C'est terrible: l'un des romanciers les plus prolifiques de notre époque (de mon époque? d'une époque récemment passée, dirons-nous), et ce qu'il faut lire, ce ne sont pas ses romans...Oh, certes, sa fiction se laisse agréablement parcourir. mais si l'on songe que Julian Hartridge, dit
Julien Green, n'a rien de plus cher dans les pages de son
Journal que les livres qu'il écrit, n'est-il pas poignant de reconnaître notre indéniable préférence pour le
Journal lui-même. C'est un peu comme si, au théâtre, on préférait les répétitions aux représentations. Allez, on concèdera
Mont Cinère,
L'Autre Sommeil ou
Minuit. Les essais magnifiques de
Frère François ou le Pamphlet contre les Catholiques de France. Mais rien à côté des somptuosités narcissiques du
Journal. le Bel Aujourd'hui en est sûrement l'un des volumes les plus attachants, qui fait partager cette paix descendant peu à peu sur l'artiste torturé, le croyant déchiré, le sensuel repentant des années de
jeunesse. Outre l'expérience ineffable que représente la fréquentation au quotidien d'un grand auteur, on goûtera la richesse des citations, les impressions de lecture, les voyages...Et le bon côté, c'est que si cela plaît, il y a encore dix-huit volumes ! Bonne lecture, S.