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Critique de wooter


1600 bornes en solo à trainer un traineau maousse de 150 kilos en plein désert de glace… Et moi qui me fait violence pour affronter le carrelage glacé et le froid polaire du congélo, pour l'interminable trajet de 3 mètres qui sépare les Magnums de mon canapé. Ne riez pas, je fais ça pieds nus, moi.

Comment résister à cet couverture au selfie extra de ce gaillard viril avec un barreau de chaise coincé dans le bec, une quenotte manquant à l'appel, et des lunettes solaires polaires old-school à souhait vissées sur une frimousse de bandit ?

Je n'ai pas poussé plus que ça l'exploration des faces Marketing du bouquin et j'ai bien fait, car la surprise n'en aura été que plus grande et plus éclatante.

Décidé à suivre de près les aventures de Ernest Shackleton qui était revenu dans les discussions mondaines depuis la découverte récente de l'épave de son bateau « Endurance », j'avais chopé chez Libretto son récit de cette quête de rejoindre le Pôle Sud, et puis l'overdose de descriptions de types de glaces et de coordonnées m'avaient un peu refroidi, j'ai du coup reposé le bouquin (L'Odyssée de l'Endurance) un poil suranné sur mes étagères pour échapper aux engelures.

Mais l'humanité du bonhomme m'a marqué, et je ne suis pas le seul à avoir été touché par l'aura, le charisme et le souci des autres du bonhomme.

David Grann, journaleux ricain de renom, va nous brosser le portrait attachant et admirable de gonze au cigare : le pédigrée est de qualité supérieure.

Henry Worsley, Cet élève sportif, puis militaire brillant est drogué au grand air et à l'aventure, il va devenir le fanatique le plus tapé de Shackleton et va se mettre en tête de relancer sa quête de l'extrême échouée un siècle plus tôt.
Je m'arrête la car David Grann fait sacrément le boulot mieux que moi pour décrire l'enfer blanc que va connaitre à plusieurs reprises ce héros soiffard invétéré du dépassement de soi. Cette histoire vraie est totalement dépaysante et vaut largement le détour car elle échappe avec habileté aux écueils des récits d'aventure anciens parfois désuets et manquant souvent de peps car freinés par une orgie de détails qu'un journaliste moderne et pragmatique comme l'auteur sait adroitement éconduire.

Un peu comme une langue collée a un poteau givré, je n'ai pu me séparer de ce bouquin qu'une fois celui-ci terminé, les doigts et le coeur réchauffé par l'histoire d'un homme extraordinaire à la détermination d'acier pour qui la persévérance semble être le maitre-mot, incrusté et indélébile, avec toutefois suffisamment de jugeote et d'empathie pour en faire quelqu'un de formidable.
Conté de bien belle manière avec ce qu'il faut d'informations et de photos pour faire vivre au mieux une atmosphère qu'on imagine qu'extrême, cette lecture intense en émotion me hantera, un moment.

Si ce petit billet (de cinq) peut vous pousser vers cette oeuvre de l'auteur de la célèbre La note américaine, alors je n'aurai surmonté le froid de mon congélo, et je n'aurai pas taché ce bouquin de chocolat (blanc of course, on reste dans le thème) pour rien.

Moufles et glaces fortement conseillées pour la lecture de cette aventure.
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