Citations sur Elise et les nouveaux partisans (19)
[ hommage à un toxicomane ]
♪♫ Les anges de la mort
Étirent leurs ailes autour de toi
Tu souris doucement
Quand la neige fond dans ton bras
Tu dis que tu peux t'arrêter
Et les anges ça les fait rire
Ils te regardent t'accrocher
Ils te regardent t'endormir. ♪♫
Bon appétit ! Messieurs !
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
(p. 42 - extrait de Ruy Blas, Victor Hugo)
Je suis 'montée' à Paris en 1958, pour y poursuivre mes études.
En Algérie, depuis 4 ans déjà, c'était la GUERRE, une guerre de libération nationale que le gouvernement français persistait à appeler 'les événements d'Algérie' !
Très vite, grâce à Malika, une jeune Algérienne qui travaillait au Restau U, j'ai compris que des populations différentes peuvent co-exister dans une même ville, sans rien savoir l'une de l'autre.
Ainsi en était-il pour ces travailleurs algériens qui, avec leurs familles, peuplaient le bidonville de Nanterre, un ancien terrain vague où ils survivaient, parqués aux portes de la capitale, à quelques kilomètres seulement de la banlieue chic de Neuilly... Invisibles !
Maintenus à distance, les Algériens de Nanterre ne sortaient du bidonville que pour aller au travail. Les femmes et les enfants restaient confinés à l'intérieur des limites tolérées par ceux qui, après avoir enrôlé leurs hommes comme chair à canon, les utilisaient désormais pour la production automobile ou la construction de futurs HLM.
(p. 5)
Manif du 9 février [1971].
Des flics d'un nouveau genre ont surgi. On faisait connaissance avec les 'voltigeurs' !... Une sacrée trouille !
Le 6 décembre 1986, lors d'une manif contre la loi Devaquet, un étudiant de 22 ans, Malik Oussekine, mourra sous les coups des 'voltigeurs' motoportés. Ce peloton sera dissous avant de réapparaître, en décembre 2018, contre les Gilets Jaunes.
Depuis mai 68, des violences policières, j'en ai vu... Mais là, ces flics en train de frapper des gens à terre avec leur bidule du haut d'un engin motorisé, c'était vraiment la terreur !
On entendait des hurlements... Il fallait dégager fissa !
(p. 128-129)
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https://www.franceculture.fr/societe/la-mort-de-malik-oussekine-illustrait-les-techniques-policieres-de-lepoque
Je ne savais pas grand-chose de la pensée Mao Tse-Toung et contrairement à pas mal d'intellectuels maoïstes déjà organisés avant Mai 68, je n'avais pas étudié les fondements théoriques du marxisme-léninisme !
Mais j'étais convaincue "qu'une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine" et je voulais de toutes mes forces contribuer à faire jaillir l'étincelle de la révolution prolétarienne !
Piétinés au sol, insultés, frappés aux jambes, au ventre, au visage, raflés puis entassés dans des stades !... Tel fut l'accueil offert par l'armée de PAPON à ceux qui avaient osé braver le couvre-feu ! PAPON, responsable de la déportation de 1600 juifs à Bordeaux, entre 1942 et 1944, de la mort de 9 militants communistes au métro Charonne, en 1962... responsable aussi des multiples brutalités policières et des crimes commis au cours de cette soirée qui resterait dans la mémoire collective comme une souillure, quelque chose qui ne s'effacerait pas de sitôt et dont j'espérais que la France rendrait compte, un jour, devant le peuple algérien !
Totalement désarmés, des centaines de manifestants ont été précipités dans la Seine par des flics aux ordres de l'État français, mercenaires d'un régime colonial moribond qui, de l'autre côté de la Méditerranée, enlevait, torturait, assassinait les militants de l'indépendance algérienne et ceux qui les soutenaient comme Maurice Audin, Fernand Iveton.
Ceci n'est pas un accident du travail, c'est un crime du capital !
Enfin, s’il ne fallait aujourd’hui, en 2021, ne garder qu’une seule des 427 citations de Petit Livre rouge, je choisirais celle-ci sans hésiter : « On a raison de se révolter » !
Lyon, 1957-1958... J'étais en Terminale au Lycée Edgar Quinet, en pleine guerre d'Algérie.
La prof de philo allait changer ma vie...
J'attendais chaque cours avec impatience, tellement elle était passionnante et passionnée par ce qu'elle nous enseignait.
A la maison, personne n'abordait jamais ces sujets-là : la colonisation, l'esclavage, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, la lutte des classes, le marxisme, la Révolution...
(p. 30)