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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lorsque le livre, sa protection et sa conservation deviennent un combat quotidien, je me retrouve chamboulée.
Je suis remuée dans mon identité de femme occidentale qui n'a jamais eu à se battre pour lire, avoir accès au savoir, voyager au fil des pages d'ouvrages variés et goûter au plaisir littéraire.
J'aime les livres. Je les dévore. Je les collectionne. Je les trie. Je les feuillette.
Et j'ai tendance à penser que cela va de soi.

Alors Sauver les livres et les hommes ainsi que Les passeurs de livres de Daraya sont pour moi des ouvrages "coup de poing". Ils sont une prise de conscience radicale et brusque de l'horreur de la guerre qui détruit tout. Là, au coeur des hommes et des livres, les combats deviennent concrets, réels. Ils prennent corps.
Heureusement, au coeur même du chaos, des espoirs émergent. Des hommes et des femmes ne baissent pas les bras. Leur témoignage devient acte de rébellion et refus de la barbarie. Sans leur dévouement, leur courage, leur attachement et leur engagement pour Sauver les livres et les hommes, la liberté, la culture, les traditions et tant de choses encore seraient purement anéantis par des fous avides de sang et de destruction.
L'Histoire se répète hélas : Quand les livres font peur. On les brûle.
Mais tant qu'il y aura des hommes, il y aura des protecteurs de livres qui au détriment de leur vie, sauveront ceux qui transportent la vie, l'espoir, l'Histoire, l'identité, la raison...

Le témoignage du Père Najeeb Michaeel est percutant, bouleversant, passionnant. Il nous emmène à Mossoul et à Qaraqosh, dans son monastère dominicain et sa bibliothèque ancestrale ou dans le quartier, chez ses amis. Nous vibrons au gré des rencontres ; nous prenons peur à l'approche des gars de Daesh ; nous tentons de sauver ce qui peut l'être.

Et moi, dans mon fauteuil, je prends conscience que chaque livre que j'ouvrirai dorénavant sera un bout de liberté qui a échappé au pire.





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Ce livre est un témoignage sur la guerre en Syrie, le quotidien de ceux qui vivent, qui fuient non pour eux mais pour préserver les leurs. Il rappelle aussi l'importance de préserver la culture, quelle qu'elle soit, puisque tout est fait pour la détruire, faire table rase de ce qui a uni les hommes.
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Une histoire de livres, une histoire d'hommes, une histoire de résistance à l'avancée de daech... Une tranche de vie au coeur de ce qui fait notre actualité aujourd'hui, tragique, déchirant mais également plein de vie et d'espérance.
A lire pour ne pas oublier que face à la barbarie chaque geste compte!
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Il arrive parfois que l'on lise à un court intervalle deux livres traitant du même sujet. En découvrant celui du père Najeeb (prêtre irakien de rite chaldéen), j'ai fait immédiatement le parallèle avec celui de Joshua Hammer ("Les résistants de Tombouctou"). le premier a pour cadre l'Irak et le second le Mali. Leur point commun ? Daech et les livres.
Qaraqosh, cela vous dit quelque chose ? Il s'agit d'une ville proche de Mossoul et dont le nom est aujourd'hui Bakhdida (Qaraqosh est le nom qu'avait la ville du temps de l'empire ottoman). Ses 50 000 habitants étaient en très grande majorité catholiques syriaques. Ce fut la plus grande ville chrétienne d'Irak. Envahie par Daech en 2014, pratiquement vidée de ses habitants et en grande partie détruite, elle a été libérée en octobre 2016 dans le cadre de la bataille de Mossoul.
le père Najeeb, dominicain d'un couvent de Qaraqosh, a vite compris qu'il fallait non seulement sauver les hommes de la barbarie, mais aussi les livres anciens. On ne peut sauver ni les statues ni même les pierres quand un tank traverse un musée et le réduit en cendres, mais on peut sauver les livres en les numérisant avant leur probable destruction. C'est dans ce combat pour la sauvegarde de la mémoire des hommes que s'est engagé l'auteur qui aurait aimé "qu'Abou Bakr al-Baghdadi écrive lui aussi un livre. Pour comprendre. Mais il préfère les brûler." Il compare la numérisation d'un manuscrit à l'auscultation d'un grand blessé auquel on peut offrir la vie éternelle.
Ce récit, écrit près de Ninive, nous informe sur les pratiques démoniaques de l'auto-proclamé État islamique et nous interroge : si on appelle l'Europe le "vieux" continent, avec quel adjectif qualifier la Mésopotamie contemporaine ?
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