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Critique de gill


La Masse Critique et moi, on se connaît, on se fréquente.
On a appris à s'apprécier.
Elle est bonne fille.
Elle aime à faire plaisir !
Parfois elle aime à se donner "mauvais genre".
Elle va pourtant devoir, cette fois, soigner la tenue et rectifier la position :
Sur le bord ! ... « uî, ûiû, ûiû, ûiû, ûi-tit » ... Les honneurs au sifflet de gabier ont bien été rendus, c'était le moins que l'on puisse faire.
"Premières plongées" est bien un roman, même s'il flirte avec des limites documentaires.
Il est paru, en octobre 2022, aux éditions Locus Solus dont le splendide catalogue n'en finit pas d'envahir mes lectures.
Cet ouvrage, "Premières plongées", est placé sous l'égide de l'innovation et de l'inventivité.
"Vingt milles nautiques sous la mer".
Qui mieux que Jules Verne pouvait le parrainer ?
En avril 1867, Jules était venu flâner seul à l'Exposition Universelle parisienne devant la maquette du"plongeur".
Il en est reparti bras-dessus bras dessous avec un certain Némo, des plans plein la tête ...
Gustave le Rouge, lui, "le Jules Verne des midinettes", tout juste né quelques mois plus tard, n'avait pas pu venir.
S'il n'avait pas manqué ce rendez-vous, il y serait venu avec "la fiancée du déserteur", avec le capitaine de frégate de Kérity affecté lui-aussi sur la Dévastation, ainsi qu'avec son ami Servières qui avait inventé un sous-marin de conception révolutionnaire, et que l'amiral Dutonnoir avait accepté de financer ...
Mais ceci est une autre histoire !
"Premières plongées" est un livre passionnant.
Il est un peu lent mais parvient malgré son aspect un peu technique à rester captivant et accessible à tous.
L'on peut se détendre, il ne sera demandé à personne de pratiquer un calcul d'assiette !
"Premières plongées" est l'histoire de la conception, de la construction et des essais du premier vrai navire submersible du monde.
Ce splendide premier livre est à la convergence de trois genres, à la fois historique, maritime et régionaliste.
Car le décor a ici toute son importance.
Et même si le récit débute sur la "Dévastation" à l'embouchure du Dniepr et se clôt à Paris, dans l'effervescence de son Exposition Universelle de 1867, c'est bien la ville de Rochefort qui contiendra l'essentiel du récit.
Rochefort sous le second-empire, la description est évocatrice, peinte avec une encre diluée aux eaux de Charente.
Mais le décor, pourtant, si bien évoqué et rendu qu'il soit, ne vient à aucun moment dissimuler les personnages.
Camille Doré, Charles Brun et Siméon Bourgois sont les trois concepteurs de l'engin, trois hommes qui se sont rencontrés sur le cuirassé "la Dévastation" durant la guerre de Crimée.
Ils ont du mal à se réunir physiquement tant les aléas de la vie les maintiennent dans d'autres activités.
Chacun apporte pourtant sa pierre au projet commun.
Cependant les autres personnage, ceux que l'on pourrait qualifier de "seconds rôles", n'en sont pas pour autant négligés.
Notamment celui de Cécile, très belle peinture d'une femme intelligente qui, mordillant une médaille d'argent pour mieux se concentrer, en vient à déborder le projet initial de son mari.
Elle en dégagera de plus grands, de plus techniques et de plus universels principes.
Elle lui promettra une autre utilisation que guerrière, lui offrira une plus large autonomie et une utilisation améliorée par un renouvellement d'air grâce à la chaux, par un moyen de sauvetage de derniers recours.
Et, ce roman est bien un roman, la tragédie y est embusquée derrière chacun de ses personnages, comme dans la vie derrière chacun de nous.
Je remercie François Guichard d'abord pour ce captivant récit historique, bien sûr, mais aussi d'avoir ramené l'ancien fourrier que je suis jusqu'à Rochefort et ses bords de Charente.
Je remercie, une fois de plus, les éditions Locus-Solus pour leur envoi, mais aussi d'avoir offert une deuxième vie à ce solide récit paru préalablement en 2021 aux éditions "Vérone".
Et je remercie la "Masse Critique" qui, pour l'occasion, est parvenue à nager entre deux eaux sans pourtant se donner "mauvais genre" ...

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