Roman critique d'une société qui met la pression à ses enfants dès le berceau,
panne de secteur retrace le parcours de Bérénice, fille unique, parisienne qui se doit de réussir mieux que ses parents. Les parents, cadres, ont tout misé sur leur progéniture..... Et n'hésitent pas à tricher pour lui offrir la meilleure éducation possible. La jeune fille doit donc être excellente, meilleure que les autres et ne peut pas faillir. Et comme elle est seule, toutes leurs exigences reposent sur ses frêles épaules.
Au-delà de l'aspect satirique, ce roman montre comment nos faiblesses de parents, nos manques, nos doutes, inconsciemment peuvent avoir des retombées sur nos enfants et avoir un réel impact sur leur vie.
J'ai aimé le style de l'auteur. Phrases alambiquées avec un bon niveau de vocabulaire, ça change de nombre de ce que je qualifie de romans de vacances. L'humour est également présent pour nous dépeindre ce père, complètement paumé qui essaie de faire ce qu'il croit être le mieux pour sa fille.
Ce style avec phrases complexes aux nombreuses conjonctions nous met bien dans l'esprit des bourgeois parisiens qui se croient au-dessus du lot. Un style plus direct aurait été, à mon sens, moins efficace pour décrire cet univers d'universitaires.
La conclusion de ce roman est très révélatrice d'une société qui n'assume pas les maux qu'elle produit : ne pas faire de vague, virer l'élément « perturbateur » le plus discrètement possible pour garder sa notoriété et espérer que le fait divers sera vite oublié.... Mais surtout : nous, parents, travaillons sur nous pour laisser vivre nos enfants et ne pas projeter nos manques sur eux. Ils ne sont pas nos extensions. Ils ne sont pas là pour réparer ou nous dépasser. Laissons-les faire leurs propres choix.