Il vaut mieux bâtir à partir de ce qu’on connaît, même si c’est pour écrire un roman de fantasy ou de science-fiction.
Les mots ne sont pas des détails insignifiants, ils sont le matériau – le seul matériau ! – avec lequel on construit des histoires.
l y a bien sûr plusieurs questions à régler avant d’écrire le premier mot de ce roman. La première est celle du personnage principal (…)
Ce pourrait évidemment être moi, François Gravel, mais ça m’étonnerait beaucoup qu’un lecteur adolescent s’identifie à un vieil écrivain qui visite des écoles. Il vaudrait mieux que mon héros soit jeune, mais pas trop : disons seize ans ? D’accord, seize ans. Rien ne m’oblige cependant à le préciser dans mon roman. J’aime bien que le lecteur ait quelques libertés pour imaginer mes personnages.
Garçon ou fille ? Grave question. J’ai écrit quelques histoires dans lesquelles les personnages principaux étaient féminins et j’ai trouvé ces expériences très enrichissantes. C’est toutefois plus difficile : en tant que spécimen du genre masculin, je trouve en effet les garçons faciles à décoder et les filles plutôt mystérieuses. Je suppose que c’est l’inverse pour les filles. C’est pour cette raison d’ailleurs que j’aime beaucoup lire des romans écrits par des auteurs féminins. Ça m’aide à mieux les comprendre. C’est même de cette manière que j’ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse, mais je m’éloigne de mon sujet.
Je trouvais que l’image était évocatrice, même si la phrase était un peu longue. J’aimais aussi la sonorité des mots malheureux, marche, mégots et mouillés. Ça ne produit pas le même effet si on remplace mouillés par détrempés, malheureux par triste et marcher par déambuler. J’ai aussi hésité avant d’utiliser le mot robineux, que seuls les Québécois comprennent. J’ai décidé de le conserver. C’est moi qui écris, c’est moi qui décide !
Achetez-vous un pot de colle format géant, étendez-en une couche généreuse sur votre chaise préférée et assoyez-vous dessus.