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Critique de Dirlandaise


La guerre de Troie est terminée, les hommes sont tous morts et les femmes pleurent et se lamentent sur la perte de leur mari, père, amant et fils. Hécube était la reine de cette ville tant aimée et il ne lui reste rien sauf son petit-fils mais pas pour longtemps car il subira un sort tragique aux mains des vainqueurs. Hécube n'a plus d'espoir, elle est vieille et courbée. Elle se doute bien du sort qui l'attend, celui d'esclave condamnée à exécuter de viles taches pour un homme grec qu'elle abhorre. Son époux a été assassiné de même qu'une de ses filles et tous ses fils. Les autres femmes sont tout aussi éprouvées et toutes, elles attendent de s'embarquer sur les navires grecs qui les amèneront dans leur nouveau pays. le malheur s'est abattu sur Troie qui n'est plus que ruines et désolations. Hécube maudit Hélène et la rend entièrement responsable de ce désastre mais celle-ci se défend et tente de rejeter la faute sur Pâris.

Une tragédie grecque très forte, dérangeante, émouvante et surtout, mettant en scène des femmes qui ont tout perdu. Je tenais à lire cette pièce car dans son livre « le carnet noir », Michel Tremblay y fait référence souvent. J'ai donc lu l'édition de Leméac dont le texte français est rédigé par Marie Cardinal. Elle a aussi rédigé une très belle préface. La pièce fut crée en avril soixante-douze au Théâtre du Nouveau Monde à Montréal. On ne peut dissocier Michel Tremblay du théâtre donc lire cette pièce, c'était plonger encore plus dans son univers si particulier et qui me touche au plus haut point.

J'ai apprécié cette lecture. La pièce est de toute beauté et frappe l'imagination. Une tragédie d'une infinie tristesse. Comment ne pas être émue par le sort de ces femmes accablées de douleur et désormais vouées à servir un peuple qu'elles méprisent ?

« Pourtant, s'ils nous haïssent tant, ils auraient pu nous exterminer tous, qu'il ne reste rien, absolument rien de Troie. Pour eux c'était facile. Alors pourquoi épargner les femmes ? Pourquoi disséminer les Troyennes partout dans l'univers, sachant que nous allons, chacune de notre côté, chanter notre ville, nos héros, nos richesses, notre histoire ? Pourquoi les dieux agissent-ils de telle sorte que notre splendeur soit répandue et reconnue par les générations à venir ?... Je crois qu'il existe entre les dieux et Troie des liens secrets et troubles qui font ressembler leur haine à de l'amour ? »
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