AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Psychologie de la manipulation et de la soumission (10)

Il semble qu'une personne de haut statut se voit toujours attribuer plus de légitimité à faire quelque chose qu'elle réalise quand bien même ce comportement est atypique, transgressif ou ambigu. Tout semble se passer comme si la perception et l'analyse du comportement passait par un prisme d'évaluation lié au statut social de l'acteur. Difficile, donc, avec un tel pilotage de l'activité de jugement et du comportement, de dire non à quelqu'un dont le statut et la légitimité apparaissent manifestement incontestables.
Conclusion : l'habit ne fait pas le moine, mais il fait de nous des agneaux dociles.
Commenter  J’apprécie          100
Pour Milgram, l'holocauste a pu se faire parce que l'organisation sur laquelle il reposait optimisait et renforçait la déresponsabilisation de ses acteurs. Il ne nie pas qu'il y avait des responsables, mais estime qu'il en fallait finalement peu pour obtenir un tel résultat. Il suffisait que ces responsables soient placés à des endroits bien particuliers du dispositif et qu'ils aient une légitimité.
Commenter  J’apprécie          73
La recherche en psychologie sociale montre, aujourd'hui, à travers une incroyable densité et diversité d'expériences menées dans la rue, dans les magasins mais aussi dans des contextes organisationnels ordinaires que nos comportements ne sont pas toujours sous notre contrôle et que, à notre insu, nous sommes quotidiennement manipulés par des facteurs d'influence qui nous paraissent tellement anodins que nous n'envisageons pas, à aucun moment, qu'ils puissent nous conduire à faire quelque chose que nous n'aurions jamais fait spontanément.
Commenter  J’apprécie          70
La baisse de l'obéissance observée dans un lieu moins prestigieux que l'université de Yale (voir ci-dessous la légitimité de l'autorité) proviendrait, chez le sujet, d'une baisse d'estime dans la substance humaniste de l'expérimentateur. Pour teste cette hypothèse du conflit moral, il suffirait, selon Nissani, de reprendre l'expérience princeps de Milgram et de rendre, au fur et à mesure du déroulement de celle-ci, l'autorité manifestement irresponsable et sans pitié. Il y aurait dans ce cas, conflit entre la conscience du sujet et le désir d'obéir à une autorité manifestement malveillante ce qui, certainement, entraînerait une baisse de la soumission.
Commenter  J’apprécie          60
La preuve est faite que ce contexte que l'on manipule constitue une information captée, intégrée et analysée par le sujet et qui, selon le cas, le conduit à obéir plus massivement ou à défier l'autorité. Il s'agit là, encore une fois, de la preuve manifeste que le sujet n'est pas plongé dans un état second dès le début de l'expérience qui l'empêche d'être sensible à la souffrance de la victime. Il n'est pas non plus le monstre qui cherche à exprimer sa perversion en faisant souffrir quelqu'un qui ne lui a rien fait. Au contraire, il semble être à l'affût de tout ce qui peut lui permettre de se tirer de la situation conflictuelle dans laquelle il se trouve. Cela tend bien à prouver que c'est bien l'insertion du sujet dans un contexte donné qui le prédispose à obéir aux ordres.
Commenter  J’apprécie          30
La soumission à l'autorité : un acte de conformisme ?

[...]
Le groupe comme modèle
Que le comportement du groupe serve de référence à chacun pour adapter son propre comportement ne surprendra personne, notamment dans une situation où l'on ne dispose pas d'une expertise pour réagir de manière appropriée.
Commenter  J’apprécie          20
En fait, le groupe semble n'avoir d'impact réel que lorsqu'il s'oppose à l'autorité. Il semble donc que les personnes qui n'arrivent pas, seules, à à surmonter le conflit qu'occasionnent en elles le désir d'arrêter et le besoin d'obéir à l'autorité, puisent, dans ce comportement d'opposition, les ressources nécessaires pour résoudre leur propre conflit et s'opposer à l'autorité.
Commenter  J’apprécie          10
On sait que l'amabilité et l'esprit consciencieux sont des dimensions de personnalité qui caractérisent les individus les moins agressifs, commettant moins d'actes de transgression et de délinquance, usant moins de produits stupéfiants, prenant moins de risques sur le plan sexuel. Dans le même temps ce sont également ces mêmes personnes dont les compétences parentales sont plus élevées, qui ont plus d'ambition et dont le niveau d'étude est plus élevé. Bref, il s'agit là des gens qui obéissent le plus, qui sont le mieux intégrés et qui se conforment le plus aux règles de la vie sociale.
Commenter  J’apprécie          10
Personnalité et soumission : des gens résistants ou soumis par nature ?

Malgré les variantes situationnelles, on trouve toujours des sujets qui obéissent ou qui désobéissent alors que l'on s'attendait à l'effet inverse. On peut donc penser qu'il y a des effets liés à la personnalité du sujet.
Commenter  J’apprécie          10
On constate donc, à travers ces travaux, que le poids de l'autorité semble être central. Si quelqu'un est perçu comme ayant le même niveau de légitimité, conteste le maintien du déroulement de l'expérience, il y a arrêt. Si ce n'est pas le cas (ndr : si le contestataire n'a pas d'autorité légitime), l'autorité initiale conserve son pouvoir à se faire obéir.
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (75) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Freud et les autres...

    Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

    3
    4
    5
    6

    10 questions
    434 lecteurs ont répondu
    Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}