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EAN : 9791028414863
433 pages
Vérone Éditions (01/06/2021)
4/5   6 notes
Résumé :
Le 17 octobre 1855, aux pieds de Kil-Bouroun, l’enseigne de vaisseau Camille Doré, l’ingénieur de première classe Charles Brun et le capitaine de frégate Siméon Bourgois admirent depuis le pont supérieur du vaisseau la Dévastation les dégâts infligés par les canons du mastodonte flottant à la forteresse de pierre. La guerre de Crimée touche alors à sa fin. Réunis par un même intérêt pour l’innovation, les trois hommes devisent technologie et stratégie…

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un roman passionnant sur l'histoire du premier sous-marin de la marine nationale, mais pas que...

« Passionné de la mer, du monde sous-marin, de celui de l'industrie autant que d'histoire et de patrimoine, la ville de Rochefort sous le charme de laquelle je suis tombé m'offre l'opportunité de satisfaire toutes ces passions à la fois. Son passé glorieux, sa richesse architecturale et son environnement extraordinaire sont autant de sources d'inspiration que le sont mes expériences personnelles de la mer et de la navigation sous-marine.
M'appuyant sur tout cela, je me suis lancé dans l'écriture d'un roman retraçant l'histoire des premiers sous-marins à travers celle des hommes qui les ont conçus et conduits. »
François Guichard

Quant à moi, je me suis lancée dans la lecture de ces « Premières plongées » alors que je n'ai aucune connaissance en la matière. Eh bien, croyez-le ou non mais la magie a opéré immédiatement, séduite par l'écriture de cet officier de marine. Car sa passion infuse les 430 pages et transpire au point d'avoir été absorbée par ma lecture (entrecoupée) durant toute cette aventure humaine qui a débouché sur la création du premier sous-marin autonome, le Plongeur. Premier sous-marin à propulsion mécanique au monde grâce au génie de la création et de l'innovation !

Le récit retrace cette aventure du début à la fin, entre l'émergence de l'idée, l'histoire de son concept, les essais... Cela aurait pu être indigeste pour l'ignare que je suis, mais pas du tout ! L'auteur a réussi un tour de passe-passe incroyable pour le public tel que moi, en mêlant habilement l'histoire du Plongeur à celle des hommes qui l'ont conçu, leurs vies, la part prise par leurs épouses dans ce projet et la ville de Rochefort à cette époque. J'ai trouvé ce roman particulièrement documenté à la fois riche, abouti et fascinant.

Un livre que je recommande sans hésitation à tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'histoire des sous-marins.
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La Masse Critique et moi, on se connaît, on se fréquente.
On a appris à s'apprécier.
Elle est bonne fille.
Elle aime à faire plaisir !
Parfois elle aime à se donner "mauvais genre".
Elle va pourtant devoir, cette fois, soigner la tenue et rectifier la position :
Sur le bord ! ... « uî, ûiû, ûiû, ûiû, ûi-tit » ... Les honneurs au sifflet de gabier ont bien été rendus, c'était le moins que l'on puisse faire.
"Premières plongées" est bien un roman, même s'il flirte avec des limites documentaires.
Il est paru, en octobre 2022, aux éditions Locus Solus dont le splendide catalogue n'en finit pas d'envahir mes lectures.
Cet ouvrage, "Premières plongées", est placé sous l'égide de l'innovation et de l'inventivité.
"Vingt milles nautiques sous la mer".
Qui mieux que Jules Verne pouvait le parrainer ?
En avril 1867, Jules était venu flâner seul à l'Exposition Universelle parisienne devant la maquette du"plongeur".
Il en est reparti bras-dessus bras dessous avec un certain Némo, des plans plein la tête ...
Gustave le Rouge, lui, "le Jules Verne des midinettes", tout juste né quelques mois plus tard, n'avait pas pu venir.
S'il n'avait pas manqué ce rendez-vous, il y serait venu avec "la fiancée du déserteur", avec le capitaine de frégate de Kérity affecté lui-aussi sur la Dévastation, ainsi qu'avec son ami Servières qui avait inventé un sous-marin de conception révolutionnaire, et que l'amiral Dutonnoir avait accepté de financer ...
Mais ceci est une autre histoire !
"Premières plongées" est un livre passionnant.
Il est un peu lent mais parvient malgré son aspect un peu technique à rester captivant et accessible à tous.
L'on peut se détendre, il ne sera demandé à personne de pratiquer un calcul d'assiette !
"Premières plongées" est l'histoire de la conception, de la construction et des essais du premier vrai navire submersible du monde.
Ce splendide premier livre est à la convergence de trois genres, à la fois historique, maritime et régionaliste.
Car le décor a ici toute son importance.
Et même si le récit débute sur la "Dévastation" à l'embouchure du Dniepr et se clôt à Paris, dans l'effervescence de son Exposition Universelle de 1867, c'est bien la ville de Rochefort qui contiendra l'essentiel du récit.
Rochefort sous le second-empire, la description est évocatrice, peinte avec une encre diluée aux eaux de Charente.
Mais le décor, pourtant, si bien évoqué et rendu qu'il soit, ne vient à aucun moment dissimuler les personnages.
Camille Doré, Charles Brun et Siméon Bourgois sont les trois concepteurs de l'engin, trois hommes qui se sont rencontrés sur le cuirassé "la Dévastation" durant la guerre de Crimée.
Ils ont du mal à se réunir physiquement tant les aléas de la vie les maintiennent dans d'autres activités.
Chacun apporte pourtant sa pierre au projet commun.
Cependant les autres personnage, ceux que l'on pourrait qualifier de "seconds rôles", n'en sont pas pour autant négligés.
Notamment celui de Cécile, très belle peinture d'une femme intelligente qui, mordillant une médaille d'argent pour mieux se concentrer, en vient à déborder le projet initial de son mari.
Elle en dégagera de plus grands, de plus techniques et de plus universels principes.
Elle lui promettra une autre utilisation que guerrière, lui offrira une plus large autonomie et une utilisation améliorée par un renouvellement d'air grâce à la chaux, par un moyen de sauvetage de derniers recours.
Et, ce roman est bien un roman, la tragédie y est embusquée derrière chacun de ses personnages, comme dans la vie derrière chacun de nous.
Je remercie François Guichard d'abord pour ce captivant récit historique, bien sûr, mais aussi d'avoir ramené l'ancien fourrier que je suis jusqu'à Rochefort et ses bords de Charente.
Je remercie, une fois de plus, les éditions Locus-Solus pour leur envoi, mais aussi d'avoir offert une deuxième vie à ce solide récit paru préalablement en 2021 aux éditions "Vérone".
Et je remercie la "Masse Critique" qui, pour l'occasion, est parvenue à nager entre deux eaux sans pourtant se donner "mauvais genre" ...

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Pour commencer, et avec toutes mes excuses pour le retard dans le dépôt de ce commentaire, je remercie sincèrement Babelio et les éditions (que je ne connaissais absolument pas) Locus Solus de m'avoir confié ce beau livre dans le cadre de la Masse critique « Littératures ». C'est que, d'emblée, le ton est donné : entre le titre en lettres légèrement irisées qui apparaissent plus ou moins brillantes selon la luminosité, le sous-titre qui fait aussitôt penser à un certain Jules Verne ou encore la mention annoncée de roman qui semble faire un pied-de-nez sympathique à l'illustration de la même couverture, faite de découpes techniques de ce qu'on devine être un sous-marin ; bref, avec tout ça, on a là un bel objet !
Mieux : avant même de le commencer sérieusement, on feuillette le livre et on découvre ainsi que quelques pages sont ornées çà et là de schémas, de photos d'époque ou de plans de la ville de Rochefort, où se déroulera la plus grande partie de l'histoire. Ah ! Rochefort ! Si ce sont ses « Demoiselles » qui, les premières, m'y ont amenée avec enchantement, il y a déjà plusieurs années, j'ai aussi été lectrice précoce de Pierre Loti (lectures que j'ai d'ailleurs bien un peu oubliées, depuis lors, et qu'il me plairait de redécouvrir), sans oublier que nous avons visité la ville et son arsenal, justement l'été passé, en famille – certes brièvement, ce n'était qu'une étape sur notre route de retour du Sud-Ouest vers la Belgique, il n'en reste pas moins que certains décors étaient encore bien frais dans ma mémoire.

Et me voici donc embarquée dans la narration très détaillée de l'aventure – car il s'agit d'une réelle aventure ! – de l'imagination, puis de la construction et des essais de ce qui nous est présenté comme le tout premier bâtiment submersible français. L'auteur est visiblement grand connaisseur du sujet, certainement de tout ce qui touche à la chose militaire, et en particulier quand il s'agit de la Marine, ce qui transpire de tout son récit ; pour le reste, il est évident que tout ce livre est le fruit d'un énorme travail de recherche dont le résultat maîtrisé est tout à fait convaincant.
Certes, il y a quelques passages techniques un peu longuets que j'avoue avoir survolés, au profit d'autres passages plus clairement romancés mais qui se tiennent. le résumé insiste par exemple sur « le rôle des femmes » - un rôle très effacé pourtant, dans cette deuxième moitié du 19e siècle encore très patriarcal, mais l'auteur s'est plu à laisser entendre que nos quelques personnages principaux auraient eu la sagesse d'être sensibles aux idées de leurs épouses, dans la mesure où celles-ci s'intéressaient à leurs projets, ce qui les aurait même aidés jusqu'à un certain point – par exemple, en pensant sécurité (des marins), de façon parfois très concrète grâce à une éducation plus poussée qu'on n'aurait pu croire pour des femmes de ce temps, là où nos aventuriers voyaient surtout (et quasi uniquement) progrès techniques. Je suis un peu dubitative, c'est presque trop beau pour être vrai et nos trois héros auraient été des hommes exceptionnels à tous points de vue (et pas seulement dans leur profession), mais après tout, pourquoi pas ?

Cela dit, au-delà de cet aspect qui se veut sympathique, ce « rôle des femmes » permet de bien ancrer ce roman dans son époque, qui est ainsi traitée sous tous ses aspects. En effet, on ne manque pas d'aborder de nombreux points politiques et de hiérarchie, eux aussi parfois à la limite du lassant, même si on comprend vite que ces enjeux-là étaient essentiels pour l'avancée, ou non, du projet de nos trois visionnaires. Mais l'auteur fait aussi évoluer ses personnages dans une vraie vie quotidienne bien réaliste, avec ses joies et ses peines; une vie faite – par exemple - de retenue liée au statut social dans les relations homme-femme, mais aussi de morts en couches presque « normales » et craintes à juste titre, à une époque où les médecins agissaient davantage en bouchers qu'en hommes de science ou d'écoute (l'auteur semble d'ailleurs avoir une fameuse dent contre les médecins en général ! pas un passage à leur sujet, ne leur est favorable !).

Tout cela étant dit, le coeur du roman reste l'avancée (parfois un peu lente) autour de la création, de la construction puis de la mise à l'eau et des divers essais de ce nouveau sous-marin. J'ai eu un peu peur (au sens figuré) que ce livre ne se perde dans une certaine gloire franco-française, car le début était incertain à ce sujet : nos trois personnages principaux se voyaient déjà comme les concepteurs d'un projet novateur extraordinaire et très français... mais auraient eu le bon sens de se documenter avant tout, et de découvrir ainsi que d'autres tentatives de navires submersibles avaient déjà vu le jour ici ou là – il est vaguement fait allusion à la première guerre prusso-danoise, au cours de laquelle un premier submersible évoluant à fleur d'eau aurait été utilisé.
Quelques chapitres plus loin, nous voilà tout à coup plongés (sans mauvais jeu de mots) en pleine guerre de Sécession, aux États-plus-tellement-Unis, où le Nord comme le Sud en pleine guerre (civile ou pas, ça reste une fameuse guerre) sont à la recherche de l'arme ultime qui leur permettrait de renverser le cours de choses… et quoi de mieux qu'exploiter cette idée française du « Plongeur », dont plus d'un détail aurait été volé par un émissaire américain sudiste, auprès d'un cafetier trop bavard, proche de nos protagonistes ? Ben voyons !!

Mais ouf ! outre ces quelques élans patriotiques, après tout pas tellement étonnants de la part d'un officier général de la Marine française (la Belge anti-hiérarchique en moi en rit bien un peu… gentiment, je vous rassure !), j'ai apprécié ce parallélisme entre les progrès techniques en France et de l'autre côté de l'Atlantique, nous rappelant au passage que ces États se déchiraient dans une guerre fratricide alors que la vieille Europe était en paix, au moins pour quelques années. de façon assez claire, et quelque peu critique, l'auteur a eu le bon sens de montrer à quel point les développements réalisés par les deux armées américaines étaient boostées par le fait d'être en guerre, mais au mépris de la vie des hommes, puisque de toute façon ils tombaient alors par centaines sur les champs de bataille… tandis que, dans une France en paix et en plein essor industriel, la sécurité des hommes (sous la houlette des femmes ou pas !) restait l'un des soucis principaux et un objet constant de recherche d'améliorations – que ce soit pour le bien-être des sous-mariniers, une plus grande efficacité dans leur travail alors encore très physique, ou pour leur survie, tout simplement.

Avec tout ça, on finit par ne plus très bien savoir qui a vraiment fait les progrès les plus probants dans toute cette histoire : le Nord, le Sud, ou la France ? les deux premiers se terminant par trop de morts, la France par plusieurs séries d'essais de plus en plus avancés… mais pour un résultat qui ne sera malgré tout pas convaincant, car nos personnages principaux étaient bien, comme je disais plus haut : des visionnaires… Ils ont eu le malheur d'avoir leur idée un peu trop tôt.
Et tout à coup on a envie de dire : hélas ! ce qui rend la chute de ce livre, en forme de clin d'oeil (que je ne vais pas révéler !), tout à fait appréciable.

Mon seul vrai regret, pour tout dire, est la présence d'un certain nombre de fautes d'orthographe, qui m'ont à chaque fois fait tiquer… mais j'ai choisi de ne pas les relever (et je ne vais pas relire le livre pour les retrouver !). Alors, oui : chacune de ces fautes m'a agacée et je ne comprends pas comment un livre publié à compte d'éditeur peut se permettre un tel laisser-aller, mais peut-être suis-je devenue plus complaisante, à force d'avoir observé cela de plus en plus souvent, et chez tous les éditeurs ? ou peut-être n'ont-elles finalement qu'une importance relative dans un tel livre ?
Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup apprécié ce livre historique, plein de détails techniques parfois un peu trop denses pour un.e néophyte comme moi, mais que l'on peut aisément survoler sans perdre le suc de l'histoire. On suit l'avancée bien intéressante, malgré quelques longueurs, de ce qui est présenté comme une formidable aventure humaine avant tout ! dans un esprit parfois très (trop ?) 21e siècle, qui se veut rassurant sur la bienveillance ou peut-être l'esprit particulièrement novateur de chacun de nos protagonistes, entre autres sur ce fameux rôle des femmes, mais c'est de bonne guerre, car ça permet aussi un ancrage réaliste sérieux dans cette époque réellement passionnante.
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Merci à Masse Critique et aux éditions Locus Solus pour la découverte de ce livre.

Nous sommes au milieu des années 1800, dans une période de bouleversements et de transition pour la marine, sur et en dessous de l'eau. Pour les bâtiments de surface, on assiste à l'avènement de la propulsion à vapeur et au développement des cuirasses métalliques. Et sous la mer, les nombreux essais et tentatives de l'homme depuis une centaine d'année pour concevoir un navire sous marin vont connaîtres un tournant decisif. C'est le propos de ce livre, écrit par le Contre-amiral François Guichard.

Dans le Rochefort du Second Empire et dans le creuset de son Arsenal, des véritables pionniers de l'aventure sous marine: le capitaine de vaisseau Siméon Bourgeois, l'ingénieur Charles Brun, le lieutenant de vaisseau Camille Doré vont imaginer, construire et essayer le premier sous marin Français à propulsion mécanique: le Plongeur.
Suivre les étapes de cette aventure se révèle passionnant, on est plongé dans les interrogations, les hésitations, les contraintes multiples, les choix technologiques, les essais réels... le tout étant très bien souligné dans ses enjeux par l'évocation en parallèle de l'utilisation de prototypes de sous marins lors de la guerre de Sécession aux États-Unis.

Bravo à l'auteur pour ce premier livre avec une belle documentation historique permettant de nous faire revivre cet épisode méconnu de l'histoire.

(Lors de l'exposition universelle de 1867 à Paris, devant la maquette exposée du Plongueur, un certain Jules Verne aurait était très intéressé et s'en aurait inspiré pour 20 000 lieues sous les mers ;-)
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Même s'il n'avait aucune influence dans le processus ou dans le contrôle de la qualité des métaux réalisés dans la fonderie, Camille aimait y passer du temps. La chaleur des fours, les couleurs, les odeurs, le bruit, tout éveillait les sens et Camille aimait ce qu'il éprouvait au plus profond de sa chair dans cet environnement. Il trouvait une certaine beauté, presque une poésie, dans le travail des puddleurs. Il était admiratif de leur savoir-faire, de leur coup d'œil, mais aussi des efforts et de l'endurance dont ils étaient capables.
Dès que la fonte commençait à fondre et que de petites flammes bleues, caractéristiques de la combustion du carbone, apparaissaient à sa surface, le puddleur diminuait le tirage de la cheminée afin d'abaisser la température du four. Il commençait alors à brasser le métal en fusion pour le mettre en contact avec la sole du four où il avait préalablement prédisposé ses scories et produits : oxydes, minéraux basiques et fondants. Le brassage était difficile et exigeait des efforts musculaires importants, à proximité immédiate des fours. L'odeur de sueur se mêlait alors à celle du souffre et du métal en fusion. Le puddleur devait véritablement labourer la fonte et les scories, malaxer le magma, pétrir la matière. [...] L'orange vif du métal en fusion, où se mêlaient de temps en temps encore quelques flammèches, éclairait alors l'atelier où des ombres immenses s'étalaient sur les murs : celles de géants, d'une force surhumaine, brassant un magma duquel, un jour, un poisson fabuleux verrait le jour.
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Rue Saint Pierre, début 1856.

[...] Camille avait revêtu le grand uniforme pour se rendre chez Charles. Il savait qu'il y aurait du beau monde à cette soirée. Charles l'avait prévenu et il ne voulait pas rater son entrée dans la "grande société" rochefortaise. Il était fier de cet uniforme, qu'il trouvait nettement plus beau depuis que le Second Empire avait décidé d'y réintroduire les broderies d'or que la Seconde République avait supprimées.
La coupe cintrée de l'habit en drap bleu, croisant sur la poitrine, garni de chaque côté de neuf gros boutons d'uniforme, brodé d'or au collet et aux parements lui donnait une élégance rate et mettait en valeur sa taille fine, son cou au port haut et sa belle carrure. Les dessins des broderies qui figuraient une baguette à dents de scie, des feuilles d'acanthe et une ancre, ainsi que les épaulettes en or mat à petites torsades étaient d'une finesse qui seyait bien à celle de son visage. Le ceinturon tressé or et soie bleue, porté par-dessus l'habit et fermant au moyen d'une boucle de forme ovale timbrée, comme il se doit, de l'ancre de marine accentuait encore la finesse de sa taille. Avec son pantalon de drap bleu orné aux coutures latérales d'un galon d'or, Camille était beau. Seul détonnait, dans son apparence, le chapeau bicorne qu'il avait du mal à porter avec sa longue chevelure.
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Ce livre a aussi pour vocation de replonger le lecteur dans l'ambiance du Second Empire, dans celle de sa Marine et plus particulièrement dans ce que j'imagine être celle de la ville de Rochefort à cette époque, trop souvent occultée lorsqu'il s'agit de parler de l'histoire de cette cité-arsenal ...
(extrait de l'avant-propos signé François Guichard)
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Video de François Guichard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Guichard
François GUICHARD présent à la Foire du Livre de BRIVE 2023 où il présente son ouvrage "Premières plongées - vingt mille nautiques sous la mer" (Corrèze Production - Gilbert Guillois - le 11/11/2023)
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