchesse. »
Chez Philippe, le passé de Fédor surgit enfin. La soirée en boîte vire aussi au cauchemar puis vient Adèle dont Fédor tombe amoureux mais il faut que chacun aille au bout de son destin.
Après un chapitre fantastique, je ne peux que citer encore Baptiste Gronden : « Elle remue. Elle bouge. Elle balance, elle tangue, elle tombe, elle saute, elle penche, elle s'arrime, elle bondit, elle prie, elle s'envole. Elle danse. »
Cette histoire folle de mal-être et de bien-être en même temps est celle d'un vieil homme qui espérait retrouver une vigueur sexuelle disparue et celle d'une jeune femme en fuite, tentant de mettre à jour sa vraie personnalité. C'est cru, c'est tendre, c'est enlevé. Leur itinéraire est jalonné de rencontres et d'aventures mais leur attachement mutuel est extraordinaire, formidablement touchant. Remington et Fédor, malgré leur différence d'âge, se comprennent, s'apprivoisent et vont accomplir un voeu fou malgré tous les obstacles.
Leurs vies respectives auraient pu être tout autres mais ils font leur choix et c'est tout le talent de Baptiste Gourden d'avoir mené à son terme cette histoire que j'ai aimée, grâce à Babelio et aux éditions Albin Michel.

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Remington est une jeune femme au coeur ridé comme la définit le narrateur. Elle fuit, fuit quelque chose qu'elle-même ne sait pas définir : « Il y a dans sa tête un nuage laiteux, dense, et il ne s'évanouit pas, c'est simplement que rien ne peut l'en déloger. Un souvenir solidement riveté aux parois de son crâne qui grandit à mesure qu'elle le fuit. »
Cela fait trois jours qu'elle traîne sous la pluie et n'a plus un sou. Elle est soudain accostée par un petit vieux qui lui soumet un étrange marché qu'elle accepte.
Souhaitant se rendre vers le Sud, elle va donc prendre le bus mais Fédor va alors du proposer de l'emmener dans sa vieille 2 CV. Tout d'abord hésitante, mais vu le temps toujours à la pluie et l'attente à subir jusqu'à l'arrivée du bus, Remington cède à l'invitation.
Le grand-père de quatre-vingt-quatre ans veut fuir l'impuissance et la solitude et la jeune fille de vingt ans fuit un traumatisme subi dont « elle a un souvenir qu'elle n'arrive pas à éclairer ». Ils vont ainsi nous emmener dans un véritable road-movie relativement noir avec cependant des lueurs d'espoir, une confiance mutuelle s'instaurant ente eux. Des scènes trash, des scènes hilarantes, des scènes de pure tendresse vont se succéder et s'entremêler.
Une scène qui concentre un peu de tout ça, m'a particulièrement plu. Celle où Remington et Fédor, alors qu'ils sont affamés, voient passer une procession de mariage. Remington a soudain une idée géniale : suivre jusqu'au lieu de la fête et s'y goinfrer gratis ! C'est là qu'elle découvre pour la première fois la fête de l'Amour.
Si je n'ai pas été très emballée par le début du roman, j'ai été ensuite véritablement conquise, captivée et séduite par l'histoire elle-même et par le style de Baptiste Gourden qui signe là son premier roman. L'écriture est jeune, moderne, imagée, enthousiaste, tout à la fois crue et poétique, très originale.
Remington est un roman haletant, tranchant, déroutant, un roman violent comme peut l'être la réalité. Il nous décrit un voyage pas comme les autres de deux êtres en marge, deux êtres désenchantés, cabossés, à l'opposé l'un de l'autre, ce qui va provoquer parfois des étincelles mais petit à petit, génère une relative confiance.
Baptiste Gourden fait preuve, dans son roman, d'un grand talent. J'attends avec impatience le deuxième !
Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
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Oh Remington, Remington ! A qui je m'adresse, au livre ou au personnage ? Peut-être aux deux. J'en attendais beaucoup, des écorchés de la vie, j'en ai lu et je les aime au plus profond de mon coeur. Mais Remington, tu es restée sur les bord du Styx. T'es allée trop loin ou pas assez. J'ai eu l'impression que t'avais pas choisi. Il m'a donc manqué un truc, dans un sens ou dans l'autre. Quand on parle de stupre, de violence, de sexe, de mort, ça sent, ça pue et faut pas hésiter. Mais je n'ai pas senti, j'ai pas eu les remugles qui donne envie de se casser, de dégueuler ou de tout fracasser. Même quand tu t'écrases dans la terre au bord d'une rivière, j'ai pas senti l'humidité, les spores des champignons, la pourriture qui reprend vie avec l'envol des feuilles qui glissent sous tes fesses dans ta dégringolade. Quand on voit les bords de l'enfer, faut sauter, ne pas hésiter sinon le texte n'enflamme pas, il reste inoffensif, juste des vulves et des bites qui se croisent mais il n'y a pas la mort, la petite ou la grande, celle qui fait tressaillir, grésiller dans les entrailles de la paillasse. Tu ne m'as pas emportée dans ton road-trip. Fédor un peu plus mais il ne suffisait pas pour balancer la sauce, celle qui me prend aux tripes parce que la vie déchire. Tu écorches ton coeur mais je voulais que ce soit le mien que tu exploses. Des petits bouts de phrases, des mots qui doivent m'interpeller… ça ne suffisait pas. Il me manquait la poésie de l'âme qui souffre, s'abîme ou exulte. Mais je suis une vieille. Alors ne tenez pas plus compte de mon avis que d'une guigne. Vous avez tellement de potentiel que ce que j'écris aujourd'hui sera périmé et sans valeur, très bientôt. Je remercie Babélio et les Editions Albin Michel pour l'envoi de ce roman.
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Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel qui m'auront permis de découvrir le tout premier roman d'un jeune auteur.
Se lancer dans la rédaction d'un livre est un acte courageux, et du premier roman va certainement dépendre la suite de toute une vie d'écrivain.
L'écrivain est créateur, libre d'utiliser sa plume comme il le souhaite, mais lorsque le lecteur prend l'ouvrage en mains il faut impérativement qu'il sache dans quelle voie il s'engage, et qu'on ne lui impose pas la lecture d'un texte qui peut le choquer ou le rebuter. Ici, la quatrième de couverture est trompeuse, s'il est écrit "Une écriture au scalpel, un rythme enragé : très loin des sentiers balisés, un premier roman singulier et brutal, l'odyssée insolite de deux êtres en marge que le hasard va lier à jamais". Certes ce n'est pas faux, mais la description est incomplète, car il faudrait aussi et surtout signaler en caractères gras que cet ouvrage est destiné à un PUBLIC AVERTI, et ne peut pas sans dommage être lu par tous les lecteurs. Les descriptions pornographiques et un langage obscène et ordurier abondent et c'est parfaitement dérangeant.
Ce roman raconte la rencontre de deux paumés, mais cela ne justifie quand même pas tout. Dès la page17 on comprend quelle va être la teneur du livre :
"- Bonjour, mademoiselle.
Un petit vieux se tient devant elle, le dos voûté, le regard bleu azur.
- Bonjour.
- Je vous observe depuis un bon moment. Vous êtes seule. Seule et jolie. Jolie et jeune. Dites-moi, c'est pas pour vous déranger, mais croyez-vous qu'il serait possible, si évidemment vous avez une petite heure devant vous, de m'accompagner dans mon modeste logis?
- Quoi?
- J'ai une chambre à l'hôtel du Terminus, à deux pas. Je peux vous offrir un thé ou un café avec des biscuits, contre, avec votre autorisation, une courte fellation... (...)"
Voilà, le ton est donné et encore l'auteur emploi un terme technique, comme à la page 21 il va écrire "verge". Mais après ça se corse et ça dérape.
A la page 34, l'héroïne se rappelle ainsi qu'elle a accordé cette même "affection" à un chauffeur routier qui l'avait prise en stop... ceci tout en conduisant son poids lourd! (On comprend mieux comment doivent se produire des carambolages très meurtriers. D'ailleurs La Prévention Routière devrait se pencher sur la question et envisager qu'il n'y a pas seulement la vitesse, l'usage du portable au volant ou la consommation d'alcool, qui tuent, mais qu'il existe aussi beaucoup d'autres comportements à risque!)
Le vocabulaire devient assez vite plus argotique, plus fleuri, plus professionnel peut-être pour Remington, 20 ans et "tapineuse", et les descriptions glauques se succèdent.
Il me semble évident qu'on ne s'exprime pas dans toutes les classes sociales de la même manière, mais il y a des limites. L'accumulation de descriptions sordides et de mots grossiers, dessert totalement ce livre. Je n'ai ressenti de ce fait aucune empathie pour les personnages. le livre aurait eu beaucoup plus de force si il y avait eu uniquement de la suggestion. C'est sans doute une erreur de jeunesse, et la faiblesse d'un premier roman, et aussi peut-être un phénomène de mode qui veut que beaucoup de livres contemporains versent dans le sale et le laid. Il faudrait que Baptiste Gourden y songe et change de cap.
Je ne suis pas déçue, je suis flouée, j'ai été trompée sur la marchandise, car je ne nomme pas "affection" un acte tarifé, entre une jeune de 20 ans et un vieux de 84 ans, lorsque la transaction se situe en dessous de la ceinture.
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Il se sentait si seul qu’il allait chaque semaine chez le coiffeur, uniquement pour se faire toucher le crâne par une femme. Comme, par principe, il refusait d’aller voir des professionnelles, il allait chez le coupe-tifs. Parce que c’était moins cher que les masseuses. Il donnait toujours un peu plus pour que le shampooing dure longtemps. Et puis un jour, la calvitie est arrivée… Il s’est pendu.
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C'est un point blanc, au loin, lézardé de pluie neigeuse, le long d'une langue de bitume noire.
La route à cette heure est vide, dépecée de ses véhicules.
Remington marche contre le vent.
Gainée dans une jupe de velours, assortie de collants rayés, elle met un pied devant l'autre tout en tendant le pouce qu'elle a, après une bonne minute de réflexion, sorti de sa poche gauche. Elle est loin de l'autre bout de la route. Elle en a dépassé des pointillés blancs, des lignes et des panneaux.
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Puis ils firent l'amour. Cet amour qui se regarde au fond des yeux. Cet amour qui ne s'écrit pas, qui ne s'évanouit pas une fois les corps désunis.Ils firent l'amour comme ils ne l'avaient jamais fait. Leur bouche à bouche pour savoir que c'est la vie, leur bouche à peau, leur bouche à sexe, leur bouche brûlante partout où elle pouvait se terrer.
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L’Italie. C’est un bon choix, il paraît qu’il y fait bon vivre. On dit que le soleil y brille chaque jour. On dit que la nourriture est délicieuse. On dit que les habitants parlent à un inconnu comme à un frère. On dit que la mer caresse la montagne et que la langue chante et roule comme les navires au large.
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Elle se saoulera d’été et de vin, gardera le regard haut, si haut perché qu’il accrochera les nuages qu’elle stockera au plafond de sa chambre.
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