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Critique de SeriallectriceSV


« La pensée freudienne stipulant qu'il n'existait pas de destin plus noble que celui d'épouse ou de mère, la presse féminine et la télévision se mirent à évoquer à longueur de colonne et d'émissions ces « femmes détraquées et trop viriles qui prétendaient devenir poètes, physiciennes ou cadres d'administration. La vraie femme n'avait pas besoin de faire des études supérieures ou de voter... En un mot elle n'avait pas besoin de cette émancipation et de ces droits pour lesquels les féministes d'un autre âge s'étaient battues. » »

Un essai féministe de haute volée, Benoîte Groult n'a pas mâché ses mots. Ils sont là pour éclaircir le sujet de la condition des femmes, égratigner, amener les femmes à la prise de conscience, pour dénoncer les mutilations génitales féminines entre autres...

« Il faut enfin guérir d'être femme. Non pas d'être née femme mais d'avoir été élevée femme dans un univers d'hommes, d'avoir vécu chaque étape et chaque acte de notre vie avec les yeux des hommes et les critères des hommes. »

Le ton est franc, sec, sans concession.
Et c'est exactement ce qu'il faut; pourquoi faire usage de pincettes ou mettre des gants pour exprimer ce que les femmes ont enduré au siècle dernier et endurent encore de nos jours...

« le féminisme ne se résume pas à une revendication de justice, parfois rageuse, ni à telle ou telle manifestation scandaleuse; c'est aussi la promesse, ou du moins l'espoir, d'un monde différent et qui pourrait être meilleur. On n'en parle jamais. »

Un livre nécessaire, efficace, pertinent et de surcroît drôle !
Publié en 1975, il reste dans l'ensemble douloureusement d'actualité.

« Pour reprendre une très belle formule de l'ethnologue Germaine Tillion, « il n'existe nulle part un malheur étanche uniquement féminin, ni un avilissement qui blesse les filles sans éclabousser les pères, ou les mères sans atteindre les fils ». Chaque entrave, chaque abus de pouvoir imposés à la femme entraînent leur punition pour l'homme et constituent une cause irréparable de retard pour la société. le blocage des sociétés musulmanes n'a pas d'autre explication. « Les femmes écrasées fabriquent des sous-hommes vaniteux et irresponsables et ensemble ils constituent les supports d'une société dont les unités augmentent en nombre et diminuent en qualités. » (Dominique Fernandez) »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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