AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,09

sur 72 notes
5
2 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
3 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour son premier roman, le jeune Josselin Guillois tente un pari audacieux en nous plongeant dans une période charnière de l'histoire, plus exactement à l'automne 1939 où Jacques Jaugard, le directeur du Louvre tente de protéger les oeuvres d'art de la guerre, anticipant les pillages allemands qui auront lieu sous l'occupation .
Avec ce joli point de départ, Josselin Guillois refuse le roman historique et un peu scolaire et prend le parti de se mettre dans la tête non pas du directeur mais de plusieurs femmes.

Trois femmes qui ont réellement existé vont servir de fil conducteur à cette histoire, portent ces trois voix féminines dont la destinée va être directement impactées par ce transfert historique d' oeuvres d'arts à travers toute la France libre.

Jocelin Guillois va inventer et faire entrecroiser le récit intime de ces trois femmes ayant réellement exité, la femme de Jaugard, Marcelle, la nièce de celle ci, Carmen Leloup, et enfin une comédienne et premier amour de Jaugard, Jeanne Boitel .

Sur fond de visite guidée de l'art mondial, le jeune romancier nous livre un roman polyphonique aussi maîtrisé que captivant et surtout singulier; intime et féministe en diable .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          280
Trois parties, trois femmes : Marcelle, Carmen, Jeanne.
Trois hantises : le désir d'enfant, la puberté, l'avortement et l'amour.

1939 : évacuation d'oeuvres du Louvre avant l'invasion de la France par l'armée allemande.
1941/42 : occupation du Louvre.

Un homme aimé : Jacques Jaujard, conservateur du Louvre, organisateur du transfert des oeuvres.
Successivement époux de Marcelle, parrain de Carmen, amant puis époux de Jeanne.

Les peintures : tour à tour aimées, idéalisées, parlantes, confidentes.
Une mise en abyme.
L'une y contemple maternité, seins et ovulations imaginées.
L'autre y rêve son corps nubile et sa transformation en un corps de femme plein et sensuel.
La dernière plongée dans l'horreur de la guerre et l'engagement y guette leur avenir et son…amour

Plusieurs toiles racontent leur histoire et celle de l'artiste qui la fit naître.
L'auteur trouve les mots pour que montent les palpitations lorsque le transfert a lieu vers Chambord puis selon la menace.
Elles sont les principales héroïnes du livre, celles qui émeuvent lorsqu'elles n'existent plus sous le regard d'un public.

Chaque femme crie dans son journal le plus intime d'elle-même, crûment, sans tabou.
Leur chair se raconte, embellie, rêvée, enlaidie, saccagée… presque comme certaines oeuvres.
Le lecteur pénètre dans cette intimité la plus cachée de femmes qui osent dire.
Les propos heurtent, c'est le parti pris par l'auteur, ne rien cacher de ce qui palpite, vénéneux et pathologique parfois, émouvant ailleurs, pulsion de mort et de vie dans les toutes dernières pages : destin assumé, vie qui s'élève au-dessus de tout.
Un homme passe, aimé, aimant, droit dans son action, sauvant les oeuvres immortelles.
Les femmes, simples mortelles entrent dans une postérité grâce à la fiction concoctée par Josselin Guillois.
Car fiction et délire il y a.
Car réalité et histoire (et non la moindre) il y a.
Un peu de curiosité et le lecteur tentera de faire la part des choses.

Premier roman percutant qui remue et séduit dans sa particularité.
Commenter  J’apprécie          130
Marcelle, Carmen, Jeanne ... trois femmes et le désir. le désir d'être aimée, le désir d'être mère, le désir tout court. Face à elles, un homme, Jacques, qui a pour mission de sauver les oeuvres du Louvre.
Bien entendu, et le titre l'indique d'emblée, le musée est le vrai héros de ce roman parfaitement bien orchestré. On y entre par la petite porte et on découvre avec joie et stupéfaction ce qu'il cache en lui de trésors. Promenade insolite entre toiles et statues, d'un désir à l'autre, d'une femme à l'autre, d'une passion dérisoire à la nécessité de sauver sa vie.
Agréable à lire, ce roman discret peut faire parler de lui.
Commenter  J’apprécie          70
Aimant passionnément les romans se déroulant pendant la seconde guerre mondiale notamment d'un point de vue de survivance, il était logique que je lise Louvre. le récit se déroule entre 1939 et l'hiver 1942, trois femmes prennent la parole alors que l'on vide le Louvre et que les oeuvres sont mises à l'abri de la convoitise allemande.
Ces trois femmes ont une idée fixe en tête, Marcelle Jaujard désire plus que tout enfanter voyant dans toutes les personnes qui l'entoure et toutes les oeuvres qu'elle côtoie un appel à l'amour et à l'enfant. Carmen Leloup a quatorze ans et se pose des questions sur sa future transformation en tant que femme, s'intéresse à l'art dégénéré, nous parle de l'avancement des troupes allemandes et de Matisse. Quant à Jeanne Boitel, comédienne, elle a été engagée dans la résistance et surveille le directeur du Louvre alors qu'elle se remet avec peine d'un avortement, elle assiste l'état major allemand à dresser un inventaire des tableaux spoliés.
Toutes ont comme point commun Jacques Jaujard, l'une est sa femme, l'autre sa nièce, la troisième sa future maîtresse. Toutes sont des femmes pendant l'occupation, toutes seront fascinées par l'art et chercheront des réponses dans les peintures et sculptures. Toutes trois ont réellement existé.

Le lien entre ces femmes est ce rocambolesque transfert d'oeuvres d'art du Louvre au château de Chambord en premier lieu, puis à travers la France entière, à bord de camion ou de bateaux. Un roman intimiste et fort qui nous embarque à la découverte de l'art mondial.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          40
Lors de l'opération Masse critique, j'ai repéré ce livre sorti en poche récemment et que j'avais loupé à sa sortie puisque je n'en avais pas entendu parlé. Tellement de romans sortent que le lecteur passe bien souvent à côté de certains titres prometteurs. Alors merci à Babelio et aux éditions Points pour cette découverte.

Fortement intéressée par l'histoire de l'art pendant la Seconde Guerre Mondiale, j'ai déjà reçu grâce à Babelio des documentaires traitant de ce sujet passionnant : le pillage et le sauvetage des oeuvres d'art pendant cette période sombre où les nazis se livraient à une spoliation de biens. Ces ouvrages peuvent peut-être intéressés certains lecteurs, en voici les titres : Où sont les bibliothèques françaises spoliées par les nazis ? de Martine Poulain et le marché de l'art sous l'Occupation de Emmanuelle Polack. Ces livres apportent un éclairage pour les membres qui souhaiteraient en savoir plus...

Là, Louvre de Josselin Guillois, est un roman basé sur des faits réels et des personnages ayant existé. La petite histoire dans la Grande Histoire, celle de Jacques Jaujard, directeur du musée du Louvre, principal acteur du déménagement des collections pour les sauver de la convoitise nazie. Il joue sa vie pour sauvegarder le patrimoine et les plus grands chefs d'oeuvre dont la Joconde.

Josselin Guillois, dont c'est le premier roman, choisit de nous raconter ces événements sous forme de journaux intimes, ceux de trois femmes nommées Marcelle, Carmen et Jeanne. Trois femmes ayant un lien avec Jacques : Marcelle est sa femme, Carmen sa nièce et Jeanne, son premier amour. Au fil des pages, le destin de ces trois femmes s'écrit.
Le fait d'avoir choisi cette forme écrite du journal donne un rythme percutant au récit avec des alternances de passages courts, voir très courts, presque des pensées, qui viennent rencontrer la narration. le lecteur passe de Marcelle Jaujard à Paris en 1939, à Carmen Leloup au Château de Chambord en 1940 et à Jeanne Boitel, comédienne, à Paris en 1942.
Ce récit est mené très intelligemment avec une plume sans fioriture. Il nous mène au coeur des affres de l'histoire (le nom des oeuvres déplacées, l'invitation d'Hermann Goering à Jeanne Boitel pour son anniversaire, etc.).

Moment de lecture vraiment agréable qui m'a permis de découvrir et redécouvrir les collections du musée, ce livre est prenant du début à la fin.
Commenter  J’apprécie          30
Il était trois femmes. Trois journaux intimes qui, de 1939 à 1943, racontent l'intimité de leurs autrices confrontées à l'un des événements parfois méconnus de la Seconde Guerre Mondiale : le déménagement du plus grand musée du monde.
Marcelle est la femme de Jacques Jaujard, directeur des musées nationaux à l'initiative du transfert des oeuvres du Louvre dans différents châteaux de France pour les soustraire aux regards nazis. L'obsession de Marcelle ? Qu'enfin les flagelles de Jacques viennent lui chatouiller les trompes et qu'un glorieux vainqueur lui donne la possibilité d'être mère.
Carmen va avoir 14 ans, elle est la fille du conservateur en charge de la surveillance des oeuvres entreposées au Château de Chambord. Son obsession ? Qu'enfin ses draps se maculent du sang qui fera d'elle une vraie femme, seins saillants, poils poussants et tout le toutim.
Jeanne Boitel est actrice et résistante. Elle parvient à se faire embaucher par les dirigeants allemands pour inventorier, au Louvre, les oeuvres spoliées par les nazis. Son obsession ? Qu'enfin Jacques Jaujard, dont elle est tombée éperdument amoureuse, daigne lui caresser la luette et accessoirement, lui titiller la toile de son vigoureux pinceau.

La prédominance de la chose sexuelle dans le journal de Marcelle m'a, au départ, décontenancé. Non pas que mes yeux chastes et purs s'en offusquaient mais je m'attendais davantage à l'évocation du sourire de la Joconde qu'à la tocade fornicatoire de la Jaujard. le déménagement du Louvre me paraissait passer au second plan. Impression encouragée par l'entrée dans le journal de Carmen occupée à se mater le téton et l'aisselle ou à prier pour l'apparition de saintes menstrues. L'agacement commençait à succéder au décontenancement…

Et puis, le petit miracle a eu lieu. Je ne saurai expliquer exactement pourquoi mais mon intérêt s'est réveillé, mon plaisir s'est accru, et j'ai relu le début d'un autre oeil. Marcelle se confrontant à la chance des nombreuses "Vierges à l'enfant", Carmen se comparant aux plantureuses odalisques, tout cela au milieu du branle-bas de combat orchestré par Jaujard, de la restauration des oeuvres par un ado passionné et passionnant ou des considérations puantes des nazis sur les oeuvres d'artistes juifs. C'est sans doute le journal de Jeanne Boitel qui aura achevé de me convaincre sur la qualité du roman, tant dans le récit du contexte historique, que dans le destin de cette femme qui mériterait un roman à elle seule.

Pour résumer, c'est en lecteur satisfait que j'ai refermé Louvre alors que ce n'était pas gagné au départ. Ce ne sera certainement pas mon coup de coeur dans la sélection du prix du meilleur roman chez points, mais il aura eu le mérite de ne pas me laisser indifférent.
Commenter  J’apprécie          30
Ce premier roman raconte comment le directeur du musée du Louvre a soustrait ses oeuvres d'art des mains des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Présenté sous la forme de 3 journaux intimes écrits par 3 femmes proches de lui.
Commenter  J’apprécie          00

Autres livres de Josselin Guillois (1) Voir plus

Lecteurs (150) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3189 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}