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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Considéré par plusieurs comme le dernier et le plus étoffé des romans du terroir, le Survenant est une oeuvre phare de la littérature québécoise. Il met en scène un baroudeur avant l'heure, avec son sac a l'épaule, foulant les routes, suivant ses pas, pour calmer les démons qui le rongent de l'intérieur. Sa peine est grande, la souffrance l'habite, et c'est en voyageant de par le Monde qu'il tente de l'oublier. Mais un soir d'automne, il pose ses pénates au Chenal du Moine, petit hameau non loin de Sorel, dans la famille Bienvenue. Sa présence bouleversera l'équilibre précaire de tout un village. le père Bienvenue, veuf récent, reprendra tranquillement goût a la vie. Son fils, Amable, jaloux de cette relation entre les deux hommes, pestera et protestera, se sentant mis de côté par la force et l'ardeur du Survenant. Mais c'est surtout la vie de la belle Angélina que viendra chamboulée cet étranger. L'amour qu'elle lui porte viendra-t-il a bout de cette envie de ne jamais se poser ?
Guèvremont propose une oeuvre qui parle de la crainte de l'autre, de l'étranger. Également de ce sentiment étrange qui nous habite parfois, de ne jamais se sentir bien nul part... Être de trop, jamais a sa place. Ce roman parle aussi d'émancipation, de liberté, de filiation, de relations hommes-femmes, de moeurs, de coutumes d'une époque révolue. C'est une très belle illustration du Québec rural. Une oeuvre a lire, ne serait-ce que pour avoir la nostalgie de ce temps d'avant.
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Le Survenant de Germaine Guèvremont est un roman paysan datant du milieu du XXe siècle. le récit prend place au Chenal du Moine, un bourg non loin de Sorel, au Québec. C'est le soir, un homme, inconnu du coin, débarque à la ferme des Beauchemin. Lui qui ne demandait qu'un toit pour la nuit et un repas finira par rester.
Disons-le franchement, il ne se passe en soi pas grand chose. C'est la vie dans une ferme, avec tout ce qu'il y a de plus banale – tremper son bout de pain dans du sirop d'érable, faire le ménage… Pourtant, il y a quelque chose dans ce roman qui m'a transportée de bout en bout. J'ai apprécié découvrir le quotidien des Beauchemin, j'ai retrouvé dans leurs habitudes des choses universelles (untel a son fauteuil, unetelle a sa tasse… et personne d'autre ne doit y toucher). Surtout, j'ai appris à connaître une famille et ses voisins et voisines, ainsi que son mystérieux invité.
Parlons des personnages puisque ce sont eux qui font le roman. Didace Beauchemin est un vieux fermier ; s'il aime la vie simple, il aime aussi le travail bien fait, et il a ses petits plaisirs – tout ce qu'il y a de plus ordinaire, mais très plaisants pour notre homme. Malheureusement, depuis le décès de son épouse un an plus tôt, il est seul à la ferme avec son fils, Amable-Didace (que l'on appelle Amable) et sa bru, Alphonsine. Or ces deux-là sont loin d'être des acharné·es du boulot et la comparaison avec le Survenant (ou Venant) ne va pas être en leur faveur. Si je n'ai pas eu d'attache particulière pour Amable, j'ai toutefois apprécié Alphonsine ; elle m'a d'abord fait mauvaise impression, semblant parfois mesquine, parfois jalouse. Toutefois, les mois passant, elle a su me toucher. Cela dit, celle qui éclipse les autres femmes du récit n'est nulle autre qu'Angélina, une voisine que l'on qualifie de vieille fille. Malgré son handicap (elle boîte), elle a tout de même pas mal de soupirants. D'abord très à cheval sur les tâches ménagères, jugeant parfois le travail si peu appliqué d'Alphonsine, elle s'ouvre aux autres au fil des saisons, petit à petit, et sort de ce carcan de perfection pour nous paraître finalement plus humaine. Cela, on le doit au Survenant. Si l'on sait finalement peu de choses à son sujet, il est un véritable moteur auprès des villageois et villageoises, amenant certains et certaines à changer, à aller de l'avant… Arrivé un soir chez les Beauchemin, il finit par tisser des liens avec les uns et les autres, notamment avec Angélina pour qui il semble avoir une affection certaine, ainsi qu'avec le père Didace ; les hommes s'entendent bien et, l'étranger étant très habile de ses mains, très fort et travaillant avec efficacité, le vieil homme pense alors qu'il aurait aimé avoir un tel fils, le sien n'étant pas bon à grand chose. C'est rude, en effet, mais on peut facilement imaginer que, dans une vie où le travail de la terre est essentiel pour se nourrir et créer, avoir un descendant si peu débrouillard soulève quelques inquiétudes pour Didace. Dernier point concernant les personnages, c'est que nous n'entrons jamais dans la caricature. Tout semble juste, vrai.
Si je vous ai dit qu'il ne se passait pas grand chose dans le Survenant, que l'intérêt tourne notamment autour des personnages, des liens qu'ils créent et de leur évolution dans le quotidien, surtout depuis l'arrivée de Venant, j'ai toutefois été d'autant plus agréablement surprise par la fin. En effet, le propos évolue vers une réflexion intéressante : après un an de vie au Chenal du Moine, après avoir tissé des liens avec de nombreuses personnes, le Survenant se rend compte qu'il est encore, pour beaucoup, un étranger, et qu'il le restera toujours. Se pose alors un choix, à savoir rester ici, s'établir, ou reprendre la route. Quelle que soit sa décision, sa présence aura changé les Beauchemin et leur voisinage.
Enfin, un point concernant l'écriture : j'ai beaucoup aimé les dialogues. Loin d'effacer le parler de ces gens de la campagne québécoise, Germaine Guèvremont a construit des échanges parlés, pleins de vie, à la fois spécifiques et compréhensibles. Loin d'être aseptisées, ces lignes apportent beaucoup d'authenticité au texte.

Si le Survenant n'est pas du tout le genre de roman que j'ai l'habitude de lire, cela a toutefois été une belle découverte que je vous le recommande donc si vous souhaitez découvrir un classique de la littérature québécoise.
Je vous souhaite une belle découverte.
Lien : https://malecturotheque.word..
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Comme on s'en doute facilement, c'est l'histoire d'un "survenant", d'un homme qui "retontit", qui "resoud"; mais surtout de l'impact qu'il aura sur la famille de cultivateurs chez qui il est hébergé et sur leur petite paroisse tranquille.

Ce livre a la réputation d'être le meilleure roman du terroir québécois, et je pense que c'est vrai. Les romans du genre sont généralement un peu kitsch, parce qu'ils présentent une vision idéalisée de la vie à la campagne, ou au contraire, exagérément dramatiques, pour démontrer que les colons du Québec étaient dont braves! Celui-là est beaucoup moins cheesy que les autres que j'ai lus.

C'est une belle histoire qui montre bien l'opposition entre les valeurs traditionnelles et l'idée de la liberté. C'est très bien écrit, avec de la belle "parlure", pis tout! J'ai bien aimé!
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Roman du terroir et classique incontournable de la littérature québécoise, "Le Survenant" raconte une histoire plutôt triste puisque le personnage du Survenant apportera à la fois espoir et désespoir au personnage d'Angélina et à celui de son père Didace.
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Pour un retour dans le passé, ce petit roman très bien écrit. Comment ne pas tomber en amour avec ce beau grand Dieu des routes. Homme libre dans un Québec d'avant la Révolution tranquille.
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Il y a un lien avec La Chasse Galerie.
La légende qui transporte à bord d'un canot volant dans les nuages les hommes qui s'échappent du chantier rejoindre leur famille pour les réjouissances du Jour de l'an.
Angelina espérait garder le Survenant près d'elle. Un compagnon avec qui elle partageait l'amour de la musique. le seul homme qui avait levé les poings pour corriger ceux qui se moquaient de son infirmité.
Silences qui prennent la parole. Identité figée comme la glace. Confidences à demi mot à travers les brumes de l'alcool. Complicité plus solide entre le Père Beauchemin et le Survenant qu'entre un père et son fils...
Une relecture ne fait pas ombrage à l'oeuvre surtout si elle en vaut la peine. C'était le cas ici.


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