Pas un roman, ni une infiltration ou un témoignage, 18.3 – Une année à la PJ est tout cela à la fois !
Pauline Guéna, autrice, s'est vue autoriser, pendant un an, l'ouverture des portes de la police judiciaire, de Versailles notamment, afin de rendre compte du quotidien d'une brigade de la criminelle en passant par celle des stups et des incursions dans l'institut médico-légal, c'est tout l'univers de la police criminelle qui nous est ouverte.
L'autrice nomme le récit, ''roman'' car les prénoms et surnoms des personnes ont été modifiés et transformés en personnages mais leur quotidien de policier est réel. Elle les a suivi toute une année, en planque, a rédiger des PV et autre travail de bureau qui freinent les dossiers urgents, sur le terrain lors des perquisitions au petit matin et dans la salle de déjeuner, elle a tout pris et tout entendu. Elle les a écouté et a retranscrit leur univers, leur jargon, leurs jurons et leurs mimiques. Elle transmet dans ces pages tous leurs espoirs avortés et leurs longues journées de travail, les dossiers qui s'amoncellent et le peu de policiers pour prendre la relève.
La police criminelle est un univers à part, bien loin de l'image des Experts, c'est la solitude des fonctionnaires qui règne dans les couloirs malgré les chamailleries et les blagues bon-enfant. C'est la lourdeur d'une vie sans sommeil, passée à oublier des dossiers classés, faute de nouvelles pistes.
La force de ce récit est de nous embarquer dans un véritable roman, sans pour autant oublier que c'est le réel quotidien de la PJ qui nous avons sous les yeux ! Un style percutant, simple et détaillé qui donne tout le poids aux lignes bien souvent cruelles que nous lisons... Un témoignage d'une époque, celle où la PJ est bien meurtrie, manque de moyens et surtout trop souvent confondue avec la gendarmerie.
18.3 ( du nom d'un alinéa de droit noté dans les rapports ) - Une année à la PJ est un livre sur la brutale réalité de la police judiciaire...
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