Robespierre, qui est contre la guerre voulue par la cour, rappelle aux jacobins que " personne n'aime les missionnaires armés" et que " le premier conseil que donnent aux envahis la nature et la prudence est de repousser l'envahisseur".
Il ajoute : " concevez-vous que la cour puisse adopter une mesure aussi décisive que la guerre sans la rapporter à son propre système", c'est à dire à ses intérêts.
Voltaire a pris soin de définir comment il se représente un pays bien organisé : C'est celui où "le petit nombre fait travailler le grand nombre". Selon Voltaire, il importe à l'Etat d'avoir à sa disposition une masse docile de "gueux ignorants n'ayant que leurs bras pour vivre constituant cette vile multitude prévue par la nature pour assurer l'aisance de l'élite".
En ce même mois d'avril 93, Robespierre horrifié les honnêtes gens en déclamant, dans la nouvelle Déclaration des droits de l'Homme, l'insertion d'un article qui limiterait le droit de propriété. L'argumentation de Maximilien est toute simple : vous n'avez pas aboli l'esclavage dans nos colonies, la traite des noirs subsiste, demandes à un négrier ce qu'est ce bateau dans lequel sont entassés des homes, des femmes et des enfants à la peau noire et dont beaucoup meurent en route, il vous répondra calmement :" Ceci est la propriété." Eh non ! Num homme ne saurait être propriétaire d'un autre homme. De même que la liberté a pour limite la liberté d'autrui. De même il faut que la loi interdise tout usage du droit de propriété qui porterait atteinte à la vie ou à la dignité d'êtres humains."
Voltaire tient qu'il importe à l'État d'avoir à sa disposition une masse docile de «gueux ignorants», autrement dit de prolétaires analphabètes « n'ayant que leurs bras pour vivre et constituant cette vile multitude » dont M. Thiers, voltairien, parlera en 1850 à son tour, prévue par la nature pour assurer l'aisance de l'élite.
Nul homme ne saurait être propriétaire d'un autre homme. De même que la liberté a pour limite la liberté d'autrui, de même il faut que la loi interdise tout usage du droit de propriété qui porterait atteinte à la vie ou à la dignité d'êtres humains.
Avis aux citoyens subalternes que repousse l'égalité et qui n'ont d'autre liberté que de se soumettre, passifs, aux décisions des actifs : Voyez les choses comme elles sont ; les fusils, c'est nous qui les possédons ; et nous avons même des canons pour renforcer notre toute-puissance.
Le droit de propriété est celui de jouir et de disposer à son gré de ses biens.
Quant au prix du pain, depuis des mois il est maintenu à trois sous la livre au moyen d'un impôt spécial sur les riches. De quoi, tout cela, indigner la très grande majorité des conventionnels, mais qui ne peuvent que baisser la tête et ronger leur frein tant que Robespierre aura derrière lui, pour légiférer, la vaste tourbe de cette canaille armée de fusils qui remplace l'ancienne, et si précieuse, garde nationale formée d'honnêtes gens.
L'insubordination des généraux est la pire dans une République. Dans un État libre, c'est le pouvoir militaire qui doit être le plus astreint.
Alléger est un peu faible ; débarrasser, dégorger, délivrer conviendraient mieux.