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3,9

sur 2690 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman plein d'humanité avec toute sa force, ses faiblesses, ses vices et sa bonté.
Oui, c'est un roman vivant que « le confident » d'Helene Grémillon (que je découvre !) car comme son titre l'indique, tout en lui est confidences et le lecteur a le sentiment de recevoir une confession.
L'auteure séduit par la forme : des lettres et des brides de vies. Elle nous comble par une histoire de secrets bien gardés. Page après page, on découvre l'histoire d'Annie, de Madame M, de Louis, de Paul. On suit la métamorphose du corps et celle de la pensée. On assiste à un drame qui se joue devant nos yeux.
J'ai été subjuguée par la description faite de la naissance de l'instinct maternel car même nous les femmes on ne connait pas avec exactitude le moment ou on ressent ce lien mystérieux et si fort qui nous lie a notre propre enfant.
Ce roman est raconté par trois voix et le lecteur se perd entre la vérité et le mensonge, le doute plane jusqu'à la fin.
J'ai trop aimé cette histoire malgré les souffrances des uns et des autres. C'est un vrai coup de coeur en cette fin de l'année.
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Je suis encore sous le choc. Quel roman ébouriffant ! Une construction originale et remarquable. Que ce livre soit un premier roman me laisse pantoise…

C'est un livre sur les secrets de famille, mensonges en tous genres, actes horribles… mais pas un de ces livres sans intérêt qu'on voit tant fleurir sur les étagères des libraires. Non. Pas un petit secret de pacotille. Non plus. Un livre singulier qui nous happe dès ses premières lignes et qui ne nous lâche qu'au dernier mot. Et encore… difficile de s'en détacher…

Un roman dans lequel la grande Histoire côtoie la petite. Et c'est avec subtilité qu'Hélène Grémillon évoque le quotidien des français pendant la seconde guerre mondiale. Elle ne nous assène pas les lieux communs qu'on a l'habitude de lire à ce propos. Au contraire, elle tisse son histoire avec en filigrane la guerre, sans jamais appuyer sur le bouton "attention je parle de la seconde guerre mondiale quand même !", elle le fait tout en finesse, naturellement. L'une s'imbrique dans l'Autre pour nous livrer une histoire hors du commun, un suspense psychologique incroyable.

Tout est réussi dans ce roman : la narration par l'alternance de points de vue à travers des lettres, des propos rapportés d'un personnage puis d'un autre, l'écriture juste et précise, la construction du roman qui est comme un jeu d'emboîtements, l'art du suspense parfaitement maîtrisé…
Lien : http://krolfranca.wordpress...
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1975, Paris. À la mort de sa mère, Camille Werner reçoit une étrange lettre parmi les messages de condoléances. Louis, un homme qu'elle ne connaît pas, s'adresse à elle et lui raconte une histoire qui ressemble étrangement à la sienne. Il est question d'Annie, une jeune provinciale, et de ses troubles relations avec le couple M. Lettre ou roman, Camille ne sait que penser, mais toute cette histoire lui fait l'effet d'un aveu. « J'ai toujours pensé que les secrets doivent mourir avec ceux qui les ont portés. Vous vous dites sûrement que je trahis mes propres convictions puisque je vous en parle, mais à vous, je dois tout dire. » (p. 62) À lire les mots de Louis, Camille a la certitude dérangeante que cet aveu la concerne, qu'il s'agit de sa mère, de son enfance et d'une part de son histoire familiale qu'elle ne soupçonnait pas. Et pour cause, pouvait-elle soupçonner que la manipulation et la trahison étaient à l'origine de sa vie ? Mais elle doit se rendre à l'évidence : « L'impensable, ça existe. J'en suis la preuve. » (p. 44) Alors, pour ne plus douter de sa mère et ne plus être une coquille vide dépossédée de ses origines, Camille cherche à découvrir l'identité de Louis et le fin mot de cette troublante histoire.
Les lettres de Louis remontent le temps jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale, puis jusqu'au conflit lui-même. Alors que l'humanité se déchire pour des raisons politiques, les affrontements privés ne sont pas moins cruels. le récit de Louis montre une réalité sordide et des êtres aux âmes noires. Fou amoureux d'Annie, Louis raconte comment il l'a perdue à cause de Madame M., une femme désespérée. Les choses auraient pu s'arrêter là, sur le récit de Louis. Mais dans un souci de transparence, le vieil homme livre la confession d'Annie et celle de Madame M. Commence alors pour Camille un jeu de pistes brouillées où les indices les plus probants finissent en cul de sac et où toutes les certitudes s'effondrent. La confrontation de tous les récits comble les vides, renverse les situations et redistribue la culpabilité. Comme un tableau que seule achève la signature du peintre, la dernière phrase du roman ponctue et conclut une douloureuse quête familiale sur fond de conflit et de jalousie macabre.
Ce roman est un chant d'amour et de haine pour la maternité. Situation honnie ou désespérément attendue, elle cristallise les émotions et les passions. le désir d'enfant prend le visage de la monstruosité, mais le monstre peut se cacher partout, même sous les airs les plus purs. N'est plus victime qui veut quand tombent les masques ! Hélène Grémillon interroge la maternité et ses origines. Une femme devient-elle mère parce qu'elle a porté un enfant ou parce qu'elle l'élève ? Parce qu'elle s'est battue pour l'avoir ou parce que la nature a fait son oeuvre ? « Mais pour Camille, j'aurais tout fait. Combien de nuits je me suis réveillée, l'amour de cet enfant ancré dans la gorge, si vivant, si tenace, que je ne pouvais plus me rendormir ? » (p. 260) Ainsi s'exprime la mère de Camille. La mère de Camille ? Je vous laisse découvrir son identité…
L'alternance entre les pensées de Camille et les différents récits est marquée par un changement de police, mais surtout par une différence de style. Hélène Grémillon réussit le tour de force de doter chacun de ses personnages d'une plume/voix particulière. Et le récit se déroule à toute allure, ou plutôt sa lecture. Foi de passionnée, il est impossible de ne pas vouloir poursuivre la lecture de ce roman et quand, rattrapée par les contingences de ce monde, j'ai dû poser l'ouvrage pour vaquer à de viles besognes, je ne pensais qu'à lui. le confident vous fera froid dans le dos, comme tout bon thriller ou roman psychologique. Plus jamais vous n'oserez faire de proposition à la légère, croyez-moi…

Lien : http://www.desgalipettesentr..
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Ce livre m'attendait depuis très longtemps. Je pense l'avoir acheté dès sa parution en "poche", attirée sans doute par les critiques élogieuses que j'avais pu lire... Pourquoi ne pas l'avoir ouvert avant? La réponse est simple, j'ai toujours une certaine réticence à lire des auteurs récents très médiatisés. Et ce roman là, cet écrivain là, l'ont été puisqu'ils auront obtenu plusieurs prix littéraires!
Autant le dire tout de suite, je suis satisfaite de cette découverte, séduite par ce livre. Cependant, je reste un peu en retrait quant à l'épilogue de l'histoire, que je ne sens pas vraiment crédible.
Construit au travers de plusieurs récits qui ont pour origine la seconde guerre mondiale, je salue le travail de recherche de l'auteur qui permet au lecteur de bien intégrer cette période de l'Histoire et aussi de comprendre les prémices de l'entrée en guerre.
J'ai aussi apprécié la documentation concernant la mise en eau de la retenue du Der, l'historique des villages disparus et le sauvetage de l'église de Nuisement.
Mêlant récit historique et suspense psychologique, ce livre mérite d'être lu, même si les personnages sont souvent très sombres et n'attirent pas obligatoirement la sympathie.
Un excellent premier roman.
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Camille est en deuil. Elle vient de perdre sa mère. Les funérailles se préparent. Au milieu des dizaines de cartes de condoléances, arrive un mystérieux courrier, un très gros courrier. L'expéditeur est inconnu. Il a signé d'un simple prénom. Pourtant, il semble bien connaître l'histoire de la famille. Alors, il lui raconte tout, et Camille lit ses longues pages et le secret qu'elles contiennent.

"J'ai toujours pensé que les secrets doivent mourir avec ceux qui les ont portés. Vous vous dites sûrement que je trahis mes propres convictions, puisque je vous en parle, mais à vous, je dois tout dire."

Nous sommes en 1975, Camille a 35 ans. Elle est enceinte et est éditrice. Les premières lettres qu'elle ouvre sont simplement signées de la part de "Louis". Elle ne connaît aucun "Louis". Alors elle pense à un manuscrit. S'agit-il d'un écrivain qui lui envoie son oeuvre par petit bout pour être sûr qu'elle le lira ?
Mais, au bout de quelques lignes, Camille se rend compte que ce n'est pas cela car les lettres retracent l'histoire d'Annie.

Nous basculons alors en 1938, soit plus de trente-cinq ans en arrière. La guerre est proche. Annie est peintre lorsqu'elle fait la connaissance de Mme W. dans un immeuble parisien. Annie va y vivre quelques années. Les deux femmes se lient d'amitié. Elles vont partager un lourd secret pendant un temps, jusqu'à ce que la situation dérape.
Puis, la guerre éclate et la capitale est occupée par l'armée allemande.

Au fil de son récit, Louis évoque tout : son enfance, sa jeunesse, sa rencontre avec Louise, leur entrée dans la vie, la guerre et même les éléments les plus intimes. On se laisse bercer par ses mots, dans ses phrases qui, doucement, dévoilent à Camille qui elle est et d'où elle vient.
L'alternance passé et présent est rythmée. le contexte historique de la 2de Guerre Mondiale au coeur de Paris m'a tenu en haleine. Puis, on se laisse complétement emporté dans l'histoire de deux femmes aux vies et à l'avenir tout tracé. Une belle surprise !

Un très beau roman historique, touchant et émouvant.

Lien : https://labibliothequedemarj..
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Alors qu'elle vient d'apprendre qu'elle est enceinte, Camille perd sa mère dans un tragique accident de voiture. Les lettres de condoléances se succèdent et se ressemblent, mais parmi elles s'est glissé un mystérieux courrier... L'expéditeur est anonyme et le manuscrit, épais, ressemble davantage à un témoignage personnel qu'à une correspondance. Déboussolée, Camille pense d'abord à une erreur venant du destinataire. Un homonyme peut-être, qui guette en vain sa boîte aux lettres. Mais chaque semaine une nouvelle enveloppe arrive, amenant avec elle la suite d'un récit de plus en plus intimiste. La confusion fait rapidement place à la curiosité et à l'impatience chez Camille, prise dans le tourbillon de ces confidences au ton si réaliste. En tant qu'éditrice, elle soupçonne un écrivain d'avoir eu recours à cette méthode, somme toute originale, pour se faire publier. Mais très vite, elle sent qu'elle a un rôle à jouer dans le récit dramatique qui lui est conté…

Ce récit raconte l'histoire d'Annie et de Louis, deux amis d'enfance nés dans la France des années 20. Deux amoureux plein d'illusions et de promesses qui seront séparés par le destin, mais surtout par une rencontre funeste qui aura raison de leur innocence… Avec l'arrivée de Madame M. et de son mari dans leur petit village de campagne, la vie des deux adolescents va changer radicalement. Leurs relations vont se distendre, jusqu'à l'inévitable rupture qui conduira Annie à fuir vers Paris dans les années 40, emportant avec elle un trop lourd secret…

Inutile d'en dire plus quant à l'intrigue, ce serait gâcher le plaisir de ce roman ô combien passionnant ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant captivée par une lecture. Tout comme Camille, j'attendais avec la plus grande impatience la suite de ce récit arrivant sous forme de lettres. le mystère qui entoure cette confidence maintient le lecteur en haleine jusqu'au bout avec une efficacité à toute épreuve ! L'intrigue se dévoile par petits bouts, au gré des narrateurs qui se succèdent. Louis, Annie et madame M. prennent tour à tour la parole pour nous faire le récit de la tragédie qui les lie les uns aux autres. Ils nous racontent ces vies gâchées par l'envie terrible, destructrice, de posséder à tout prix ce que l'on ne peut s'offrir. Ils révèlent leurs vies brisées par les mensonges et les secrets, chaque année plus lourds et plus douloureux à porter. Chacun confie avec une sincérité poignante son amour perdu, sa haine dévastatrice ou son impuissance face au sort.

Hélène Grémillon parvient, avec un premier roman parfaitement maîtrisé, à nous subjuguer et à nous bouleverser. Elle fait preuve de talent, aussi bien dans la narration que dans la construction du récit, a priori morcelé, mais qui prend véritablement tout son sens à la fin du roman. Un texte fort donc, percutant et, vous l'aurez compris, un énorme coup de coeur en ce qui me concerne !
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un très grand coup de coeur!!Quelques mots de l'histoire (pas plus que la 4ème de couverture).A la mort de sa mère, Camille Wermer,éditrice de métier, reçoit au milieu des lettres de condoléances une missive particulière.Un dénommé Louis y raconte l'histoire d'une jeune enfant Annie.Camille aurait sans doute vite oublié cette lettre, perturbée par sa maternité , son deuil ,mais tous les mardis ,dans le courrier, il y a une lettre. A tel point qu'elle finit par les attendre ces courriers qui lui semblent narrer un passé où elle a peut-être sa place.
Hélène Grémillon, dont c'est le premier roman nous attrape au tournant , il nous est de plus en plus difficile de poser le livre sur la table de nuit et.bigre mon métro n' a jamais roulé aussi vite....
Ne vous attendez pas à lire une histoire à l'eau de rose , c'est un véritable thriller psychologique que vous tenez entre les mains et il vous faudra lire les dernières lignes pour pouvoir poser la dernière pièce du puzzle.
Que dire d'autre que l'époque choisie (1939/1945) pour situer les évènements est excessivement bien renseignée et joue son rôle dans la partition .
Bref une lecture qui m'a enthousiasmée; à quand le prochain livre de cette auteure au talent confirmé?
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Un livre particulièrement prenant. Ce récit à la fois historique et dramatique est conté à quatre voix, ce qui nous permet de revivre ce drame sous quatre angles de plus en plus bouleversants. L'écriture est limpide et travaillée. Un très beau premier roman à recommander.
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L'histoire de Camille qui reçoit des lettres d'un expéditeur inconnu après le décès de sa mère . D'une lettre à l'autre, l'inconnu s'identifie et racontre une histoire qui se situe durant la guerre de 1940.
Ce livre est excellent autant pas sa forme littéraire construit comme un puzzle que par sa trame tragique avec une mise en scène intéressante. Chacun des personnages va jusqu'au bout de leur passion, mêlant ainsi mensonge, trahison et amour.
Ce roman trace aussi le portrait des femmes avec ce personnage de Madame M. Elle est fascinante, prête à tout pour obtenir ce qu'elle désire de sa voisine Annie.
Tout le long des pages, ces deux femmes sont touchantes et deviennent des héroïnes de tragédie.
Le suspens est maintenu au fil de la lecture jusqu'à un certain temps mais je ne vous en dis pas plus : il est le charme de ce roman que j'ai dévoré avec engouement !

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Dans cette histoire, nous sommes le ' jouet " d'hélène grémillon. Elle nous promène aux bouts d'impasses, puis nous ramène sur le bon chemin au gré des divers témoignages qui se succèdent. le lecteur est semblable au linge "ballotté" dans une machine à laver, pour finir rincé puis essoré. Une histoire tragique sur fond d'occupation allemande. Un suspense maintenu avec talent jusqu'à la dernière ligne.
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