La foi c'est vingt-quatre heures de doute moins une minute d'espérance.
Nos repères sont obsolètes. Notre étoile polaire a changé de place. Notre condition humaine se transforme de façon irrésistible, et avec elle notre conscience. Ce commencement intégral concerne aussi la spiritualité.
Ce passage est forcément venteux, orageux, agité, inquiétant. Toutes les haines, les refus barricadés et les violences de l’époque s’abreuvent à cette crainte du passage. Il s’agit de conjurer nos peurs, d’accepter cet autre monde en train de naître. Ce n’est pas toujours facile, mais la beauté et la gaité des matins nous rassurent. La metanoïa, c’est l’invitation à être assez intrépide pour s’ouvrir à cette métamorphose du monde et de nous-mêmes.
L’agnosticisme est plus conséquent avec lui-même. Il avoue ne pas savoir et, dans le doute, être au-dehors de la foi.
Le cléricalisme, cet « esprit de vieillesse », en arrive à transformer en idéologie disciplinaire l’intuition intime, la pensée délicate et fragile de la foi, la demande qui vient du cœur, cet « appel » tout de grâce et d’amour. Quel saccage !
« Soyez fidèle aux poètes, restez fidèle à l’enfance ! Ne devenez jamais une grande personne ! Il y a un complot des grandes personnes contre l’enfance, et il suffit de lire l’Evangile pour s’en rendre compte. » (Bernanos à une jeune lycéenne)
En 2007, j’ai publié Comment je suis redevenu chrétien, petit livre dans lequel je racontais de quelle façon j’étais peu à peu revenu à une foi dont je m’étais détaché après l’adolescence. Dix ans après, cette foi est toujours là, opiniâtre mais parfois tourmentée.
La foi n’est pas un résultat, une possession. Elle demeure, la vie durant, une quête, un chemin, un voyage jamais achevé, un risque à prendre.
« La foi, c’est vingt-quatre heures de doute moins une minute d’espérance. » Bernanos
La médiocrité chrétienne
Le grand malheur de ce monde, la grande pitié de ce monde, ce n’est pas qu’il y ait des impies, mais que nous soyons des chrétiens si médiocres.
Georges Bernanos,
Le Chemin de la Croix-des-Âmes.
Le règne accompli de la marchandise, c'est le triomphe du "combien" sur le "comment". Qu'il s'agisse d'apprécier le fonctionnement d'un hôpital, d'une école, d'un théâtre, le réflexe est toujours le même: compter au lieu de penser.