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Critique de Myriam3


C'est, pour commencer, tout simplement extraordinaire que des personnes comme Guibert (le dessinateur) et Alan Cope (le héros de ce roman) se soient rencontrés ainsi dans la rue, l'un demandant son chemin à l'autre, et ne se soient plus quittés ensuite, jusqu'à faire ce roman graphique ensemble!
Quand vous lirez ce témoignage d'un G.I parti faire la guerre en Europe, vous comprendrez mieux la raison pour laquelle je parle d'une rencontre extraordinaire entre deux personnes hors du commun.
Alan, par bribes, parle de son passé à Emmanuel Guibert. Enfant de Pasadenas, en Californie, le voici engagé comme G.I; il accepte, tout comme il accepte sans se plaindre toutes les épreuves de l'armée puis de la guerre, tout en commettant quelques effractions lorsque cela l'arrangeait, en particulier pour partir se balader la nuit et frayer avec les autochtones de tout pays.
C'est un jeune homme pas franchement extraordinaire, si ce n'est son sang-froid et sa bonne volonté.
Mais au cours de ses pérégrinations militaires - il parcourt la France, l'Allemagne et La Tchécoslovaquie - il va rencontrer des personnes de plus en plus atypiques avec lesquelles il va créer de solides liens ou qu'il retrouvera des années après la fin de la guerre.
Finalement, c'est cet après-guerre que j'ai le plus appréciée: les retrouvailles, le retour en Californie, puis de nouveau l'Allemagne, l'introspection, le retour sur sa vie, la lettre d'Henry Miller et ces hasards incroyables.
Alan semble se tourner vers son passé d'un oeil étonné et bienveillant, et transmet, notamment, bien l'ignorance dans laquelle se trouvent bien souvent ces troupes armées obéissant à des ordres dont ils ne connaissent pas les aboutissants. Finalement, comme il le reconnaît une fois arrivé à l'âge mûr, ce sont les autres qui auront décidé de sa vie et non lui, et comme l'humanité de manière plus générale, il n'a pas été capable d'employer à bon escient toute son intelligence, toute sa volonté.

Alan Cope est sans nul doute un homme très atypique comme on en rencontre peu, et je comprends qu'il ait pu attier l'attention d'un artiste comme Emmanuel Guibert, qui signe d'ailleurs de magnifiques illustrations parfois très proches de la photographie.
J'avais d'abord lu, il y a quelques temps, L'enfance D'Alan, la suite - et le début - de ce roman graphique, mais la Guerre d'Alan est nettement plus riche en introspection.

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