Pour une communauté comme pour un individu, l'espérance n'est pas seulement reçue, elle est décidée. En nous souvenant des grands "optimistes" de jadis qui ont été capables de faire bouger l'Histoire, il nous incombe aujourd'hui d'être aussi joyeux et aussi déterminés qu'ils l'étaient eux-mêmes.
Je sais que nous en sommes capables.
L’acte unique, en effet, voulu par François Mitterrand, était une imprudence, pour ne pas dire une faute historique. On jetait ainsi les fondements d’une guerre économique entre les peuples d’Europe dont nous ne sommes jamais sortis. Comme introduction à la « paix éternelle » en Europe, cela commençait mal. On se trouvait piégé en outre dans une contradiction ubuesque : comment faire du « plus » en additionnant du « moins » ? Comment instaurer une souveraineté plus forte en juxtaposant des souverainetés nationales rendues plus faibles ? Loin de nous protéger contre une influence venue d’outre-Atlantique la construction européenne en devint le cheval de Troie et fit entrer ce « modèle » chez nos, en contrebande. Le centre de gravité de la Commission de Bruxelles favorisa la chose. Au final, le « projet » européen devenait agressivement néolibéral, mimétiquement américain, vidé de son sens et étranger à la culture historique du continent ». Là aussi, vous indiquez un chemin « Plus question de commence par l’économie ou de miser sur une avant-garde de « bâtisseurs » en reléguant les peuples au second plan ; plus question de parier sur l’effacement programmé des nations ou d’oublier l’approche européenne de l’économie de marché Bref, le chantier est à nouveau devant nous. On appelle ça une refondation.
L’espérance est comme une flamme qui, constamment renaît. On peut dire aussi qu’elle est une énergie profonde qui respire et pulse à la manière de l’océan. La désespérance survient quand toutes ces choses –pulsation, ressac- s’arrêtent. C’est le cas aujourd’hui. Mais qui donc a étouffé la flamme ?
Un arbre qui tombe fait beaucoup de bruit, une forêt qui germe ne s’entend pas
Le cynisme me fait horreur, et la désillusions m’apparaîtrait comme une trahison. Mon optimisme n’a pas « survécu » aux famines éthiopiennes aux assassinats libanais ou aux hécatombes du Vietnam. Tout au contraire, il leur doit d’exister, il s’est nourri et fortifié de ce que j’ai vécu là-bas
Quand on dit aujourd’hui que le patriotisme et le souci des autres sont passés de mode, c’est indirectement de cette gabegie initiale que l’on parle.
Espérer, c'est refuser de s'en remettre à la fatalité
Oui, Décidément l'avenir a besoin de nous!
1914-1918 fut le « déclencheur ». Au terme symbolique du XXème siècle, toutes les « valeurs » dont se prévalait l’Europe se retrouvèrent corrompues, tordues, salies, déconsidérées.