Citations sur La jeune mariée juive (24)
Qu'en sera-t-il de nous? Il y a quelque chose d'effrayant ,dans une joie dévastée pour toujours. La vie ne tient qu'à un fil . Et parfois, l'amour arrive trop tard. Il suffit de peu pour le rater_pour en avoir peur ,et le laisser mourir; nous sommes hôtes de la vie,tous,pour si peu de temps.Et vivre,au fond, n'est qu'une habitude.
Les juifs ont trop de mémoire. Là est notre malheur.
Et je me suis surpris à penser que la plupart des hommes, moi le premier, ignorent la passion. La passion est extrêmement rare. L'amour est un sentiment différent de l'instinct, du plaisir. Sa fin ultime est la fusion psychique, l'androgynie spirituelle. L'amour n'a pas pour but la satisfaction individuelle, c'est un moyen de transcender - grâce à l'autre, et en sa compagnie - son propre Moi terrestre et d'atteindre ainsi le vrai Soi, la substance impersonnelle et éternelle. Suprême alliance de deux êtres voués à la maladie et à la mort, mais unis par la tendresse. Cette recherche idéale est la seule à donner un sens à l'amour. Qui est un art, comme la musique. Comme la peinture. Et la peinture, comme l'amour, nous sauve de l'effort - douloureux et terrestre - de trouver les mots. Elle nous sauve de l'impuissance de notre langage.
Vois-tu, [...], je n'ai pas eu une enfance errante, ni une adolescence bohème. Je n'ai pas été un leader étudiant charismatique. Je ne suis ni une victime de la drogue, ni un terroriste en exil, ni un criminel en fuite, ni un fou furieux, ni un intellectuel branché, ni un incorrigible don Juan. Je ne fume pas, mais je bois et je dis des gros mots. Rien ne me rend pittoresque ou intéressant. Je ne fais pas de psychanalyse. Je ne fais pas partie des minorités opprimées. J'aurais peut-être dû me suicider, mais cela aurait été trop fatigant. Mieux vaut balancer entre folie et suicide sans jamais prendre de décision.
Je ne croyais pas,et je ne crois toujours pas, à l'infaillibilité et à la perfection de la science contemporaine. il est trop facile de rester assis sur le trône des postulats et des préjugés, convaincu que l'univers s'arrête aux murs de notre chambre ,et qu'il n'y a rien en dehors de ce que l'habitude nous apprend à considérer comme les limites du réel.
Avec l'expérience,toutefois, j'ai appris que la vérité _si elle existe_ ne peut émerger que de la confusion et du chaos. La vérité est toujours beaucoup plus improbable que la fiction, car la fiction doit être plausible ,alors que la vie,elle,peut fort bien se passer de cohérence et de logique.
- Si une oeuvre ne peut pas être parfaite, alors il vaut peut-être mieux qu'elle reste inachevée. [...]. Je préfère suggérer, plutôt que décrire. Précarité, pureté. Il ne reste rien d'autre.Savez-vous quel a toujours été mon problème, docteur ? J'étais trop impitoyable. Je voulais peindre la réalité crue, sans illusions. Je voulais surprendre, impressionner. Maintenant, au contraire, mon regard mental voit autre chose.
- Quoi ?
- Je ne saurai le dire avec précision. L'émouvante imperfection de la vie, peut-être.
La société contemporaine nous veut actifs, en bonne santé, fonceurs, sans personnalité et dépourvus de temps pour penser. Elle a besoin de grands travailleurs capables de gagner suffisamment d'argent pour consommer les produits de plus en plus inutiles et nocifs que l'industrie lance sur le marché.
[...] on ne peut parvenir au bonheur sans traverser la douleur, l'obscurité, le néant.
Un grand artiste est comme un chaman, docteur Paradies. Il sait comment remplir l'esprit de visions.