Je cherchais une autre bouquin (Nos étoiles contraires) dans les GR de notre Cdi ... Pas trouvé mais je suis tombée sur ce livre de Griffin :
Dans la peau d'un noir;
J'avais entendu parler de cette ''transformation'' sans jamais avoir mis de nom ou d'histoire sur ce fait. J'avais en mémoire le film français où Valérie Lemercier noircit comme par magie et doit vivre dans la peau de gens qu'elle dénigre. Même si le film était franchement léger, il avait la faculté de traiter d'une question malheureusement actuelle sous un angle un peu nouveau : le racisme.
Bref, quand je suis tombé sur ce bouquin au Cdi je me suis dit qu'enfin je touchais au traitement de ce sujet ''à sa source'' et que ce serait certainement très bien !!
Et je n'ai pas été déçue. Donc ci-dessous des passages du bouquin et autre considérations. A lire et à faire lire pour réveiller les consciences !
John Howard Griffin vit aux Etats Unis et se pose des questions sur le problème de la ségrégation raciale, il sait que s'il ne va pas au plus près des noirs de cet état et de cette période historique, il ne pourra rien faire. Il décide donc de mener le projet fou de devenir noir grâce à un médecin qui lui apporte son aide.
On entre alors dans un voyage au coeur de la ségrégation, du racisme écoeurant des blancs bien pensant, et d'une belle leçon de vie finalement.
Bref, merci pour ce bel ouvrage qui, à défaut d'intéresser les racistes et autres m.... de notre terre, permettra à certains un éveil des consciences et une réflexion sur ce fléau si absurde.
Le
"Un blanc,
John Howard Griffin, hanté par le problème de la raciale, décide ségrégation d'aller au fond du problème en devenant lui-même noir. Comment ? En 1959, ayant coupé les ponts avec sa famille et ses amis, il trouve un docteur de la Nouvelle-Orléans qui se plie, sans enthousiasme, à sa volonté." À l'aide de médicaments "le blanc, donc, entre
dans la peau d'un noir. du 7 novembre au 14 décembre il sillonne le Mississippi, l' Alabama, La Nouvelle-Orléans empruntant tous les moyens de locomotion, dormant dans les taudis réservés aux gens de couleur, mangeant, vivant avec eux, leur parlant d'égal à égal puisqu'il est noir."
C'est ainsi que commence ce voyage autant au coeur du racisme que de l'Amerique au temps de la ségrégation...
Ce qui frappe d'abord c'est l'absence totale de communication entre les noirs et les blancs, un racisme qui ecoeure et une injustice sur tous les fronts...
La justice justement, l'auteur en parle dès le début en citant
Platon
"" C'est par la justice que l'on peut mesurer authentiquement la valeur ou la nullité de l'homme... l'absence de justice est l'absence de ce qui le fait homme.""
La haine aussi... la haine d'hommes vers d'autres hommes, est omniprésente dans le texte. La haine envers la couleur noire dont l'auteur en fait l'expérience lors de diverses situations, en les confrontant, en étant blanc, puis noir. C'est ainsi qu'on découvre l'épisode des informations du car avec la dame du guichet:
"Lorsque la dame qui vendait des billets me vit, son visage, qui autrement était plaisant, se figea en une expression violemment hostile. Son attitude gratuite était si inattendue que j'en restai déconcerté.
"Que voulez-vous ?" dit-elle d'un ton sec.
En ayant soin de prendre un ton de voix poli, je lui demandai des renseignements sur les départs des autocars pour Hattiesburg. Elle me répondit grossièrement en me lançant un regard chargé d'une telle aversion que je reconnus ce que les Noirs appellent " l'oeil haineux". C'était la première fois qu'il m'était décoché. Il est beaucoup plus venimeux que le regard de désapprobation auquel on est exposé de temps à autre. celui-là était chargé d'une haine tellement intense que si je n'avais pas été surpris, j'aurais été amusé.
L'auteur a parfois des idées de blanc ds un corps de noir et met à jour certains antagonismes:
" Tous les rythmes, même les battements du coeur, étaient submergés par le tintamarre de la musique. Je me demandait ce qu'un spectateur éventuel penserai de tout ceci, et les Blancs à l'abri de leur demeure:
"Les nègres font la bombe ce soir dans Mobile Street", diraient-il peut-être. "Ils sont heureux".
Ou encore, selon la définition d'un intellectuel :
"Malgré leurs conditions de vie modestes, ils sont capables de vivre dans la joie."
Serait-il conscients de la profonde mélancolie qui pesait sur le quartier, tellement accablante que pour y échapper, les hommes cherchaient à émousser leur sensibilité dans le bruit ou le vin, le sexe ou la gloutonnerie ? Il fallait que le rire fut rabelaisien, sinon il devenait sanglot, et sangloter serait une prise de conscience qui impliquait le désespoir."
Parce que oui, à cette époque l'inconfort d'être noir (...) est partout.. L'auteur en fait la triste expérience lorsqu'il se réfugie chez des amis, le temps d'une pause nécessaire à cette trop douloureuse expérience:
" Néanmoins, ce qui me frappait le plus, c'était l'ambiance détendue, confiante et amicale. Pour moi c'était une découverte que je faisais à nouveau: la simple capacité de goûter les plaisirs du foyer, de se détendre et de se sentir à l'aise. Quoi que cela fût l'apanage de la plupart des hommes, c'était en fait un luxe que je n'avais pas connu depuis que j'étais un Noir."
EN COURS DE REDACTion (Désolée)