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EAN : 9791030800012
181 pages
Le Dilettante (08/01/2020)
2.75/5   26 notes
Résumé :
Solidaires du droit à l'excellence pour tous, Sylvie et Paul avaient réservé un accueil enthousiaste aux déclarations de principe du proviseur du collège Camille-Claudel sur l'utilité citoyenne des processus incluants, puis à l'ouverture d'une classe d'enfants autistes. Plus tiède fut néanmoins la réaction de Paul à l'annonce de la création d'une classe de primo-arrivants et des effets immédiats sur les tenues vestimentaires arborées par les mères de famille lors de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Difficile de savoir par quoi commencer la critique de cet ouvrage. le fond ou la forme ? D'habitude, la logique veut que l'on commence par le sujet, avant de détailler la prose. Si le sujet ne plaît pas, n'intéresse pas, inutile de passer de fastidieuses heures de lecture. Pourtant dans ce cas, le hic provient, non du sujet, mais de la phraséologie exagérément travaillée de ce Philippe B. Grimbert – homonyme quasi parfait d'un autre romancier, aux formulations plus simples et plus directes.

La critique publiée sur ce site par Christophe_bj exprime parfaitement mon sentiment à ce sujet. Pendant quelques pages, suivre les phrases de l'auteur, complexes, riches et ne manquant pas parfois d'un certain humour, est amusant. Puis, le procédé s'installant dans la durée, difficile de se réjouir au début de chaque nouveau paragraphe. Tel Salieri commentant la musique de Mozart, j'irai jusqu'à dire : « trop de mots »… Quel vocabulaire, quelle imagination dans l'écrit… quel ennui aussi de devoir laisser ses yeux traîner longuement pour suivre chaque phrase en tentant d'en comprendre le sens. Grimbert a écrit chacune des phrases de son livre comme si elles concourraient au championnat du monde de la richesse lexicale… Et il y a gagné moult médailles… Ceci étant, certains érudits y trouveront leur plaisir. Moi, j'ai été à la limite de consulter mon dictionnaire, à défaut d'un psychiatre, à plusieurs reprises.

Et c'est finalement dommage, car encore une fois l'auteur a des ressources, il sait se moquer d'un milieu culturel, qui, pour faire assaut d'originalité, complexifie à outrance la présentation de ses oeuvres. Il sait aussi railler cette prétention parentale de voir en nos enfants les êtres les plus parfaits qui soient. Ceux qui méritent le meilleur. Pas le collège ou le lycée du secteur. Trop banal, trop populo... trop mal fréquenté si il faut vraiment mettre des mots qui fâchent. Non, la voie royale passe par une domiciliation fictive chez une rusée concierge malienne vivant prés du célébrissime lycée Henri IV. Voilà ce que Paul, chercheur, veut pour sa fille Bérénice. Avec l'accord muet de Sylvie, sa femme, qui n'a guère voix au chapitre sur ce sujet. le père veut voir sa fille sur les rails d'une réussite scolaire et universitaire hors norme. Et est prêt à tout pour l'y maintenir quels que soient les obstacles à ce projet.
L'auteur met le doigt – avec force – sur les grands écarts entre les grands discours égalitaristes et la réussite individuelle, voulue avec plus acuité encore pour la génération suivante. Une réalité un peu taboue. Il envoie aussi quelques critiques au milieu de la recherche, et à l'utilisation abusive de thésards étrangers pressurés par leurs directeurs d'études. Il se moque plus gentiment des amours adolescents et des malentendus qui peuvent s'installer entre garçons et filles de cet âge.

Le fond est là, distillé avec intelligence, mais la forme, encore une fois, occulte tout.
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Attention ou pas d'ailleurs: homonyme, ce Grimbert n'est pas celui d' "Un secret" Goncourt des lycéens 2004.
Ce Grimbert est professeur de médecine(j'ai appris qu'il valait mieux dormir sur le côté gauche, et surtout le pourquoi) et publie son premier roman, jubilatoire.
Ce roman se passe dans un milieu d'intellos parisien où la course à l'échalote pour inscrire un précieux rejeton, en l'occurrence une fille Bérénice, dans le meilleur lycée n'est pas une sinécure jusqu'à se souvenir qu'on a eu une nounou noire qui avant de la virer logeait prés du lycée Henri IV.
A partir de là , la scolarité de Bérénice devient obsessionnelle pour le père Paul, obscur chercheur en biologie et bidouilleur par intermittence. Quant à Sylvie, la mère, elle essaie de suivre.
Bérénice,bien moins surdouée que ne le pense son père avance quand même , accompagnée d'un copain jusqu'en khâgne, et là les hormones se réveillent et ne semblent pas compatibles avec l'exigence des études; de plus Aymeric, est natif de Bourg en Bresse!, boursier très certainement , voire même avec un foulard rouge autour du cou....vous voyez le drame arriver.
Et il arrive.
C'est une satyre cynique de notre époque, j'ai surtout apprécié l'écriture, ciselée à souhait,pleine d'humour (vache) celle d'un homme qui aurait fait "ses humanités".
Mais, c'est un premier roman et il est un peu "trop" de tout , d'idées, de mots, pas assez élagué à mon humble avis, mais vraiment j'ai apprécié .
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Après « 39,4 » je savais que je lirai ce roman qui de plus se concentre sur un problème qui me touche car une de mes filles est professeure en collège à Paris : la volonté des parents de contourner à tout prix les règles d'affectation scolaire pour mettre leur enfant dans un bon collège. À Paris, plus qu'en province, le succès des établissements privés est considérable, mais si on habite à côté d'Henry IV ou Louis le Grand c'est une grande chance pour ces parents trop concentrés sur la réussite scolaire des enfants. Ils peuvent laisser leur chère progéniture dans le public et bénéficier d'un environnement élitiste.

Paul, le père de Bérénice est un de ces pères là et si Sylvie son épouse est plus attentive au bonheur de leur enfant, c'est quand même elle qui demandera à leur ancienne femme de ménage, une mère célibataire d'origine africaine maintenant concierge à côté du collège tant convoité ‑Henry IV, de domicilier sa famille chez elle ! L'éclat de rire de cette femme qui rend volontiers ce service contre rémunération, m'a fait du bien.

Ensuite le roman enchaîne les manoeuvres pour maintenir Bérénice au top de l'élite intellectuelle parisienne, il s'agit de donner à la jeune tous les cours particuliers qui lui permettent de rentrer au lycée Henry IV puis en classe prépa. Et là soudain catastrophe Bérénice tombe amoureuse du seul garçon boursier de la prépa.
Je ne peux vous en dire plus sans divulgâcher, l'imagination de Paul pour obtenir que sa si précieuse fille franchisse les derniers obstacles de la classe prépa.

C'est donc la deuxième fois que je lis un roman de cet auteur, je suis frappée par l'acuité de son regard sur une société qu'il connaît bien, mais comme pour « 39,4 », j'ai trouvé que ce regard pertinent manquait de chaleur humaine et que son humour est parfois trop grinçant. On ne retrouve un peu de compassion que dans le dernier chapitre. Je vous conseille cette lecture si vous avez envie d'en savoir un peu plus sur le petit monde des gens qui veulent à tout prix la réussite scolaire de leurs enfants à Paris. Je sais, c'est un centre d'intérêt limité mais n'oubliez pas qu'ensuite ces braves gens gouvernent la France avec un regard quelque peu méprisant pour le commun des mortels.
Lien : https://luocine.fr/?p=15034
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Roman critique d'une société qui met la pression à ses enfants dès le berceau, panne de secteur retrace le parcours de Bérénice, fille unique, parisienne qui se doit de réussir mieux que ses parents. Les parents, cadres, ont tout misé sur leur progéniture..... Et n'hésitent pas à tricher pour lui offrir la meilleure éducation possible. La jeune fille doit donc être excellente, meilleure que les autres et ne peut pas faillir. Et comme elle est seule, toutes leurs exigences reposent sur ses frêles épaules.
Au-delà de l'aspect satirique, ce roman montre comment nos faiblesses de parents, nos manques, nos doutes, inconsciemment peuvent avoir des retombées sur nos enfants et avoir un réel impact sur leur vie.
J'ai aimé le style de l'auteur. Phrases alambiquées avec un bon niveau de vocabulaire, ça change de nombre de ce que je qualifie de romans de vacances. L'humour est également présent pour nous dépeindre ce père, complètement paumé qui essaie de faire ce qu'il croit être le mieux pour sa fille.
Ce style avec phrases complexes aux nombreuses conjonctions nous met bien dans l'esprit des bourgeois parisiens qui se croient au-dessus du lot. Un style plus direct aurait été, à mon sens, moins efficace pour décrire cet univers d'universitaires.
La conclusion de ce roman est très révélatrice d'une société qui n'assume pas les maux qu'elle produit : ne pas faire de vague, virer l'élément « perturbateur » le plus discrètement possible pour garder sa notoriété et espérer que le fait divers sera vite oublié.... Mais surtout : nous, parents, travaillons sur nous pour laisser vivre nos enfants et ne pas projeter nos manques sur eux. Ils ne sont pas nos extensions. Ils ne sont pas là pour réparer ou nous dépasser. Laissons-les faire leurs propres choix.
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Un père de famille est prêt à tout pour assurer la réussite scolaire de sa fille, y compris à s'immiscer maladroitement dans ses affaires de coeur. • Certains écrivains s'expriment de façon complexe parce qu'ils ont quelque chose de complexe à dire. Mais ici la recherche de complexité stylistique se complaît en elle-même. Elle est donc vaine, et cela rend la lecture malaisée et fastidieuse. L'humour n'est certes pas absent mais se trouve noyé dans les entrelacs alambiqués d'une prose bien trop travaillée.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Sylvie et Paul s’était laissé surprendre par une invitation l’été dernier afin d’assister à une « mise en espace » consacrée à la poésie médiévale dont la principale originalité tenait au fait que les vers se trouvaient déclamés par des comédiens perchés au sommet des arbres. Églantine Campion expliqua à ses invités, et plus tard à l’ensemble des spectateurs, qu’elle tenait par cette scénographie à renforcer la nature gravitationnelle du processus politique en en inversant la trajectoire, pour mieux signifier que si les vers élevaient l’âme de ses auditeurs, ils avaient l’humilité, en quelque sorte, de descendre jusqu’à eux et de ne point les exclure de leur dimensions parfois ésotérique. Les représentations furent néanmoins interrompues avant leur terme et par la chute malencontreuse d’un comédiens qui se fractura pour l’occasion deux vertèbres, suscitant, en guise de conclusion anticipée, une réflexion de l’organisatrice sur la radicalité de l’acte poétique, son éternel potentialités à transformer, fragmenter même, chacune de nos confortables « zone de réalité ».
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Bérénice fit donc solennellement son entrée au collège Henri-IV sous le regard transfiguré de son père qui conduisit en personne sa fille vers le sanctuaire où elle allait désormais, à l’instar d’une chrétienne béatifiée, recevoir les sacrements d’une pédagogie aristocratique. La jeune fille ne protesta pas, heureuse de l’effet que provoquait sa mutation scolaire sur l’humeur quotidienne de Paul, à défaut de prendre pleinement la mesure de la chance qu’il lui était offerte de s’extraire du troupeau vagissant des futurs exaltée du vivre ensemble. Elle avait en effet, depuis quelques années, pris conscience de la puissance que produisait ses résultats scolaires sur l’humeur de son père et entrevoit les quelques stations de métro supplémentaires qui accompagneraient ces trajets quotidiens comme un maigre tribu à l’équilibre familial.
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Son retard initial dans l’acquisition du langage de même que ces manifestations d’anxiété s’intégrant d’ailleurs dans la description proposée par le psychologue Jean-Charles Terrassier, du phénomène qualifié de « dyssynchronie » pour caractériser un certain nombre d’enfants dits « précoces », dont la maturité affective n’était pas en adéquation avec le niveau des connaissances accumulées, expliquant nombre de comportements puérils et négatifs susceptibles de retarder certaines acquisitions. Ainsi naquit ces acquis dans l’esprit de son père l’hypothèse selon laquelle Bérénice était une enfant à « haut potentiel » au potentiel caractéristique plus gratifiante que les annotations qui ponctuent ses bulletins scolaires de CM2 et lui assignant un rang médian tout en louant des effort qualifiés de « méritoires »
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À la manière d’un rongeur amphibien, il prit la résolution, afin de se prémunir de ses assauts paradoxaux, d’établir une sorte de digue interne, constituée de petits bouts d’arguments qu’il assemblait les uns sur les autres dans la plus grande anarchie pour s’assurer une protection étanche contre les efflux critiques qui l’assaillaient périodiquement. Il lui fallut pour cela mobiliser toute la rigueur de sa formation scientifique et, ainsi que s’organisent naturellement certaines voies de communication au sein d’un épithélium, définir un cadre formel, agencer selon des règles systématiques les voies de signalisation et de régulation à l’intérieur desquelles lui, Bérénice, Aymeric, Henri IV, l’Éducation nationale et ses ramifications s’intégraient et se déplaçaient sans jamais en questionner la finalité.
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Aymeric portait une veste de treillis qui recouvrait en partie un tee-shirt sur lequel était écrit à la diagonale de la représentation de ce qui s’apparentait à un œil humain « dieu te voit » qui plongea Paul dans des abîmes de perplexité avant qu’il n’en découvre, lorsque le jeune homme se défit de sa parka, une surface plus large lui permettant de déchiffrer l’intégralité du message « Bourdieu te voit » qui ne fut pas de nature à l’apaiser davantage.
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Video de Philippe B. Grimbert (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe B. Grimbert
https://www.web-tv-culture.com//emission/philippe-b-grimbert-panne-de-secteur-51702.html
Un premier roman est toujours l'occasion de faire connaissance avec un nouvel auteur, avec son écriture, avec son univers. C'est surtout l'occasion de comprendre pourquoi et comment l'écriture arrive dans une existence.
Concernant Philippe B. Grimbert, c'est la médecine qui occupe son temps professionnel. Professeur en milieu hospitalier, il est spécialisé en transplantation rénale. On est alors bien loin de la littérature. Et pourtant…
Vivant depuis l'enfance au milieu des livres, au point d'en faire un rejet par rébellion adolescente, Philippe B. Grimbert retrouvera le plaisir de la lecture à l'âge adulte, devenant même un lecteur forcené et éclectique, marqué par la figure tutélaire des plus grands, Marcel Proust en tête.
Et voilà qu'un jour, sans qu'il puisse réellement expliquer pourquoi, l'envie d'écrire s'impose à lui. Voilà donc ce premier roman « Panne de secteur ».
Un couple d'aujourd'hui, Paul et Sylvie, socialement positionnés dans ce qu'on appelle la classe moyenne. Ils habitent à Paris, mais pas forcément dans les quartiers les plus recherchés. Et quand nait Bérénice, ils vont vouloir le meilleur pour elle. Paul surtout, son père, qui en dépit des évidences, va tenter de faire vivre à sa propre fille ses rêves inabouties. Les meilleures écoles, les meilleures amies, toujours plus pour sortir de ce quotidien dans lequel Paul ne se plait pas. Mais peut-on imposer à son enfant ses propres frustrations. Partant de là, Philippe B. Grimbert nous entraine dans une aventure folle où, prêt à tout, Paul va commettre la petite faute qui va tout compromettre pour l'avenir de sa fille. le livre est très drôle, plein d'humour, dans le style et dans les thème abordés. Mais attention, ici l'humour est grinçant et l'auteur a gentiment sorti les griffes. Chacun en prend pour son grade. Tous les travers de notre société consumériste, envieuse, tapageuse et égocentrée sont ici décortiquée. Rire de peur d'avoir à en pleurer peut-être car, finalement, Paul, est un homme pathétique qui court sans cesse vers ce qu'il pense être une forme de bonheur, au risque de voir tout s'écrouler sous ses pieds. Et Paul nous ressemble sans doute un peu.
Voilà le premier roman de Philippe B. Grimbert, « Panne de secteur » est publié au Dilettante.
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