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Critique de Antyryia



Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne apprendre le décès d'un auteur - souvent par hasard - dont je suivais attentivement chaque publication a tendance à créer, au minimum, une grosse boule dans la gorge. Ca a été le cas dans les années 90 avec Robert Bloch, puis il y a notamment eu Richard Matheson ou encore James Herbert.
Gudule nous a quant à elle quitté le 21 mai 2015, il y a un peu plus d'un an, mais je l'ai appris bien plus tard.

En parcourant son blog - qui lui est toujours actif et sur lequel l'auteure nous adresse par ailleurs un petit coucou à la fois drôle et émouvant de son au-delà - j'ai eu connaissance de livres adultes dont l'édition m'avait initialement échappé. Il y a d'abord eu les contes à vomir debout ( un recueil de ses premiers écrits ) puis le bel été qui à l'inverse semble être son ultime histoire, la seule autobiographique à ma connaissance. Il est possible de la commander via une bouquinerie de Puycelsi.

Court de 65 pages, ce récit n'en est pas moins extrèmement riche. Et profondément émouvant.
Gudule y évoque un peu sa famille, son parcours littéraire ( sa source d'inspiration pour "la petite fille aux araignées" par exemple ) ou certaines séances de dédicaces.
Elle y évoque sa vision de la médecine, sa volonté de profiter du présent, le tout entrecoupé de quelques citations très opportunes ( Brel, Eluard, Lapointe ) et d'énormément d'humour.

Et mettre autant de bonne humeur dans un texte où il est surtout question de maladie, de sa propre mort semi-annoncée ( ce que ne démentiront pas les funestes évènements qui se produiront un an après la publication ) démontre à quel point Gudule était forte. Force due également à un admirateur rencontré juste avant l'apparition de la tumeur, dont le pseudonyme est Castor, celui là même qui est l'illustrateur de cette magnifique couverture.

D'autant plus tragiques que les évènements qui nous sont narrés sont réels, en dépit de la légèreté du ton employé le livre commence tristement avec, à quelques mois d'intervalle, la mort du compagnon d'Anne Duguël et l'annonce de sa propre lésion. La corrélation des deux drames est d'ailleurs suggéré : "De sa bouche entrouverte s'échappait comme une buée pourpre, à l'odeur violemment organique, qui nous nimbait quelques instants, puis, par l'oreille je pense, s'engouffrait dans ma tête où elle pondait un oeuf".

Etait il possible qu'à son âge elle retombe amoureuse ? Si tôt après la mort de l'être aimé ? Avec tous les symptômes provoqués par le cancer et son traîtement ? Pour le savoir il ne vous reste qu'à lire cette tranche de vie. Sachant que si elle ne nous épargne pas le combat et la douleur, Gudule en a fait "un véritable chant de reconnaissance".

C'est néanmoins avec émotion que je remercie
- Julia de la librairie "Le temps de lire"
- Monsieur Tillon, qui saura pourquoi.
Et Gudule.
Pour tout.
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