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EAN : 9782894062500
221 pages
CPEDERF (01/01/1990)
3.25/5   127 notes
Résumé :
Le célèbre roman de Germaine Guèvremont raconte l’arrivée d’un étranger, un soir d’automne, dans une famille du Chenal du Moine, près de Sorel. Le passage du Survenant transforme complètement la vie de cette petite communauté jusque-là fermée au monde. L’habile inconnu conquiert rapidement l’admiration du père Didace, qui l’aimerait bien comme fils, d’autant qu’Amable, son unique enfant, est malhabile, insignifiant et paresseux. Angélina, la fille du voisin, qui n’a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Considéré par plusieurs comme le dernier et le plus étoffé des romans du terroir, le Survenant est une oeuvre phare de la littérature québécoise. Il met en scène un baroudeur avant l'heure, avec son sac a l'épaule, foulant les routes, suivant ses pas, pour calmer les démons qui le rongent de l'intérieur. Sa peine est grande, la souffrance l'habite, et c'est en voyageant de par le Monde qu'il tente de l'oublier. Mais un soir d'automne, il pose ses pénates au Chenal du Moine, petit hameau non loin de Sorel, dans la famille Bienvenue. Sa présence bouleversera l'équilibre précaire de tout un village. le père Bienvenue, veuf récent, reprendra tranquillement goût a la vie. Son fils, Amable, jaloux de cette relation entre les deux hommes, pestera et protestera, se sentant mis de côté par la force et l'ardeur du Survenant. Mais c'est surtout la vie de la belle Angélina que viendra chamboulée cet étranger. L'amour qu'elle lui porte viendra-t-il a bout de cette envie de ne jamais se poser ?
Guèvremont propose une oeuvre qui parle de la crainte de l'autre, de l'étranger. Également de ce sentiment étrange qui nous habite parfois, de ne jamais se sentir bien nul part... Être de trop, jamais a sa place. Ce roman parle aussi d'émancipation, de liberté, de filiation, de relations hommes-femmes, de moeurs, de coutumes d'une époque révolue. C'est une très belle illustration du Québec rural. Une oeuvre a lire, ne serait-ce que pour avoir la nostalgie de ce temps d'avant.
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Le Survenant de Germaine Guèvremont est un roman paysan datant du milieu du XXe siècle. le récit prend place au Chenal du Moine, un bourg non loin de Sorel, au Québec. C'est le soir, un homme, inconnu du coin, débarque à la ferme des Beauchemin. Lui qui ne demandait qu'un toit pour la nuit et un repas finira par rester.
Disons-le franchement, il ne se passe en soi pas grand chose. C'est la vie dans une ferme, avec tout ce qu'il y a de plus banale – tremper son bout de pain dans du sirop d'érable, faire le ménage… Pourtant, il y a quelque chose dans ce roman qui m'a transportée de bout en bout. J'ai apprécié découvrir le quotidien des Beauchemin, j'ai retrouvé dans leurs habitudes des choses universelles (untel a son fauteuil, unetelle a sa tasse… et personne d'autre ne doit y toucher). Surtout, j'ai appris à connaître une famille et ses voisins et voisines, ainsi que son mystérieux invité.
Parlons des personnages puisque ce sont eux qui font le roman. Didace Beauchemin est un vieux fermier ; s'il aime la vie simple, il aime aussi le travail bien fait, et il a ses petits plaisirs – tout ce qu'il y a de plus ordinaire, mais très plaisants pour notre homme. Malheureusement, depuis le décès de son épouse un an plus tôt, il est seul à la ferme avec son fils, Amable-Didace (que l'on appelle Amable) et sa bru, Alphonsine. Or ces deux-là sont loin d'être des acharné·es du boulot et la comparaison avec le Survenant (ou Venant) ne va pas être en leur faveur. Si je n'ai pas eu d'attache particulière pour Amable, j'ai toutefois apprécié Alphonsine ; elle m'a d'abord fait mauvaise impression, semblant parfois mesquine, parfois jalouse. Toutefois, les mois passant, elle a su me toucher. Cela dit, celle qui éclipse les autres femmes du récit n'est nulle autre qu'Angélina, une voisine que l'on qualifie de vieille fille. Malgré son handicap (elle boîte), elle a tout de même pas mal de soupirants. D'abord très à cheval sur les tâches ménagères, jugeant parfois le travail si peu appliqué d'Alphonsine, elle s'ouvre aux autres au fil des saisons, petit à petit, et sort de ce carcan de perfection pour nous paraître finalement plus humaine. Cela, on le doit au Survenant. Si l'on sait finalement peu de choses à son sujet, il est un véritable moteur auprès des villageois et villageoises, amenant certains et certaines à changer, à aller de l'avant… Arrivé un soir chez les Beauchemin, il finit par tisser des liens avec les uns et les autres, notamment avec Angélina pour qui il semble avoir une affection certaine, ainsi qu'avec le père Didace ; les hommes s'entendent bien et, l'étranger étant très habile de ses mains, très fort et travaillant avec efficacité, le vieil homme pense alors qu'il aurait aimé avoir un tel fils, le sien n'étant pas bon à grand chose. C'est rude, en effet, mais on peut facilement imaginer que, dans une vie où le travail de la terre est essentiel pour se nourrir et créer, avoir un descendant si peu débrouillard soulève quelques inquiétudes pour Didace. Dernier point concernant les personnages, c'est que nous n'entrons jamais dans la caricature. Tout semble juste, vrai.
Si je vous ai dit qu'il ne se passait pas grand chose dans le Survenant, que l'intérêt tourne notamment autour des personnages, des liens qu'ils créent et de leur évolution dans le quotidien, surtout depuis l'arrivée de Venant, j'ai toutefois été d'autant plus agréablement surprise par la fin. En effet, le propos évolue vers une réflexion intéressante : après un an de vie au Chenal du Moine, après avoir tissé des liens avec de nombreuses personnes, le Survenant se rend compte qu'il est encore, pour beaucoup, un étranger, et qu'il le restera toujours. Se pose alors un choix, à savoir rester ici, s'établir, ou reprendre la route. Quelle que soit sa décision, sa présence aura changé les Beauchemin et leur voisinage.
Enfin, un point concernant l'écriture : j'ai beaucoup aimé les dialogues. Loin d'effacer le parler de ces gens de la campagne québécoise, Germaine Guèvremont a construit des échanges parlés, pleins de vie, à la fois spécifiques et compréhensibles. Loin d'être aseptisées, ces lignes apportent beaucoup d'authenticité au texte.

Si le Survenant n'est pas du tout le genre de roman que j'ai l'habitude de lire, cela a toutefois été une belle découverte que je vous le recommande donc si vous souhaitez découvrir un classique de la littérature québécoise.
Je vous souhaite une belle découverte.
Lien : https://malecturotheque.word..
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J'ai beaucoup aimé ce roman, qui se déroule entre 1890-1914, sur près d'une année.

En bonne québécoise, soreloise, j'avais entendu parler de ce roman, de ce personnage du Survenant, sans jamais avoir pris le temps de le lire. Je n'ai pas vu non plus aucune des adaptations qui ont pu en découler. Certains bâtiments, bâteaux portent ou ont porté ce nom emblématique.

J'ai aimé rencontrer la famille Beauchemin, leur voisin et le Survenant. J'ai aimé la façon dont l'étranger est traité dans cette famille et par les habitants du village. J'ai aussi été agréablement surprise, car vu l'époque à laquelle il a été écrit et l'époque à laquelle le roman se déroule, il n'y a pas trop de référence à la religion.

Je pense que j'ai un peu le mal du pays, donc, si vous avez des idées de lecture du terroir québécois ou qui se déroule dans le coin de la Montérégie je prends ;)
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Le Survenant est un livre que j'ai eu à lire au cégep parce que l'auteure Germaine Guèvremont était native de la région. Sans être mauvais, ce livre n'est pas très excitant à lire pour le jeune de 19 ans amateur de science fiction que j'étais à l'époque. C'est l'histoire d'un inconnu qui apparait dans une ferme et qui vient faire des tâches pour vivre. Il s'attire autant d'admiration que de jalousie lors de son séjour. C'est un bon livre pour découvrir le Québec rural mais il ne faut pas s'attendre à beaucoup de péripéties.
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Comme on s'en doute facilement, c'est l'histoire d'un "survenant", d'un homme qui "retontit", qui "resoud"; mais surtout de l'impact qu'il aura sur la famille de cultivateurs chez qui il est hébergé et sur leur petite paroisse tranquille.

Ce livre a la réputation d'être le meilleure roman du terroir québécois, et je pense que c'est vrai. Les romans du genre sont généralement un peu kitsch, parce qu'ils présentent une vision idéalisée de la vie à la campagne, ou au contraire, exagérément dramatiques, pour démontrer que les colons du Québec étaient dont braves! Celui-là est beaucoup moins cheesy que les autres que j'ai lus.

C'est une belle histoire qui montre bien l'opposition entre les valeurs traditionnelles et l'idée de la liberté. C'est très bien écrit, avec de la belle "parlure", pis tout! J'ai bien aimé!
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Des maldisances, tout ça, rien que des maldisances ! Comme de raison un étrangère, c'est une méchante : elle est pas du pays.

Soudainement il sentit le besoin de se détacher sa chaise du rond familier. Pendant un an il avait pu partager leur vie, mais il n'était pas des leurs ; il ne le serait jamais. Même sa voix changea, plus grave, comme plus distante, quand il commença :

- Vous autres...

Dans un remuement de pieds, les chaises se détassèrent. De soi par la force des choses, l'anneau se déjoignait.

- Vous autres, vous savez pas ce que c'est d'aimer à voir du pays, de se lever avec le jour, un beau matin, pour filer fin seul, le pas léger, le coeur allègre, tout son avoir sur le dos. Non ! vous aimez mieux piétonner toujours à la même place, pliés en deux sur vos terres de petite grandeur, plates et cordées comme des mouchoirs de poche. Saint bénite, vous aurez donc jamais rien vu, de votre vivant !
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___Vous autres, vous savez pas ce que c'est d'aimer à voir du pays, de se lever avec le jour, un beau matin, pour filer fin seul , le pas léger, le coeur allège, tout son avoir sur le dos. Non ! vous aimez mieux piétonner toujours à la même place , pliés en deux sur vos terres de petite grandeur, plates et cordées comme des mouchoirs de poche. Sainte bénite, vous aurez donc jamais rien vu de votre vivant ! Si un oiseau dépareillé vient à passer, vous restez en extase devant, des années de temps.
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Ceux du Chenal ne comprennent donc point qu'il porte à la maison un véritable respect qui va jusqu'à la crainte? De jour en jour, pour chacun d'eux, il devient davantage le Venant à Beauchemin: au cirque, Amable n'a même pas protesté quand on l'a appelé ainsi. Le père Didace ne jure que par lui. L'amitié bougonneuse d'Alphonsine ne le lâche pas d'un pas. Z'Yeux-ronds (le chien) le suit mieux que le maître. Pour tout le monde il fait partie (sic) de la maison. Mais un jour, la route le reprendra...
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L'homme se coupa une large portion de rôti chaud, tira à lui quatre patates brunes qu'il arrosa généreusement de sauce grasse et, des yeux, chercha le pain. Amable, hâtivement, s'en taillait une tranche de deux bons doigts d'épaisseur, sans s'inquiéter de ne pas déchirer la mie. Chacun de la tablée que la faim travaillait l'imita. Le vieux les observait à la dérobée, l'un après l'autre. Personne , cependant, ne semblait voir l'ombre de mépris qui, petit à petit, comme une brume d'automne, envahissait les traits de son visage austère. Quand vint son tour, lui, Didace, fils de Didace, qui avait le respect du pain, de sa main gauche prit doucement près de lui la miche rebondie, l'appuya contre sa poitrine demi-nue encore moite des sueurs d'une longue journée de labour, et, de la main droite, ayant raclé son couteau sur le bord de l'assiette jusqu'à ce que la lame brillât de propreté, tendrement il se découpa un quignon de la grosseur du poing.
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--- Ce qu'on donne, Amable, est jamais perdu. Ce qu'on donne à un, un autre nous le remet. Avec une autre sorte de paye. Et souvent au moment où on s'attend à rien. J'ai connu un matelot nègre qui jetait toujours à l'eau la première tranche de pain qu'il recevait sur le bateau. Il disait que, dans un naufrage, c'était grâce à un goéland s'il n'était pas mort de faim... Cast your bread...
Ah! neveurmagne !
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Vidéo de Germaine Guèvremont
Le mardi 11 juin 2019, BAnQ réunissait des experts renommés des domaines de l'intelligence artificielle et de la culture au Forum économique international des Amériques - Conférence de Montréal.
Certaines parties de cette conférence sont en anglais.
***
Animé par Jean-Louis Roy, pdg de BAnQ.
Panélistes :
- Jade Leung, responsable de la recherche et des partenariats, Centre pour la gouvernance en intelligence artificielle, Oxford University;
- Marc-Antoine Dilhac, professeur agrégé au Département de philosophie et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éthique publique et théorie politique, Université de Montréal, instigateur du projet de Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l'intelligence artificielle en 2017;
- Véronique Guèvremont, professeure titulaire à la Faculté de droit et titulaire de la Chaire UNESCO sur la diversité des expressions culturelles, Université Laval;
- Hughes Sweeney, producteur exécutif du studio interactif, Office national du film du Canada;
- Éric Marcoux, vice-président, architecture et innovations TI, La Capitale groupe financier.
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