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Lire ce récit fracassant, "Sauver les Livres et Sauver les Hommes", la destruction de lieus musulmans Nabi Younis p 57, génocides Yézidis p 83, marché aux esclaves sexuelles, (des enfants de - de 12 ans) de 500 à 1000$ p 95, c'est Mossoul et les mains de DAECH. Mon écœurement!


Je triture ces pages une à une, les perceptions sont toujours les mêmes, dans quel monde ce livre a-t-il été écrit ? Est-ce bien la réalité, n'est-ce pas un cauchemar ?
Pourtant l'auteur un moine dominicain Michaeell, du village de Qarasqosh, admire ce panorama unique de son couvent, avec ses trois étages surmontés d'un toit-terrasse. "certains soirs les familles grimpent sur le toit pour assister au spectacle offert par ceux qui veulent nous chasser de la plaine de Ninive."
Pourtant on ne joue pas au dur, chaque matin une famille entasse tout ce qu'elle possède pour rejoindre Erbil au Kurdistan.


On les désigne comme les chrétiens d'Orient, ils n'ont pas bougé depuis la nuit des temps. Ici on parle l'araméen, la langue du Christ, une langue aux origines si lointaines. Ninive devenu Mossoul était une grande cité cosmopolite où les cloches rythmaient la vie de la cité.


Quand les premières bibliothèques sont parties en fumées gonflées de manuscrits datant de plus de 2000 ans d'une valeur inestimable, Michaeell a décidé de garder la mémoire, et scanner tout ce qui pouvait l'être encore, sauver tous les trésors accumulés.
S'attachant à toutes les civilisations depuis les premier écrits, il a scanné des milliers de manuscrits un travail de bénédictin ! Fût sauvé la transcription des tablettes d'argile sumériennes, retrouvées très près de Mossoul, dont l'épopée de Gilgamesh, ce fabuleux récit en 12 tableaux, écrit 1000 ans avant l'Iliade et l'Odyssée. »
Lorsque le bruit a commencé à se répandre dans Mossoul, qu'un moine rassemblait des manuscrits, d'étranges collectionneurs ont proposé de surprenantes découvertes. Un benêt à même avancé l'idée d'un rouleau écrit par Moïse, magnanime il n'en demandait qu' 1 million de dollars.


"Pour ces chrétiens d'Orient, où la discrétion est de mise, depuis l'émergence de groupes armés, il ne suffisait plus de se faire oublier, il fallait payer, fuir ou mourir, précise Michaeell, page 40".


Comment imaginer que la tombe du prophète Nahum et celle de sa sœur soit gommée avec des bâtons de dynamite. À Mossoul le tombeau de Jonas que les musulmans vénèrent pourtant depuis toujours a été dynamité, puis arasé en utilisant de gros bulldozers pour achever de détruire ce que l'explosion n'avait pas transformé en tas de pierre, ou en poussière ». Ivre de folie et les mains de Daech l'ont filmé en poussant des grognements joyeux.
Jonas est pourtant cité dans plusieurs sourates du Coran comme Nabi Younis, celui qui a été choisi par Dieu. Chez les musulmans 7 visites à Nabi Younis remplacent un pèlerinage à la Mecque page 57.


À l'égard des yézidies Daech a déployé l'enfer, faisant le siège de leur montagne sacrée le mont Sinjar; Ils ont exécuté plusieurs milliers d'hommes. Comment un peuple qui plonge ses racines dans les anciennes civilisations pré-islamiques a-il pu subir de si nombreux génocides.

Comment parler de l'organisation à Mossoul d'une sorte de foire, un marché aux enchères baptisé "le souk des esclaves" sans susciter l’écœurement.
Les djihadistes ont vendu des jeunes filles, et celles capturées sur le mont Sinjar, pour les offrir aux combattants les plus valeureux.
« Terrorisées les filles montent sur des estrades pendant que leurs noms et leurs mises à prix sont scandées dans un mégaphone ; certaines de ces proies ont à peine 12 ans ce sont maintenant des esclaves. »
C'est un musulman qui a détaillé auprès de Michaeell Najeeb toute l'horreur de ces agissements, page 95, il précise encore que les plus jeunes les plus jolies allaient "alimenter une sorte de maison close pour les chefs terroristes".

Que restera t-il de tous ces trésors, que restera t-il des hommes ? Combien de générations faudra t-il attendre pour effacer cette terreur, réconcilier l'homme avec lui même, reculer le peur, cette odeur tenace de cruauté inscrite jusque sur leurs tombes ?
Ceux qui ont rejoint l'Europe sont-ils bien reçus, malgré l'enfer traversé, par une communauté qui ne les comprend pas, et qui ne sait toujours pas ce qu'ils ont vécu, car l'indicible est-il communicable ?


La fin du livre porte sur le témoignage de Abdel kader Haidara qui a sauvé des milliers de manuscrits à Tombouctou la ville aux 333 saints, il est musulman.
Michaeell Najeeb est chrétien ils ont poursuivi ensemble le même objectif vouloir que les générations futures à Tombouctou et dans la plaine de Ninive ne cheminent à travers un cimetière de livres.

Les Résistants de Tombouctou, c'est le récit époustouflant de Joshua Hammer, journaliste américain, qui nous fait découvrir une cité totalement consacrée à l'écriture et à la science, cité en plein cœur de l'Afrique. Voir les chroniques : https://www.babelio.com/auteur/Joshua-Hammer/398423/bibliographie
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Lorsque le livre, sa protection et sa conservation deviennent un combat quotidien, je me retrouve chamboulée.
Je suis remuée dans mon identité de femme occidentale qui n'a jamais eu à se battre pour lire, avoir accès au savoir, voyager au fil des pages d'ouvrages variés et goûter au plaisir littéraire.
J'aime les livres. Je les dévore. Je les collectionne. Je les trie. Je les feuillette.
Et j'ai tendance à penser que cela va de soi.

Alors Sauver les livres et les hommes ainsi que Les passeurs de livres de Daraya sont pour moi des ouvrages "coup de poing". Ils sont une prise de conscience radicale et brusque de l'horreur de la guerre qui détruit tout. Là, au coeur des hommes et des livres, les combats deviennent concrets, réels. Ils prennent corps.
Heureusement, au coeur même du chaos, des espoirs émergent. Des hommes et des femmes ne baissent pas les bras. Leur témoignage devient acte de rébellion et refus de la barbarie. Sans leur dévouement, leur courage, leur attachement et leur engagement pour Sauver les livres et les hommes, la liberté, la culture, les traditions et tant de choses encore seraient purement anéantis par des fous avides de sang et de destruction.
L'Histoire se répète hélas : Quand les livres font peur. On les brûle.
Mais tant qu'il y aura des hommes, il y aura des protecteurs de livres qui au détriment de leur vie, sauveront ceux qui transportent la vie, l'espoir, l'Histoire, l'identité, la raison...

Le témoignage du Père Najeeb Michaeel est percutant, bouleversant, passionnant. Il nous emmène à Mossoul et à Qaraqosh, dans son monastère dominicain et sa bibliothèque ancestrale ou dans le quartier, chez ses amis. Nous vibrons au gré des rencontres ; nous prenons peur à l'approche des gars de Daesh ; nous tentons de sauver ce qui peut l'être.

Et moi, dans mon fauteuil, je prends conscience que chaque livre que j'ouvrirai dorénavant sera un bout de liberté qui a échappé au pire.





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Ce livre, dont le titre dévoile beaucoup, est rempli d'humanité.
En pleine offensive de Daech en Irak, un moine érudit réussit à sauver, au péril de sa vie, un nombre incalculable de parchemins et livre anciens, qu'il avait déjà commencé à numériser depuis plusieurs années avec l'aide de jeunes gens volontaires. Il les confie à des personnes de tous âges, parfois illettrées, qui fuient leurs villes assiégés.
Cet ouvrage montre une belle leçon de tolérance, puisque le père Michaeel réussit à préserver la vie de ses concitoyens de toutes confessions, musulmans comme chrétiens, ou même agnostiques et aussi bien la bible que le coran.
La lecture de ce livre m'a profondément émue.
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Sauver les livres et les hommes est un ouvrage lu grâce à net galley et les éditions Grasset.
Un ouvrage court mais passionnant, qui m'a captivé de la première à la dernière page.
Ce témoignage est celui du père Michaeel Najeeb, qui sauve des centaines de manuscrits vieux de plusieurs siècles.
Nous sommes à Mossoul, et quand la ville tombe aux mains de Daech, ceux ci risquent de tout réduire en flamme comme ils l'ont déjà fait !
Ce récit est très intéressant, et chapeau à cet homme qui décide coûte que coûte de tout faire pour sauver les livres, tous ses livres anciens qui risquent à tout moment d'être détruits par la folie de quelques hommes.
C'est bien écrit, c'est touchant, et ce court témoignage se lit comme un roman.
J'ai beaucoup aimé, et je mets cinq étoiles :)
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Ce livre est un témoignage sur la guerre en Syrie, le quotidien de ceux qui vivent, qui fuient non pour eux mais pour préserver les leurs. Il rappelle aussi l'importance de préserver la culture, quelle qu'elle soit, puisque tout est fait pour la détruire, faire table rase de ce qui a uni les hommes.
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Une histoire de livres, une histoire d'hommes, une histoire de résistance à l'avancée de daech... Une tranche de vie au coeur de ce qui fait notre actualité aujourd'hui, tragique, déchirant mais également plein de vie et d'espérance.
A lire pour ne pas oublier que face à la barbarie chaque geste compte!
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Il sauve plus les livres que les hommes...des centaines de manuscrits que Daech veut brûler.. Au péril de sa vie, ce dominicain numérise les textes sacrés..
Mais il protège aussi des familles de toutes confessions: il les loge, les nourrit, les protège.
Facile à lire, instructif, il dénonce l'indifférence du monde aux problèmes des chrétiens d'Orient
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Il arrive parfois que l'on lise à un court intervalle deux livres traitant du même sujet. En découvrant celui du père Najeeb (prêtre irakien de rite chaldéen), j'ai fait immédiatement le parallèle avec celui de Joshua Hammer ("Les résistants de Tombouctou"). le premier a pour cadre l'Irak et le second le Mali. Leur point commun ? Daech et les livres.
Qaraqosh, cela vous dit quelque chose ? Il s'agit d'une ville proche de Mossoul et dont le nom est aujourd'hui Bakhdida (Qaraqosh est le nom qu'avait la ville du temps de l'empire ottoman). Ses 50 000 habitants étaient en très grande majorité catholiques syriaques. Ce fut la plus grande ville chrétienne d'Irak. Envahie par Daech en 2014, pratiquement vidée de ses habitants et en grande partie détruite, elle a été libérée en octobre 2016 dans le cadre de la bataille de Mossoul.
le père Najeeb, dominicain d'un couvent de Qaraqosh, a vite compris qu'il fallait non seulement sauver les hommes de la barbarie, mais aussi les livres anciens. On ne peut sauver ni les statues ni même les pierres quand un tank traverse un musée et le réduit en cendres, mais on peut sauver les livres en les numérisant avant leur probable destruction. C'est dans ce combat pour la sauvegarde de la mémoire des hommes que s'est engagé l'auteur qui aurait aimé "qu'Abou Bakr al-Baghdadi écrive lui aussi un livre. Pour comprendre. Mais il préfère les brûler." Il compare la numérisation d'un manuscrit à l'auscultation d'un grand blessé auquel on peut offrir la vie éternelle.
Ce récit, écrit près de Ninive, nous informe sur les pratiques démoniaques de l'auto-proclamé État islamique et nous interroge : si on appelle l'Europe le "vieux" continent, avec quel adjectif qualifier la Mésopotamie contemporaine ?
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Sublime témoignage d'un Père Dominicain sur une région du monde dévastée par le terrorisme. Ne pouvant pas sauver tous les livres précieux pour l'humanité il a eu l'idée d'en scanner un maximum. Un beau livre plein d'espoir.
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Lorsque Mossoul tombe aux mains de Daech, plusieurs dizaines de milliers de Chrétiens fuient la plaine de Ninive, au nord de l'Irak. En quelques heures, des familles entières abandonnent leurs maisons, leurs églises et leurs cimetières, fuyant un assaut de cruauté. Elles quittent la terre de Noé, d'Abraham et de saint Thomas, la leur depuis deux millénaires.

Au cours d'une incroyable épopée, le père Michaeel Najeeb, sauve des centaines de manuscrits vieux de plusieurs siècles que les djihadistes ont juré de réduire en flamme, comme ils ont détruit Palmyre ou saccagé le tombeau de Jonas.

Au péril de sa vie, ce dominicain de Mossoul nettoie, restaure et protège ces textes sacrés.Au cours de ce long exode, il construit aussi une arche pour sauver des familles de toutes confessions, chrétiens, Yézidis ou musulmans, tous enfants du désastre. Il les nourrit, les loge, les encourage.Voici un récit à hauteur d'homme, spirituel et pleine d'espoir. Parfois le destin est une grâce.l'auteur un moine dominicain Michaeell, du village de Qarasqosh, admire ce panorama unique de son couvent, avec ses trois étages surmontés d'un toit-terrasse. "certains soirs les familles grimpent sur le toit pour assister au spectacle offert par ceux qui veulent nous chasser de la plaine de Ninive."
Pourtant on ne joue pas au dur, chaque matin une famille entasse tout ce qu'elle possède pour rejoindre Erbil au Kurdistan.

On les désigne comme les chrétiens d'Orient, ils n'ont pas bougé depuis la nuit des temps. Ici on parle l'araméen, la langue du Christ, une langue aux origines si lointaines. Ninive devenu Mossoul était une grande cité cosmopolite où les cloches rythmaient la vie de la cité.

Quand les premières bibliothèques sont parties en fumées gonflées de manuscrits datant de plus de 2000 ans d'une valeur inestimable, Michaeell a décidé de garder la mémoire, et scanner tout ce qui pouvait l'être encore, sauver tous les trésors accumulés.
S'attachant à toutes les civilisations depuis les premier écrits, il a scanné des milliers de manuscrits un travail de bénédictin ! Fût sauvé la transcription des tablettes d'argile sumériennes, retrouvées très près de Mossoul, dont l'épopée de Gilgamesh, ce fabuleux récit en 12 tableaux, écrit 1000 ans avant l'Iliade et l'Odyssée. »
Lorsque le bruit a commencé à se répandre dans Mossoul, qu'un moine rassemblait des manuscrits, d'étranges collectionneurs ont proposé de surprenantes découvertes. Un benêt à même avancé l'idée d'un rouleau écrit par Moïse, magnanime il n'en demandait qu' 1 million de dollars.

"Pour ces chrétiens d'Orient, où la discrétion est de mise, depuis l'émergence de groupes armés, il ne suffisait plus de se faire oublier, il fallait payer, fuir ou mourir, précise Michaeell, page 40".

Comment imaginer que la tombe du prophète Nahum et celle de sa soeur soit gommée avec des bâtons de dynamite. À Mossoul le tombeau de Jonas que les musulmans vénèrent pourtant depuis toujours a été dynamité, puis arasé en utilisant de gros bulldozers pour achever de détruire ce que l'explosion n'avait pas transformé en tas de pierre, ou en poussière ». Ivre de folie et les mains de Daech l'ont filmé en poussant des grognements joyeux.
Jonas est pourtant cité dans plusieurs sourates du Coran comme Nabi Younis, celui qui a été choisi par Dieu. Chez les musulmans 7 visites à Nabi Younis remplacent un pèlerinage à la Mecque page 57.

À l'égard des yézidies Daech a déployé l'enfer, faisant le siège de leur montagne sacrée le mont Sinjar; Ils ont exécuté plusieurs milliers d'hommes. Comment un peuple qui plonge ses racines dans les anciennes civilisations pré-islamiques a-il pu subir de si nombreux génocides.
Comment parler de l'organisation à Mossoul d'une sorte de foire, un marché aux enchères baptisé "le souk des esclaves" sans susciter l'écoeurement.
Les djihadistes ont vendu des jeunes filles, et celles capturées sur le mont Sinjar, pour les offrir aux combattants les plus valeureux.
« Terrorisées les filles montent sur des estrades pendant que leurs noms et leurs mises à prix sont scandées dans un mégaphone ; certaines de ces proies ont à peine 12 ans ce sont maintenant des esclaves. »
C'est un musulman qui a détaillé auprès de Michaeell Najeeb toute l'horreur de ces agissements, page 95, il précise encore que les plus jeunes les plus jolies allaient "alimenter une sorte de maison close pour les chefs terroristes".
Que restera t-il de tous ces trésors, que restera t-il des hommes ? Combien de générations faudra t-il attendre pour effacer cette terreur, réconcilier l'homme avec lui même, reculer le peur, cette odeur tenace de cruauté inscrite jusque sur leurs tombes ?
Ceux qui ont rejoint l'Europe sont-ils bien reçus, malgré l'enfer traversé, par une communauté qui ne les comprend pas, et qui ne sait toujours pas ce qu'ils ont vécu, car l'indicible est-il communicable ?

La fin du livre porte sur le témoignage de Abdel kader Haidara qui a sauvé des milliers de manuscrits à Tombouctou la ville aux 333 saints, il est musulman.
Michaeell Najeeb est chrétien ils ont poursuivi ensemble le même objectif vouloir que les générations futures à Tombouctou et dans la plaine de Ninive ne cheminent à travers un cimetière de livres.

Opinion :

Un témoignage si poignant. Tellement difficile à imaginer dans notre occident gâté.
Quel avenir pour la jeunesse, les enfants qui sont nés pendant la guerre ?
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