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3,84

sur 2478 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une plongée dans l'enfer. Celui de la barbarie nazie, celui des actes et des pensées d'un homme qui lui est associé. Josef Mengele, le médecin en chef d'Auschwitz.
Ce court récit, 250 pages en livre de poche, nous raconte la vie du bourreau de tant de Juifs et de Tziganes, après la Seconde Guerre mondiale. Dans un style alerte et dynamique, Olivier Guez suit pas à pas la fuite et les pensées de ce nazi convaincu. C'est passionnant et en même temps, c'est effrayant.
Sur le mode du récit de fiction (on ne peut pas non plus réellement appelé ce livre un roman), l'auteur nous apprend ou nous rappelle le rôle jouée par les régimes d'Amérique du Sud dans les années 50 qui ont accueillies à bras ouverts les dignitaires nazis, et notamment l'Argentine de Peron. Il nous montre comment l'éveil des consciences s'est faite lentement et que la traque des nazis n'est monté en puissance que dix à quinze ans après la guerre et qu'elle a été l'oeuvre essentiellement du Mossad, les services secrets israéliens. On y voit les relations ambiguës des Allemands eux-mêmes, pressés d'oublier, de tourner la page, avec leur propre histoire très récente à ce moment là.
Surtout Olivier Guez nous montre ce sinistre personnage et à travers lui, la folie génocidaire des nazis. Jamais Mengele ne regrette quoi que ce soit si ce n'est la défaite d'Hitler. Il justifie ses actes par une idéologie monstrueuse et l'auteur nous le montre en même temps en proie à ses peurs, celles d'être arrêté, celles d'être jugé. On découvre un psychopathe fanatisé et lâche. On rentre dans le cerveau du criminel pour essayer de cerner ce racisme déshumanisé qui le caractérisait sans réellement y parvenir. Pouvons nous comprendre la folie sans devenir fou nous même ?
Le style très simple, épuré de l'auteur qui montre, explique mais ne juge pas (inutile, les mots et les pensées de Mengele sont à elles seules les meilleures juges) permet de sortir presque indemne de cet enfer.
Un des rares prix littéraires de ces dernières années que je peux recommander et dont la lecture, par ces temps incertains, s'avère indispensable.
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Un récit qui fait froid dans le dos tellement il nous plonge avec réalisme dans la fuite de cet homme qui a commis les pires atrocités sans jamais éprouvé aucun remords. Une écriture limpide, réaliste sans jamais tombé dans la simple liste des horreurs commises. On connaît déjà l'histoire mais on se prend à espérer que cet homme sera tout de même jugé par ses victimes, ce qui n'est malheureusement pas arrivé.
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Olivier Guez nous livre dans la disparition de Joseph Mengele, une palpipante reconstitution de la cavale du sinistre « Ange de la mort » d'Auschwitz.
Plus de quatre-cents critiques babéliotes me précédent, je vais donc à l'essentiel. Il s'agit d'une parfaite illustration de ce qu'apporte la littérature et singulièrement le roman pour rendre compte de l'histoire, pour contribuer à la mémoire de ce qui inexorablement s'efface, c'est un acte de transmission des connaissances, des faits, et aussi des mentalités, des cultures qui ont rendues possibles des crimes, que ce soit pendant la guerre et bien après par l'exploitation des progrès de la science et des techniques qui furent boostés dans l'effort de guerre, mais aussi l'ingénierie de la fuite et de la planque dans des pays accueillants politiquement parlant .
Le récit met bien en évidence le continuel appui de la famille de Mengele tout au long des tribulations de Josef en Argentine, au Paraguay, au Brésil ; la solidarité entre nazis exilés ; l'absence totale de remords et enfin le jeu des Etats, profiteurs, oublieux, très peu motivés par la Justice et donc la recherche active des criminels de guerre en fuite que ce soit en Europe, USA, et dans les dictatures d'Amérique du sud.
Sur l'aspect de l'évolution de Mengele au cours de toutes ces années, le récit proposé montre à la fois son angoisse croissante, la folie qui s'installe, et aussi son absence totale de recul sur ses actes.
Passionné pour l'anthropologie, la génétique, mu par la volonté de faire une carrière exceptionnelle de médecin spécialiste des vrais jumeaux, totalement dévoué à la cause nazie sur la supériorité décrétée de la race aryenne, il ne se fixa aucune limite à l'expérimentation, illustrant à l'extrême le propos d'Einstein « science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».
Le rôle du Mossad est bien décrit, la difficulté de la traque, son coût, et les multiples subterfuges utilisés, parfois inédits employés par Mengele et ses appuis, et in fine sa noyade accidentelle empêchèrent de le retrouver pour le juger. L'omerta de sa riche famille allemande lui permettra de survivre virtuellement et médiatiquement plus de dix ans après sa mort, attestée, ironie de l'histoire par un test génétique ADN, cette omerta protégera d'autant et très efficacement nombre de nazis exilés. A méditer..

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si on ignorait qui fut Mengele, on pourrait se dire que ce livre est un thriller insupportable basé sur d s faits historiques eux mêmes insoutenables. Malheureusement ce livre est non pas une fiction mais un travail de journaliste d'investigation pour retracer la fuite de Josef Mengele, la traque insuffisante dont il fut l'objet. Ce livre est probablement à peine romancé, ce qui nous rend ce compte rendu encore plus insupportable.
Car,oui,le médecin- bourreau d'Auschwitz, celui qui extermina tous les jumeaux du camp pour ses expériences in vivo d'eugénisme fut un homme,il avait une femme ( des ..), une famille( des),des potes,il partait au ski,en croisière,recevait, aimait la musique...Le replacer dans un cadre de vie normalisée c'est le rendre encore plus haïssable.
Nous pouvons nous questionner sur l'emprise idéologique et sur notre présumée faculté à résister aux embrigadements de toutes sortes car les dangers persistent.
Comment Mengele a échappé aux recherches,alors qu'à plusieurs reprises il était à deux doigts de se faire prendre, comment les autorités argentines puis paraguayennes ont fermé les yeux en accueillant cette lie nazie , comment l'Allemagne buvait sa honte mais ne se pressait pas trop pour rechercher ces tortionnaires, c'est répugnant. Comme disait mon père,il n'y a de la chance que pour la fripouille.
Ce type mort de trouille mais toujours sûr de son bon droit ne sera pas jugé,il mourra avant.

je pense qu'il est nécessaire de lire d'autres ouvrages historiques sur le sujet , néanmoins ce livre est un témoignage indirect mais fort d'une époque pas si lointaine.
Restons vigilants, individuellement aussi.
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J'ai lu d'un trait ce livre récompensé justement par le Renaudot. Il est très bien écrit et les pages filent les unes après les autres. J'avais entendu parler du Docteur Mengele comme l'un des pire SS de la seconde guerre mondiale, mais je ne connaissait pas son histoire. Avec la lecture de ce remarquable récit, je regarde le monde autrement, car je constate qu'une grande partie des pires bourreaux de Hitler ont été protégés et exilés. Les réseaux Odessa et autres ne sont donc pas des mythes. Olivier GUEZ raconte avec précision et justesse, cette fuite, les appuis, les couvertures, l'argent qui a facilité la protection de nazis dans le monde. Une référence.
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Cette lecture m'a mis une claque. Intense, un rythme effrené, et une tension permanente et la paranoia de Mengele qui ne fait que s'accentuer au fil des pages. Il m'en a presque fait pitié. Je suppose qu'il y a beaucoup de fiction dans ce roman, mais ... j'espère que le vrai Josef Mengele a souffert de la même angoisse que le Josef Mengele de ce livre. Ce ne serait que justice.
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Joseph Mengele ... personnage haut en couleurs en tous points détestable...
L'auteur nous raconte ici la fuite de ce bourreau qui arrivera à échapper à la justice des hommes mais finira malgré tout tel un moins que rien.

Le roman est très bien écrit et rrès documenté . Il se lit vite tellement le lecteur est happé par le récit .

Je découvre cet auteur et vais de ce pas lire d'autres ouvrages de lui
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On ne peut sortir indemne d'une telle histoire, si bien racontée, si bien décrite, même si romancée. Pas trop, pas trop peu, juste ce qu'il faut... pas de mauvais sentiments, pas de pathos, juste ce qu'il faut....
Un ouvrage bouleversant qui laisse perplexe quant à la nature humaine, quant aux possibilités inhumaines que peut posséder un humain!
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Lecture passionnante de ce prix Renaudot 2017. Conçu comme un roman d'aventures, la grande force de l'auteur est de ne pas nous permettre de nous ranger du côté du criminel de guerre. Jamais. Peut-être, pour un rendu absolument complet, qu'on aurait pu dire quelques mots de plus au sujet de "la prolifération de jumeaux blonds à Candido Godoi, une bourgade du sud du Brésil" (p.224), évoqué par l'historien Jorge Camarasa dans "Le mystère Mengele, sur les traces de l'ange de la mort en Amérique du sud, éd.Robert Laffont, 2009" (cité dans la biographie en fin d'ouvrage).
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La disparition de Josef Mengele, second roman d'Olivier Guez, journaliste, est un livre fort, historique et biographique sur le tristement célèbre Médecin d'Auchwitz-Birkenau. Un livre qui a juste titre, a été récompensé par le Prix Renaudot 2017.

Olivier Guez a tout lu sur Mengele, a fait des recherches historiques et a enquêté pendant 3 ans, se rendant en Allemagne, en Argentine, au Paraguay et au Brésil sur les dernières traces du criminel de guerre.

Ses investigations et sa plongée dans l'après-guerre, nous fait découvrir une Amérique du Sud, et plus particulièrement l'Argentine où les anciens nazis étaient accueillis à bras ouverts par Juan Peron, le père de la révolution péroniste. Celui-ci rêvait de grandeur dans une troisième voie entre Etats-Unis, et URSS, persuadé que la guerre froide entre les deux pays allait dégénérer et qu'il pourrait e^tre un recours.

1949, Mengele, quitte l'Allemagne pour l'Amérique du Sud, aidé par un réseau nazi et la croix rouge internationale. Depuis 3 ans, il vivote en Allemagne, mais sa famille, une puissante et riche famille industrielle, préfère le voir s'éloigner par peur que ne remonte à la surface son passé, risquant de ternie la réputation De La Famille. Pendant des décennies, elle financera Mengele en Amérique du Sud dans ses divers pérégrinations.

Le roman d'Olivier Guez, si il ne répond à la question que l'on se pose - comment un homme lambda peut se transformer, selon certaines circonstances, en un monstre sans pitié - arrive par petites touches à nous dépeindre le destin funeste d'un homme qui jamais ne renia ses idéaux, un homme veule, lâche, méchant, cruel, jaloux.

Celui que l'on surnomma l'ange de la mort ne fut en effet qu'un monstre banal, l'un des rouages d'un système infernal qui mit le monde à feu et à sang durant la seconde guerre mondiale. le médecin sanguinaire a disséqué, brûlé et torturé des enfants et a fait subir des atrocités innommables à des milliers des personnes « au nom de la science et de la recherche ».

Le roman est passionnant car il reste au plus près de Mengele. le lecteur partage les affres, la souffrance et les multiples déceptions d'un homme traqué, un homme que la presse internationale décrivait comme insaisissable, vivant dans le luxe alors qu'il errait chichement dans des fermes puis dans une cabane insalubre dans les faubourgs de Sao-Paulo.

Le livre est documenté, précis, les multiples complicités dont bénéficia Mengele font froid dans le dos : le régime Péroniste, sa famille, riches industriels bavarois, toute une flopée de nostalgique du troisième reich. Grâce à ces nombreux facteurs mais aussi à la situation politique internationale, le médecin d'Auschwitz ne fut jamais capturé et mourut sur une plage brésilienne à l'âge de 68 ans, sans avoir eu à répondre de ses actes.

Olivier Guez nous montre comment le Mossad est souvent "à ça" de mettre la main sur Mengele mais que, conflit israëlo-arabe oblige, ses agents sont monopolisés sur d'autres fronts. Et donc tant pis pour Mengele. Il nous fait découvrir que les services secrets ouest-allemands infestés d'anciens nazis n'ont tout simplement rien fait avant les années 1980.

Il fallait que cette génération de monstres disparaisse pour qu'un douloureux travail de mémoire officiel puisse commencer.

Avec cet ouvrage, à l'écriture fluide, factuelle, Olivier Guez réalise un formidable travail d'informations et de mémoire, utile à nos générations pour se souvenir et retenir « Plus jamais çà ! »
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