"L'essai de
Jean Grondin s'inscrit en faux par rapport à une tradition devenue sinon dominante du moins prégnante en philosophie et, peut-être, plus encore en sciences humaines et sociales : à savoir la dissolution ou
la dissémination de la métaphysique dans des jeux d'écriture ou des relations de pouvoir. Un symptôme en est donné par le refus de dresser la généalogie des phénomènes étudiés : soit que l'origine soit dissoute dans des séries discontinues, comme chez
Michel Foucault, soit que la dimension de la profondeur – celle du temps ici – soit évacuée au profit de la prolifération plane, horizontale et anarchique, à l'image du rhizome chez
Gilles Deleuze.
Jean Grondin, contre les séries et les rhizomes, ne renonce guère à l'idée que la métaphysique est et
demeure « la science des racines » (p. 77) qui doit servir de socle à l'ensemble du savoir rationnel ; et contre la différance de
Jacques Derrida qui jamais n'arrête son mouvement de décentrement, le philosophe n'hésite pas à lier métaphysique et herméneutique pour établir l'étroit et indissociable lien qui unit le désir humain de comprendre et le sens du monde lui-même."
Baptiste Rappin
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