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Citations sur La Saison des femmes (18)

Les personnes disparaissent peut-être pour que quelqu’un finisse par les voir ?
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Les mots de Gabriela se construisent et se déconstruisent dans sa mémoire. Elle pense que les faits et les mots prennent souvent des directions opposées. Les mots sont comme des insectes ailés qui se posent sans poids ni racines, alors que les faits adhèrent à la terre, souillés de terre et de poussière. (p.99)
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Dans le noir, je distinguais les lumières des bâtiments voisins, suspendus dans la pénombre. Des âmes heureuses qui défilaient devant moi comme la vie que j'avais perdue. Je pensais que la solitude devient réelle à cet instant précis, quand les autres marchent, prennent leur voiture, un train, un avion, un transatlantique, et que je reste en rade, comme un vieux camion sans pneus.
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Je pense à l’écureuil qui surgit à la fenêtre de notre appartement de la 119ème rue, la première fois que Jorge ne rentra pas dormir. Cet écureuil avait une queue en panache, au moins deux fois plus grande que le reste de son corps, qui coiffait son dos comme un gigantesque pompon. Il avait dardé sur moi ses yeux brillants et n’avait cessé de me fixer tant que les miens le regardaient. Ensuite j’avais pleuré et passé la nuit à attendre Jorge, postée à la fenêtre.
[…]
Le lendemain matin, je cherchai mon écureuil sur Google. C’est un écureuil à queue touffue (« Ardilla Copetuda »), originaire des forêts de Bornéo, où il cohabite avec les orangs-outans, les éléphants pygmées et les rhinocéros. D’où son regard. Cet écureuil connait mieux le monde que je ne le connaîtrai jamais. Je le baptisai Revenant (« Aparecida »). Je le revis le lendemain, et le surlendemain.
- Revenant, Revenant, viens ici.
Jusqu’au jour où il ne revint jamais. (p.29-30)
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C’est peut-être le bon moment. Elle l’ignore, comme elle ignore ce que contiennent les instants avant qu’ils soient passés, auquel cas c’est trop tard pour les saisir. Elle a l’impression que la vie lui échappe ainsi, furtivement.
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Je pense à toutes les femmes qui attendent tranquillement dans la pénombre. Attendre, c’est une façon de disparaître, surtout quand ce qu’on espère, avec un mélange de masochisme et de perversion, c’est de surprendre son mari avec une fille accrochée à son bras.
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Si tu fuis celui qui te violente, il te rattrapera. C’est la loi du tortionnaire, il a besoin de sa proie pour être sûr de sa propre valeur.
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Comme Sylvia Plath qui ouvrit le gaz et mit la tête dans son four, comme Alejandra Pizarnik qui fit une overdose de barbituriques, comme Alfonsina Storni qui s’enfonça dans l’Atlantique, comme Anne Sexton qui démarra le moteur de sa voiture dans le garage, s’assit et attendit la mort, comme Alina Reyes qui se coupa les veines dans une baignoire, comme Antonieta Rivas Mercado qui se tira une balle dans le cœur avec le pistolet de Vasconcelos à Notre-Dame de Paris, comme Virginia Woolf qui se noya dans l’Ouse en remplissant ses poches de pierres, comme Francesca Woodman qui sauta par la fenêtre d’un loft du Lower East Side de Manhattan, comme la fille sans nom qui ingurgita du cyanure dans les toilettes d’un centre commercial de Santiago. Comme Violeta Parra qui se tira une balle dans la tête.
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Alors, mon âme, cette traîtresse, retourne aux lieux qui lui sont familiers : le souvenir d'une soirée à la mer, les petites courant en tous sens, le soleil haut et Jorge ronflant à côté de moi, la figure rouge et gonflée, pleine de sable ; bref, m'importe quoi pour ne pas me perdre dans une solitude sans fond.
Un matin, devant cette même fenêtre, j'ai compris que si je ne trouvais pas un moyen de retrouver ma corporéité, je finirais par disparaître. Comme Anne.
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Parfois, les mots sont comme ces
lieux qu’on fréquente assidûment, et qu’au bout du
compte on ne voit pas.
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