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Citations sur L'épopée des Croisades (11)

Si vous êtes tués, c'est la couronne du martyre; si vous êtes vainqueurs, une gloire immortelle. Quant à vouloir fuir, inutile : la France est trop loin!
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La brillante délivrance de Beyrouth prouve qu’en dépit d’une situation pleine de périls, l’Etat franc tenait partout tête à l’ennemi. Même représenté par un malheureux lépreux, la dynastie angevine remplissait avec vigilance son rôle tutélaire. Et quel personnage d’épopée - une épopée chrétienne où les valeurs spirituelles prévalent – que ce jeune chef qui, les membres rongés d’ulcères et les chairs prêtes à tomber, se fait encore porter à la tête de ses troupes, les galvanise par sa présence de martyr et, au milieu de ses souffrances, a de nouveau l’orgueil de voir fuir Saladin !
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Mais après bien des erreurs, bien des défaillances, aussi, il avait la suprême consolation de pouvoir se dire qu'il mourait à la tâche, fidèle au devoir, ayant refusé de quitter cette Terre Sainte où il avait trouvé tant d'amertume, "à l'exemple du Christ qui avait refusé de descendre de la Croix".
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Nous qui étions occidentaux, nous sommes devenus orientaux [...]. Nous avons oublié les lieux de notre origine ; plusieurs d'entre nous les ignorent ou même n'en ont jamais entendu parler. 
Untel possède ici des maisons en propre comme par droit d'héritage, tel autre a épousé une femme, non parmi ses compatriotes, mais syrienne, arménienne, parfois même une Sarrasine baptisée. [...] On se sert des diverses langues du pays ; et les langues jadis parlées à l'exclusion les unes des autres sont devenues communes à tous, la confiance rapproche les races les plus éloignées. La parole de l'Écriture se vérifie : "Le lion et le bœuf mangeront au même râtelier." Le colon est maintenant devenu presque un indigène ; qui était étranger s'assimile à l'habitant. 
Ceux qui étaient là-bas pauvres, Dieu ici les a rendus riches. [...] Pourquoi retourneraient-ils en Occident ? Foucher de Chartres, Historia Hierosolymitana, 
dans Recueil des historiens des croisades, historiens occidentaux. XIIe siècle
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Son chevaleresque adversaire, le sultan Saladin qui unissait, lui aussi, à la gloire des armes le mérite d'avoir favorisé cette détente, avait dû se contenter également d'un demi succès. Sans doute jouissait-il dans tout le monde islamique du prestige incomparable que lui valu la reconquête de Jérusalem, mais après avoir, dans la journée de Hanttîn, touché de si près à la victoire totale, il avait connu les jours sombres d'Acre et de Jaffa et, tout en conservant à l'Islam la mosquée d'Omar, dû rétrocéder aux chrétiens la côte palestinienne. Il est vrai aussi que sa générosité, son humanité profonde, sa piété musulmane sans fanatisme, cette fleur de libéralisme et de courtoisie qui ont émerveillé nos vieux chroniqueurs, ne lui valaient pas dans la Syrie franque une moindre popularité qu'en terre d'Islam. En le fréquentant dans les circonstances les plus tragiques où l'homme se montre en entier, les francs avaient appris que la civilisation musulmane peut, elle aussi, produire des types d'humanité vraiment supérieurs, de même que les Musulmans, un peu plus tard, devaient avoir une révélation analogue de la civilisation chrétienne en fréquentant Saint Louis.
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Dans une tente splendide, sur un haut tertre qui dominait le théâtre des opérations, entouré de ses frères el-Mouazzam, sultan de Damas, et el-Achraf, sultan de Djéziré, il offrit au roi-chevalier un festin magnifique. Mais au milieu des plus flatteuses attentions le vieux soldat ne put retenir ses larmes. Le sultan s'en étonna: "Pourquoi pleures-tu? Il ne sied pas à un roi de pleurer." - "Je puis pleurer, répondit Brienne, quand je vois là-bas tous ces pauvres gens que Dieu m'avait confié mourir de faim;" De fait, l'armée franque, entourée par la crue et sans vivres sur l'étroite chaussée où elle avait dû mettre les armes bas, tombait d'inanition.
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La panique se répandait parmi les défenseurs du camp: on disait tués les compagnons de Bohémond et de Saint-Gilles. Godefroi de Bouillon fut admirable : « Beaux seigneurs, si ces rumeurs sont vraies, si ces chiens déloyaux ont occis nos compagnons, il ne nous reste qu'à mourir comme eux, en bons chrétiens et en gens d'honneur. Ou si le Christ veut bien que nous le servions encore, vengeons le trépas de ces braves ! »
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Mais si le chiffre des victimes musulmanes a été fort exagéré, les fureurs inhérentes à toute prise d’assaut se prolongèrent ici beaucoup trop longtemps. « La ville présentait en spectacle un tel carnage d’ennemis, une telle effusion de sang que les vainqueurs eux-mêmes en furent frappés d’horreur et de dégoût. » Celui qui parle ainsi n’est autre que le grand archevêque Guillaume de Tyr, incapable de dissimuler sa réprobation de chrétien, son blâme aussi d’homme D’État. Car, à ce dernier point de vue, les excès du 15 juillet constituèrent une faute grave.
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Cependant, sous les terribles vainqueurs du 15 juillet, les chrétiens enfin se retrouvaient. Le soir même de ce jour, ils montèrent au Saint-Sépulcre. « Ils lavèrent leurs mains et leurs pieds, quittèrent leurs vêtements ensanglantés pour des robes neuves et, pieds nus, se rendirent aux Lieux Saints ». La fureur du combat était tombée. Chez ces hommes rudes, après tant d’épreuves et de périls, rien ne subsistait plus qu’une immense émotion religieuse. Ils se pressaient, en versant des larmes, le long de la voie douloureuse « et baisaient doucement la place où le Sauveur du monde avait posé ses pas ».
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L’homme (Bohémond de Tarente), d’ailleurs, se présente à nous avec une verdeur exceptionnelle. Certains de ses stratagèmes de guerre ont l’allure de plaisanteries énormes, encore qu’un peu rudes. Des espions musulmans, déguisés en Arméniens, infestaient l’armée franque. On ne savait comment s’en débarrasser. Bohémond s’en chargea. Un soir, à l’heure du dîner, il pria ses cuisiniers de lui accommoder pour sa table un lot de prisonniers turcs. « On leur coupa la gueule, dit le chroniqueur, on les embrocha et on se prépara à les faire rôtir. » A qui l’interrogeait sur ces étranges préparatifs, Bohémond, le plus naturellement du monde, répondit qu’on améliorait l’ordinaire de l’état-major en mettant les espions à la broche. Tout le camp accourut pour s’assurer du fait. Rien de plus exact : les Turcs, dûment lardés, cuisaient à grand feu. Le lendemain tous les espions, horrifiés, avaient disparus sans demander leur reste.
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