Je regrettai de n’avoir tué personne avant de quitter les Bahamas. Repousser mes limites était une expérience stupide. Qu’en avais-je retiré à la fin? Rien. L’amertume ô combien familière de la dépression se distillait déjà dans mes veines. La dose d’émotion d’une vie humaine m’aurait soulé. ça n’aurait pas été du luxe – surtout en sachant que j’étais désormais coincé avec Maris 24h/24 et 7j/7. Fermant les yeux, je me répétai: Concentre-toi, concentre-toi, concentre-toi.
De tout l’hiver, je n’avais tué personne. Et je dois dire que je ne m’en portais pas plus mal. L’envie était là, bien sûr, mais trop de noyades suspectes multipliaient les ragots.
Un halo de satisfaction joyeuse brillait d'un rose incandescent, dansant autour d'elle comme des flammes autour du soleil. Elle était pour moi un véritable aimant. Involontairement, je tendis la main...entremêlant ses doigts avec les miens...le miroitement rose glisser de la pointe de ses doigts vers ma main et s'enrouler autour de mon poignet...produisant une onde brûlante qui se répandit en moi pour venir exploser sur mes lèvres sous forme d'un éclat de rire soudain et inattendu.
Je ne comprenais pas. Je ne rêvais pas particulièrement d'avoir toutes les humaines à mes pieds mais elles pourraient au moins avoir la courtoisie de l'être quand j'en avais envie. Besoin, plutôt.