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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au soir de sa vie, Louis Maurand, critique réputé, fait le point sur son passé.

Dans sa galerie d'art, il aura épinglé au fil des années de nombreuses courbes féminines, étoiles d'un soir dans un ciel désert d'amour. Pourtant, sa Mona Lisa à lui continue de se peindre dans ses yeux comme une larme furtive, un doux souvenir, lointain et si présent à la fois, jamais accroché aux murs blancs de sa vie.

Père absent, vide de coeur, autoritaire et calculateur, il aura également préparé avec soin, sa vie durant, les encadrements de bois dans lesquels s'inscriront les vies professionnelles et sentimentales de ses enfants. Mais les toiles de leurs vies demeureront à jamais vierges de son amour paternel, tel un monochrome de Malevitch. Les projecteurs, Louis Maurand ne les partage pas.

Ce soir-là, pourtant, il leur écrira une lettre à chacun d'entre eux avant de quitter ce monde. Départ intentionnel ou fortuit ?

Après toutes ces années d'absence, d'indifférence et de non-dits familiaux, Béatrice, la préférée, Stanislas, le violoniste fils prodigue, Maxime l'artiste ébéniste et puis Hadrien, le vilain petit canard, partiront à la recherche de ce père de l'ombre et d'une vérité qui se dessinera jusqu'au bord des larmes...

Une Furtiva Lagrima...

Sur cet air d'opéra, laissez-vous emporter par la voix de Caruso dans cet Élixir d'amour familial...

L'écriture de Céline Guarneri est à la fois directe et poétique, imagée, métaphorique et analogique... Elle sculpte ses personnages avec justesse, émotion et tendresse et dépeint les entrelacs familiaux sur un air de tango triste, où l'exil est parfois la partition la plus facile à jouer.

Un très beau livre, rehaussé par une qualité d'impression supérieure et illustré, sur sa première de couverture, par Les Larmes d'Or, magnifique tableau de Gustav Klimt.

« Una furtiva lagrima
Negli occhi suoi spunto
Quelle festose giovani
Invidiar sembro
Che più cercando io vo'
M'ama, lo vedo
Un solo instante i palpiti
Del suo bel cor sentir!
I miei sospir, confondere
Per poco a' suoi sospir!
Cielo, si può morir!
Di più non chiedo »


Une larme furtive
A perlé dans ses yeux.
Elle semblait envier
La jeunesse en fête.
Que désirer de plus ?
Elle m'aime, oui, je le vois.
Pour un instant, sentir
Les battements de son coeur.
Mêler, pour un instant,
À ses soupirs les miens !
Ciel ! après cela, je peux mourir !
Je ne demande rien de plus...



Merci à Florence, Jean-Philippe et les Éditions La Trace pour l'envoi de ce livre.
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C'est bien souvent autour d'un catafalque que les membres éparpillés d'une famille se retrouvent et se confrontent l'un à l'autre.
Rassemblés par une même peine, ils écrasent la larme furtive lestée du poids des regrets qui coule malgré eux le long de leur joue.

Louis Maurand est mort, victime d'un accident de la route dû à un malaise.
À 65 ans, cet homme fortuné, père de quatre enfants, critique d'art, a adressé un courrier à chacun des membres de sa famille avant son départ.
Que fuyait-il ?
Quels tourments agitaient son âme au point de le pousser à s'épancher, lui dont le seul but était de bâtir un empire ?
Une figure paternelle imposante, autoritaire, intimidante devant laquelle ses enfants ont fait tête basse et qu'il leur faudra se réapproprier.
Mais ils devront d'abord se redécouvrir les uns les autres après plusieures années d'éloignement, recréer la fraterie, oser le dialogue sans crainte de jugement, se mettre à nu.
Alors seulement chacun d'eux sera prêt à recevoir dans son coeur le message personnel du père, à accepter de le voir autrement.

Céline Guarneri nous dresse le portrait d'une famille fragile dont le socle en se fendant, laisse apparaître les failles, les blessures.
Au-delà des incompréhensions, c'est pourtant une famille unie, en tout cas qui cherche à recoller les morceaux, à retrouver son unité.
En ce sens, la dépouille du père est rassembleuse, fédérative.

La plume de l'auteure est belle, vivante, joliment tournée.
Elle se fait parfois légère ou au contraire lourde de sens, faisant de cette valse des émotions un bal où les masques tombent et les bras s'ouvrent.

Je me permets de mettre un bémol sur l'épilogue que, personnellement, je trouve inutile.

Merci Magali pour cette magnifique découverte dont la couverture est à elle seule une explosion de lumière.
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Hadrien, revient, après de nombreuses années d'absence au domicile de ses parents lorsque son père est hospitalisé, dans le coma , après un accident de voiture .

Louis Maurand, le père, critique d'art contemporain, très apprécié par le milieu artistique , a écrasé par sa prestance, son ambition et plus tard , lorsque ses enfants sont devenus adultes , la primauté de son aura , leur laissant, en quelque sorte les miettes de sa notoriété .
Pour Béatrice, l'ainée et la préférée du père , elle s'en est accommodée mais est-elle vraiment heureuse auprès de son mari, une caricature en moins prestigieux de son père .

Les jumeaux, Maxime , l'ébéniste qui peint en secret et Stanislas le violoniste restent à une distance raisonnable de sécurité .

Quant à Hadrien, donc , il a fui le foyer familial si peu démonstratif en affection et en reconnaissance

Ne parlons pas de la mère, fantôme en son logis .

Avec beaucoup de pudeur et de tendresse, Céline Guarneri explore les dessous d'une famille dont la réussite apparente des uns et des autres pourrait en faire un modèle vertueux , mais comme on l'imagine, les apparences cachent des secrets et des blessures .

La furtiva Lagrima pourrait être de sang devant les souffrances cachées de chacun.

Chute d'une étoile dans la toute dernière partie du roman devant la révélation finale qui apparait si peu plausible, dommage ...

Je remercie Masse Critique et les Editions La Trace pour cette belle lecture
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Avant même d'ouvrir le livre, je suis subjuguée par la couverture, parce que j'adore Klimt et ce tableau en particulier. Ici les larmes ne sont pas d'or, mais furtives. le titre "Furtiva Lagrima" fait naturellement surgir une voix, Caruso, le plus grand ténor de tous les temps. Et la lecture du roman de Céline Guarneri se fait musicale et dansante.

Louis Maurand, critique d'art renommé, se retrouve à l'hôpital, plongé dans le coma suite à un accident de voiture. Mais que contiennent ses lettres envoyées juste avant à sa femme Adèle, et ses enfants : la fille, Béatrice, mariée et mère de deux filles, les jumeaux, Maxime, ébéniste, et Stanislas, violoniste, sans oublier Hadrien, le dernier, les yeux toujours rivés sur les fluctuations du CAC 40, qui n'a pas revu son père depuis dix ans ? Les Maurand, une famille presque ordinaire avec ses rivalités, jalousies, incompréhensions, silences… et cette larme furtive qui coule en chacun.

J'ai aimé cette saga familiale racontée par Céline Guarneri, une histoire à la fois romanesque et musicale, une belle balade – ballade, même – de Lyon à l'Italie, de Mozart à Donizetti, de l'art contemporain au tango argentin… J'ai aimé la passion de l'auteure qui habite son écriture, modèle ses phrasés, anime ses personnages, mêle la nostalgie à l'ironie et parfois la drôlerie. J'ai apprécié son écriture et particulièrement son art de la comparaison "…elle réalisa à quel point l'affection qu'elle portait encore à son mari avait désormais l'éclat pâle des néons de Broadway"... "Lui qui d'ordinaire était aussi démonstratif qu'une délégation de mormons invités à une Gay Pride…"
Même si je dois avouer m'être parfois agacée de certaines tournures un peu "too much" de mon point de vue "… mais il s'était bien gardé de rendre à Cléopâtre la délicatesse que César voulait faire passer pour sienne." Ou sans trop de sens "C'était de bonne guerre, elle ne cessait de le faire trébucher sur la corniche du sang-froid."

J'ai trouvé séduisante la construction qui passe en revue chacun des protagonistes, dépeint leur personnalité, explique leurs différends, dévoile leurs secrets et nous amène au dénouement dans lequel rien n'est oublié.

"Furtiva Lagrima" : un roman captivant

Lien : https://memo-emoi.fr
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[ Furtiva Lagrima ]
de Céline Guarneri .
Editions La Trace
...
[ Quelle est cette larme furtive qui coule depuis des années dans le coeur de chacun des membres de la famille Maurand ?...]
...
[ l'annonce de la disparition d'une personne laisse toujours planer une sorte de fraternité des mots et du silence. On mange d'abord les souvenirs, puis on avale la clé jusqu'à la prochaine visite de la mémoire assassine ]
...
Un roman à la couverture juste sublime .
Une famille , les destins de quatre frères et soeurs, tous bien différents .
Un accident et une lettre qui bousculent tout et tous .
Entre les difficultés de communication, les déceptions, les rancoeurs, les non dits, les doutes, les attentes et les secrets . Tout en amertume mais avec amour .
Entre drame familial et comédie romantique .
Une lecture émouvante, entre ombre et lumière .
...
..
.
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