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Ce livre reprend en vrac tout ce que la plus célèbre juge d'instruction de Belgique a envie de nous révéler.
Ma première impression a été que cette dame a une connaissance vraiment très fine de l'espèce humaine, ce qui est un avantage non négligeable dans sa profession !
Autre chose : après avoir vu le film, en avoir entendu régulièrement des extraits et suivi certaines émissions à la radio, j'avais l'impression d'entendre la voix d'Anne Gruwez en lisant le livre.
Après, je suis sidérée de ce qui est fait du secret professionnel et du devoir de réserve. Avec force détails, l'auteure explique certaines affaires qu'elle a traitées comme juge d'instruction, ce qui finalement pourrait permettre à certaines personnes d"identifier de qui il est question. Et là, ça commence à me gêner.
Enfin, là où je n'adhère plus, c'est quand l'auteure nous prodigue des recettes qui ont leur place sur le darknet, mais pas dans un ouvrage à mettre entre toutes les mains.
Un moment de lecture étonnant. Un livre à découvrir pour se faire son opinion, sans plus.
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Anne Gruwez est devenue une célébrité depuis la sortie du film-documentaire « Ni juge, ni soumise » (2017) qui a connu un formidable succès en Belgique francophone.
Mais avant cela, il y avait eu deux émissions « Strip-tease » (Le Flic, la Juge et l'Assassin en 2008, et Madame la juge en 2012) qui avaient permis au public belge de découvrir une juge hors du commun, avec un caractère bien trempé, pleine d'humour, un accent bruxellois à couper au couteau… Et beaucoup d'humanité.
Vous imaginez bien qu'un tel oiseau ne chante pas nécessairement des mélodies que tout le monde aimerait entendre, à commencer par le monde de la magistrature où certains estiment qu'elle donne une image caricaturale de la justice. C'est vrai qu'elle est drôle, mais elle est bien plus proche des justiciables que d'aucuns qui se placent dans une autre dimension sans rien comprendre aux individus qui se retrouvent devant eux.
La voilà qui sort un livre… Quand je lis l‘ouvrage, je l'entends parler. Tout-à-fait par hasard, je l'ai rencontrée dans la « salle d'attente » de la télévision régionale bruxelloise BX1 car nous étions tous les deux invités pour le journal de 18 :30. Nous avons beaucoup discuté, sans nous connaître, sans que je ne sache qui elle était. C'est l'attachée de presse du distributeur du film qui m'a parlé d'elle alors qu'elle se trouvait sur le plateau pour répondre aux questions de la journaliste quant à ce film-documentaire. Ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai établi un lien avec la juge qui m'avait tant fait rire lors des émissions « Strip-tease ». A ma décharge, elle avait changé de coiffure… Et je n'avais jamais imaginé me retrouver un jour en face d'elle.
« Mais le livre », me demanderez-vous ? Personnellement, j'ai beaucoup ri car j'avais son visage et sa voix dans la tête au fur et à mesure que je lisais sa prose. C'est un personnage exceptionnel et hors du commun qui commence par nous narrer une de ses journées ordinaires. Madame la juge prend les transports en commun et, comme tous ceux qui font de même à Bruxelles, elle n'échappe pas au mendiant qui a trois enfants dont un gravement malade, mais comme elle le dit si bien, depuis le temps, cet enfant est soit mort, soit guéri. La façon dont elle déplore le manque de professionnalisme du mendiant fait partie de cet humour très bruxellois qui fait qu'on tourne en dérision des situations pour ne pas pleurer.
Sa description du Palais de Justice pourrait paraître caricaturale pour tout qui n'a jamais mis les pieds au Palais de Justice de Bruxelles. Si vous passez par là, vous ne manquerez pas d'observer l'immense échafaudage qui l'enveloppe. En fait, il faudrait parler de l'échafaudage qui soutient le premier échafaudage… Il est là depuis plus de vingt ans… Et n'est pas près de partir…
A nouveau, elle raconte avec beaucoup de drôlerie ses conditions de travail qui sont pathétiques et indignes d'un pays dit « civilisé ». « Quand on n'a que l'humour… » chanterait Jacques Brel s'il vivait encore de nos jours.
Elle apprécie l'immense majorité des greffiers, mais elle en égratigne tout de même quelques-uns, n'hésitant pas à écrire à leur propos : « Moi, je dis qu'il y a des meurtres excusables. » Attention, c'est au moins du deuxième degré… Si on retrouve un greffier assassiné, s'il vous plaît, n'allez pas immédiatement arrêter ma juge préférée !
Elle fait souvent référence à des situations vécues et risque de perdre des lecteurs en cours de route car ils ne visualisent pas vraiment la scène. Je ne puis que vous recommander le visionnage du film qui traite d'elle ou une des émissions « Strip-tease » pour accompagner la lecture de ce livre et vous plonger dans l'ambiance.
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« tais-toi! »

Non, tout le monde le sait : Anne Gruwez ne se tait pas.

On la connaît, on a vu le film…
On la lit, on la retrouve.

Un langage cash, un brin foutraque, une dose d'humanité qui plaît, une lucidité qui dérange.

Des petites provocations, des constatations qui vont de quelques histoires vécues aux soucis matériels rencontrés dans un Palais de Justice en dérive en passant par des constats sur le déroulement judiciaire, des considérations sur ce qu'est, devrait être ce monde dans le monde.

Un peu fourre-tout, un peu désordre, une pincée d'humour (l'orthographe…) un langage qui ne dissimule pas, un j'te parle comme si l'on était face à face.
Des anecdotes de couloirs, des descentes au plus bas dans la folie des hommes, des prises de position personnelles (féminicide…), une voix qui dénote et … dérange? son propre milieu et plaît au plus grand nombre par son bon sens même s'il peut paraître outrancier.

Une réalité, la sienne.
Un regard sur l'homme.

Et de « Ni juge, ni soumise », nous glissons à « Ni dupe, ni soumise ».




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J'avais vu le film documentaire "Ni juge, ni soumise", consacré à la magistrate (juge instruction) Anne Gruwez. J'avais apprécié l'humanité de cette dame, sa manière d'avoir une main de fer dans un gant de velours, sa personnalité atypique avec sa 2CV.
J'attendais donc avec impatience la sortie de son livre.
Quelle déception !
Aucun fil conducteur, des idées jetées en vrac parfois sans rapport avec le titre du chapitre. Une écriture brouillonne malgré des citations d'auteurs ou de personnalités (qui démontrent sa culture). Il m'est arrivé de devoir relire certains passages parce que je ne comprenais pas toujours la transition entre les paragraphes.
Franchement, je m'attendais à mieux.
Madame Gruwez garde ma sympathie malgré tout pour la personne qu'elle est.
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je connais la juge Gruwez par le film "Ni juge, ni soumise" et surtout par les chroniques auxquelles elle participe sur Vivacité, une radio belge. Je connais donc son franc-parler, ses réparties, ses provocations, ses prises de position , son humour, son sens de l'ironie et, souvent, ses interventions me font sourire !
Son livre est le reflet parfait de sa personnalité. En lisant, j'avais l'impression très nette de l'entendre, de la voir. Sauf que, pour moi, l'écrit passe moins bine et que lire était un exercice fastidieux et m'a demandé un sérieux effort de concentration.
Anne Gruwez décrit son travail, disserte sur le fonctionnement de la justice, détricote le système judiciaire, analyse le comportement de ses "clients" en alternant ironie, humour (au second degré), professionnalisme et c'est parfois compliqué de faire la part des choses dans un texte, qui pour moi, manque de structure et de liens.
Mais peut-être a-t-elle voulu montrer un certain visage de la justice ? Visage, qui, pour les citoyens, est parfois bien difficile à comprendre !
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J'avais envie de lire ce livre parce que la verve d'Anne Gruwez me plaît beaucoup.
Par contre, je termine ma lecture avec un sentiment mitigé. En effet, si certaines parties du livre cadrent bien avec le personnage, d'autres sont faites de beaucoup de digressions avec des phrases trop longues.
A côté de ça, beaucoup de remarques sont pertinentes et j'ai appris des choses que j'ignorais au sujet du fonctionnement de la Justice.
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Ce livre est une véritable pépite, je le recommande vivement ! Ironie, second degré et vérité qui dérange sont les ingrédients de ce joyaux !
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Anne Gruwez est à la magistrature belge ce que Tata Yoyo est à sa scène musicale: tout le monde connaît même si on est parfois un peu honteux de la trouver sympa.
Parce qu'Anne Gruwez, elle n'a pas la langue en poche quand elle s'exprime; que ce soit pour parler des conditions dans lesquelles la justice doit se "rendre" au plat pays que pour donner son avis sur certains malfrats ou certaines politiques. Moi, elle me fait rire.
J'avais déjà bien ri au visionnage du documentaire "Ni juge, ni soumise" dans lequel on l'accompagnait pour des petits d'affaire d'instruction. Dans Tais toi!, elle nous parle de tout et de rien, principalement en lien avec son job bien sûr, mais pas seulement. On sent derrière ce franc-parler qui doit sans doute en gêner plus d'un, une femme investie et passionnée par son métier, mais surtout par les gens. Même si cela n'apparaît peut-être pas au premier abord, je pense qu'Anne Gruwez est quelqu'un de vraiment bienveillant dans un monde où bien souvent, les procédures administratives et l'habitude finissent par faire perdre toute empathie chez les professionnels de la chose juridique.
Avant d'être éprise de justice, la juge est avant tout éprise d'équité. Et c'est là que réside toute son humanité et sa capacité à user de mots vrais à des fins de transparence.

Au gré des pages, nous aurons confirmation que la justice est une grosse machine, presque kafkaïenne, très raccord avec le surréalisme belge. J'en veux pour preuves ces deux anecdotes où dans un cas, un type a du se présenter trois jours de suite à la prison pour être écroué, ayant eu la malchance de "tomber en dehors des heures" et à chaque fois renvoyé chez lui et dans l'autre cas, une erreur administrative qui entraine la libération d'un détenu qui, malgré ses protestations, n'a pu réintégrer la prison. A côté de ces anecdotes liées à des affaires qu'elle ou ses collègues ont administrées, on aura aussi parfois des conseils pour commettre un délit "correctement" pour ne pas se faire prendre et des réflexions personnelles sur le monde et son évolution.

On sent sous un propos livré parfois "platezak" (*) , une femme érudite, qui cite aussi bien Balzac qu'Aldous Huxley en passant par Louise Attaque. Et bien que l'on pourrait parvenir à déprimer au fur et à mesure de la lecture tant elle confirme page après page, qu'on est vraiment dans la période "déclin" de notre civilisation, on sourit, on rit parfois parce qu'Anne Gruwez est drôle, cynique, impertinente, effrontée et malgré tout, optimiste. Et c'est tout cela qu'elle partage avec son lecteur.


(*) platezak: "sans détour" chez nous autres en Belgique
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J'ai beaucoup aimé la description du métier de juge d'instruction en Belgique. de l'humour de l'empathie parfois pour ceux qu'elle « juge » et surtout une façon très humaine de décrire les problèmes rencontrés dans son métier. Que ce soient l'intendance, les locaux, les lenteurs administratives, la paperasse. Ses questions également, ses prises de décisions tout ce qui peut être difficile à gérer, elle nous le dépeint avec beaucoup de justesse. Un peu entremêlées ses réflexions semblent lui venir comme cela et elle les couche sur papier. J'ai bien aimé justement ce « désordre ».
Bravo à elle
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Un bouquin passionnant rédigé par une vraie passionnée.
Au fil d'énumérations de faits divers, d'anecdotes judiciaires, de références littéraires, de confessions personnelles et professionnelles, on reconnaît bel et bien le ton peu politiquement correct, mais souvent juste, de la juge Gruwez. Comme à son habitude, elle n'épargne personne et tout le monde en prend pour son grade.
On la connaissait chroniqueuse radio et actrice brillante dans un documentaire qui lui était dédié, la voici avec une corde de plus à son arc. Elle aura marqué à sa façon le paysage judiciaire belge.
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