L'apôtre Paul a constamment parlé du salut, c'est vrai ; mais par là il voulait encourager les croyants à la lutte. « À ceux qui clament : « Mon salut, mon salut ! », Dieu répond : « Je n'ai pas besoin de vous au ciel ; je dispose déjà d'un nombre suffisant d'âmes bienheureuses. C'est sur la terre, et non pas là-haut, qu'il me faut des hommes qui travaillent et qui luttent. »
On se rend compte de l'influence exercée par Christophe sur les hommes qu'il abordait si l'on songe à la déclaration publique de Bebel, en plein Berlin ouvrier : « Quand je suis à Bad-Boll auprès de Blumhardt, il m'est facile de croire à Jésus-Christ. »
Les croyants eux-mêmes voient trop, dans l’Église, une institution divine assurant le salut individuel, et pas assez le lieu de la lutte qui doit amener la grande révolution, l'établissement définitif du règne du Christ.
En attendant il faut lutter, encore et toujours. Ce fut là dès l'origine le lot des âmes fidèles. Lutter, mais avec la certitude absolue d'être vainqueur.