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Critique de Arthur409


Avec John Grisham, il y a presque toujours un côté « judiciaire » mettant en scène des juges et des avocats. Dans « L'engrenage », l'angle de vue est un peu inhabituel : les « représentants de la justice » sont trois taulards : à la suite de malversations diverses, trois juges, dont un Président de la Cour Suprême, tous d'un âge déjà avancé, se retrouvent à purger leur peine dans un pénitencier tranquille et sans histoire. Là, pour passer le temps, et pour se constituer un pécule en vue de leur retour à la liberté, ils ont mis au point une combine juteuse : par l'intermédiaire de Trevor, leur avocat, lui aussi « border line » et folklorique, ils insèrent des petites annonces dans des revues gays en se faisant passer pour « un jeune homme recherchant de l'aide et de l'amitié »… Malheur au correspondant qui leur répond : dès que les échanges établis deviennent suffisamment abondants et explicites, c'est le chantage : 100 000 dollars, ou les lettres compromettantes seront envoyées à l'épouse, à la famille, ou à l'employeur du « pigeon ».
Tout cela fonctionne plutôt pas mal, jusqu'au jour où notre trio entre en contact avec un certain M. Konyers. Sous ce pseudonyme, se cache en réalité rien moins que Aaron Lake, candidat à la présidence des Etats-Unis. Aaron est sénateur républicain de l'Arizona, et aurait une carrière plutôt banale si Teddy Maynard, le directeur de la CIA, ne l'avait pas choisi pour s'opposer à un dessein qui semble prendre corps en Russie : les agents secrets ont identifié un homme qui s'apprêterait à prendre le pouvoir avec de dangereuses idées nationalistes, voire suprématistes, tout cela pouvant conduire à un conflit majeur.
Aaron reçoit une aide financière sans limite par le biais des fonds secrets de la CIA, il grimpe dans les sondages et paraît être un vainqueur tout-à-fait possible…
Cependant il est sous la surveillance de la CIA, qui ne tarde pas à détecter ce qui cloche : Lake entretient une correspondance secrète, rapidement décryptée par les agents du renseignement américain.
Commence alors un « jeu » de cache-cache : la CIA découvre les auteurs du chantage, mais les laisse agir pour un temps, tandis que nos trois compères arrivent à percer à jour l'identité du mystérieux M. Konyers et réalisent tout le profit supplémentaire qu'ils peuvent en tirer …
La surveillance est le thème principal du livre, comme c'était déjà le cas dans « La Firme ». Quelles raisons de mettre quelqu'un sous surveillance ? Quels moyens utiliser ? Que faire quand on s'aperçoit qu'on est surveillé ? On en arrive au petit jeu : « Tu me surveilles, je le sais, mais tu ne sais pas que je le sais… »
La CIA met d'énormes moyens pour désamorcer le chantage des « trois minables », mais ceux-ci sont parfois plus malins qu'ils n'en ont l'air !
Le récit est très bien conçu, la tension est continuelle, avec quelques touches d'humour et des situations qui m'ont rappelé « le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». C'est un honnête « thriller », sans effusion de sang (ou presque…), sans doute pas le meilleur de John Grisham, mais qui m'a procuré un bon moment de lecture.
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