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Pour son premier roman, le jeune Josselin Guillois tente un pari audacieux en nous plongeant dans une période charnière de l'histoire, plus exactement à l'automne 1939 où Jacques Jaugard, le directeur du Louvre tente de protéger les oeuvres d'art de la guerre, anticipant les pillages allemands qui auront lieu sous l'occupation .
Avec ce joli point de départ, Josselin Guillois refuse le roman historique et un peu scolaire et prend le parti de se mettre dans la tête non pas du directeur mais de plusieurs femmes.

Trois femmes qui ont réellement existé vont servir de fil conducteur à cette histoire, portent ces trois voix féminines dont la destinée va être directement impactées par ce transfert historique d' oeuvres d'arts à travers toute la France libre.

Jocelin Guillois va inventer et faire entrecroiser le récit intime de ces trois femmes ayant réellement exité, la femme de Jaugard, Marcelle, la nièce de celle ci, Carmen Leloup, et enfin une comédienne et premier amour de Jaugard, Jeanne Boitel .

Sur fond de visite guidée de l'art mondial, le jeune romancier nous livre un roman polyphonique aussi maîtrisé que captivant et surtout singulier; intime et féministe en diable .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'étais enthousiaste à l'idée de lire Louvre, roman gagné dans le cadre de la masse critique de septembre et consacré au déménagement des oeuvres du musée pendant la Seconde Guerre Mondiale pour les protéger des Nazis, mais j'ai été très déçue ! Je n'ai pas aimé ce livre, pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, Louvre s'annonce comme un roman historique, et l'auteur dit avoir fait beaucoup de recherches (il a notamment eu accès aux archives du musée) pour écrire son ouvrage. Dans ce cas pourquoi le récit se transforme-t-il en une série de délires personnels de M. Guillois ? Soit on assume d'écrire une oeuvre de pure fiction, soit on écrit un roman basé sur des faits historiques, mais on ne met pas en scène une histoire vraie et des personnages réels (dont les descendants sont sans doute encore vivants) pour écrire un livre dont la moitié des informations sont FAUSSES ! C'est vraiment prendre le lecteur pour un idiot ! le déménagement du Louvre a eu lieu, Jacques Jaujard a vraiment existé, les spoliations nazies également, mais le récit est parsemé d'inventions comme le voyage d'oeuvres en péniche sur la Loire, le Radeau de la Méduse qui prend feu pendant son déménagement ou encore La Belle Jardinière offerte à une réfugiée par la fille des conservateurs ! Je suis entièrement d'accord que les romanciers ont toujours pris quelques libertés avec la réalité historique, sinon cela s'appelle un livre d'histoire et non de la littérature, mais de là à inventer n'importe quoi…

M. Guillois pense apparemment faire sensation avec son roman en prenant pour héros un « inconnu », sauf que Jacques Jaujaurd est loin d'être un inconnu pour tous ceux qui s'intéressent un peu aux musées et à l'histoire de l'art, et même pour le « grand public ». Il n'y a qu'à voir le reportage que lui a consacré France 3 en 2014, bien avant la publication de ce livre…

Ensuite, je me considère comme féministe et je suis la première à m'indigner que des sujets comme les règles restent tabous aujourd'hui encore, mais j'ai trouvé insupportable cette façon qu'a l'auteur de « libérer la parole des femmes » en les réduisant à des êtres obsédées par la procréation (la première héroïne, Marcelle Jaujard), les poils (Carmen Leloup, la fameuse fille des conservateurs) ou le sexe en général (Jeanne Boitel, résistante et amante de Jaujard). C'est simple, M. Guillois ne sait visiblement pas écrire deux pages sans parler de règles, ovulation, sperme, vagin, érection, et j'en passe.

Je n'ai pas aimé le style de l'auteur dans l'absolu, et le concept de journal était rarement crédible (les personnages écrivent apparemment les choses en même temps qu'elles les vivent !). Certains procédés sont particulièrement agaçants, comme une page entière pour une seule phrase sans un signe de ponctuation, ou le fait que Marcelle Jaujard appelle tous les peintres « Monsieur + prénom + nom » (les toiles de Monsieur Léonard de Vinci, de Monsieur François Boucher etc.). La plupart des personnages ne sont pas crédibles, l'auteur les utilise pour faire passer des messages à rallonge et sans grand intérêt… Napoléon a volé des oeuvres lors des campagnes d'Italie ? Mais quel scoop !

Enfin, M. Guillois se prend pour un historien de l'art et nous impose en permanence, ce qui est assez insupportable, des listes d'oeuvres, des pseudo-historiques ou analyses d'oeuvres en croyant faire des révélations, et bien sûr d'innombrables délires sexuels à partir des peintures ! Les seins de la Joconde (qui venait d'accoucher quand elle a été peinte), l'utérus de la Vierge, les poils des nus de Courbet… Tout cela ponctué d'erreurs, comme les « couleurs vénitiennes » de Mantegna !

Bref, excusez-moi pour cette critique un peu longue, mais je n'aime pas condamner un livre sans justification !
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Trois parties, trois femmes : Marcelle, Carmen, Jeanne.
Trois hantises : le désir d'enfant, la puberté, l'avortement et l'amour.

1939 : évacuation d'oeuvres du Louvre avant l'invasion de la France par l'armée allemande.
1941/42 : occupation du Louvre.

Un homme aimé : Jacques Jaujard, conservateur du Louvre, organisateur du transfert des oeuvres.
Successivement époux de Marcelle, parrain de Carmen, amant puis époux de Jeanne.

Les peintures : tour à tour aimées, idéalisées, parlantes, confidentes.
Une mise en abyme.
L'une y contemple maternité, seins et ovulations imaginées.
L'autre y rêve son corps nubile et sa transformation en un corps de femme plein et sensuel.
La dernière plongée dans l'horreur de la guerre et l'engagement y guette leur avenir et son…amour

Plusieurs toiles racontent leur histoire et celle de l'artiste qui la fit naître.
L'auteur trouve les mots pour que montent les palpitations lorsque le transfert a lieu vers Chambord puis selon la menace.
Elles sont les principales héroïnes du livre, celles qui émeuvent lorsqu'elles n'existent plus sous le regard d'un public.

Chaque femme crie dans son journal le plus intime d'elle-même, crûment, sans tabou.
Leur chair se raconte, embellie, rêvée, enlaidie, saccagée… presque comme certaines oeuvres.
Le lecteur pénètre dans cette intimité la plus cachée de femmes qui osent dire.
Les propos heurtent, c'est le parti pris par l'auteur, ne rien cacher de ce qui palpite, vénéneux et pathologique parfois, émouvant ailleurs, pulsion de mort et de vie dans les toutes dernières pages : destin assumé, vie qui s'élève au-dessus de tout.
Un homme passe, aimé, aimant, droit dans son action, sauvant les oeuvres immortelles.
Les femmes, simples mortelles entrent dans une postérité grâce à la fiction concoctée par Josselin Guillois.
Car fiction et délire il y a.
Car réalité et histoire (et non la moindre) il y a.
Un peu de curiosité et le lecteur tentera de faire la part des choses.

Premier roman percutant qui remue et séduit dans sa particularité.
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Marcelle, Carmen, Jeanne ... trois femmes et le désir. le désir d'être aimée, le désir d'être mère, le désir tout court. Face à elles, un homme, Jacques, qui a pour mission de sauver les oeuvres du Louvre.
Bien entendu, et le titre l'indique d'emblée, le musée est le vrai héros de ce roman parfaitement bien orchestré. On y entre par la petite porte et on découvre avec joie et stupéfaction ce qu'il cache en lui de trésors. Promenade insolite entre toiles et statues, d'un désir à l'autre, d'une femme à l'autre, d'une passion dérisoire à la nécessité de sauver sa vie.
Agréable à lire, ce roman discret peut faire parler de lui.
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Un roman déroutant. le thème est intéressant mais je n'ai pas été convaincue par la façon de l'aborder. Les descriptifs des toiles, du Louvre, de l'atmosphère pesante de la présence allemande sont très belles (surtout dans la 3e partie), mais la prédominance des problèmes féminins finit par être pesante. Déçue !
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Quelle déception !!!
Je m'attendais à un roman historique et...
- on se perd dans les états d'âme des unes et des autres, ça cause et on s'ennuie
- on s'accroche pourtant par envie de découvrir ce déménagement du Louvre, impressionnant et méconnu.
- et soudain on découvre que les faits soi-disant historiques sont faux ! Et c'est ce qui m'a le plus déçue : constater que les faits présentés étaient faux : non, les oeuvres n'ont jamais voyagé en péniche.

Une terrible déception, je déconseille ce livre !
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Aimant passionnément les romans se déroulant pendant la seconde guerre mondiale notamment d'un point de vue de survivance, il était logique que je lise Louvre. le récit se déroule entre 1939 et l'hiver 1942, trois femmes prennent la parole alors que l'on vide le Louvre et que les oeuvres sont mises à l'abri de la convoitise allemande.
Ces trois femmes ont une idée fixe en tête, Marcelle Jaujard désire plus que tout enfanter voyant dans toutes les personnes qui l'entoure et toutes les oeuvres qu'elle côtoie un appel à l'amour et à l'enfant. Carmen Leloup a quatorze ans et se pose des questions sur sa future transformation en tant que femme, s'intéresse à l'art dégénéré, nous parle de l'avancement des troupes allemandes et de Matisse. Quant à Jeanne Boitel, comédienne, elle a été engagée dans la résistance et surveille le directeur du Louvre alors qu'elle se remet avec peine d'un avortement, elle assiste l'état major allemand à dresser un inventaire des tableaux spoliés.
Toutes ont comme point commun Jacques Jaujard, l'une est sa femme, l'autre sa nièce, la troisième sa future maîtresse. Toutes sont des femmes pendant l'occupation, toutes seront fascinées par l'art et chercheront des réponses dans les peintures et sculptures. Toutes trois ont réellement existé.

Le lien entre ces femmes est ce rocambolesque transfert d'oeuvres d'art du Louvre au château de Chambord en premier lieu, puis à travers la France entière, à bord de camion ou de bateaux. Un roman intimiste et fort qui nous embarque à la découverte de l'art mondial.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Au fil de ces pages se dévoile l'intimité de trois femmes. Elles sont unies par l'amour d'un homme, Jacques, et par la mission que porte celui-ci : sauver les oeuvres du Louvre de la barbarie nazie.
Trois voix différentes, dissonantes presque, mais intensément féminines.

Ce roman est un joli voyage au coeur de l'histoire, de l'art, de l'amour et de la féminité.
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Lors de l'opération Masse critique, j'ai repéré ce livre sorti en poche récemment et que j'avais loupé à sa sortie puisque je n'en avais pas entendu parlé. Tellement de romans sortent que le lecteur passe bien souvent à côté de certains titres prometteurs. Alors merci à Babelio et aux éditions Points pour cette découverte.

Fortement intéressée par l'histoire de l'art pendant la Seconde Guerre Mondiale, j'ai déjà reçu grâce à Babelio des documentaires traitant de ce sujet passionnant : le pillage et le sauvetage des oeuvres d'art pendant cette période sombre où les nazis se livraient à une spoliation de biens. Ces ouvrages peuvent peut-être intéressés certains lecteurs, en voici les titres : Où sont les bibliothèques françaises spoliées par les nazis ? de Martine Poulain et le marché de l'art sous l'Occupation de Emmanuelle Polack. Ces livres apportent un éclairage pour les membres qui souhaiteraient en savoir plus...

Là, Louvre de Josselin Guillois, est un roman basé sur des faits réels et des personnages ayant existé. La petite histoire dans la Grande Histoire, celle de Jacques Jaujard, directeur du musée du Louvre, principal acteur du déménagement des collections pour les sauver de la convoitise nazie. Il joue sa vie pour sauvegarder le patrimoine et les plus grands chefs d'oeuvre dont la Joconde.

Josselin Guillois, dont c'est le premier roman, choisit de nous raconter ces événements sous forme de journaux intimes, ceux de trois femmes nommées Marcelle, Carmen et Jeanne. Trois femmes ayant un lien avec Jacques : Marcelle est sa femme, Carmen sa nièce et Jeanne, son premier amour. Au fil des pages, le destin de ces trois femmes s'écrit.
Le fait d'avoir choisi cette forme écrite du journal donne un rythme percutant au récit avec des alternances de passages courts, voir très courts, presque des pensées, qui viennent rencontrer la narration. le lecteur passe de Marcelle Jaujard à Paris en 1939, à Carmen Leloup au Château de Chambord en 1940 et à Jeanne Boitel, comédienne, à Paris en 1942.
Ce récit est mené très intelligemment avec une plume sans fioriture. Il nous mène au coeur des affres de l'histoire (le nom des oeuvres déplacées, l'invitation d'Hermann Goering à Jeanne Boitel pour son anniversaire, etc.).

Moment de lecture vraiment agréable qui m'a permis de découvrir et redécouvrir les collections du musée, ce livre est prenant du début à la fin.
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Il était trois femmes. Trois journaux intimes qui, de 1939 à 1943, racontent l'intimité de leurs autrices confrontées à l'un des événements parfois méconnus de la Seconde Guerre Mondiale : le déménagement du plus grand musée du monde.
Marcelle est la femme de Jacques Jaujard, directeur des musées nationaux à l'initiative du transfert des oeuvres du Louvre dans différents châteaux de France pour les soustraire aux regards nazis. L'obsession de Marcelle ? Qu'enfin les flagelles de Jacques viennent lui chatouiller les trompes et qu'un glorieux vainqueur lui donne la possibilité d'être mère.
Carmen va avoir 14 ans, elle est la fille du conservateur en charge de la surveillance des oeuvres entreposées au Château de Chambord. Son obsession ? Qu'enfin ses draps se maculent du sang qui fera d'elle une vraie femme, seins saillants, poils poussants et tout le toutim.
Jeanne Boitel est actrice et résistante. Elle parvient à se faire embaucher par les dirigeants allemands pour inventorier, au Louvre, les oeuvres spoliées par les nazis. Son obsession ? Qu'enfin Jacques Jaujard, dont elle est tombée éperdument amoureuse, daigne lui caresser la luette et accessoirement, lui titiller la toile de son vigoureux pinceau.

La prédominance de la chose sexuelle dans le journal de Marcelle m'a, au départ, décontenancé. Non pas que mes yeux chastes et purs s'en offusquaient mais je m'attendais davantage à l'évocation du sourire de la Joconde qu'à la tocade fornicatoire de la Jaujard. le déménagement du Louvre me paraissait passer au second plan. Impression encouragée par l'entrée dans le journal de Carmen occupée à se mater le téton et l'aisselle ou à prier pour l'apparition de saintes menstrues. L'agacement commençait à succéder au décontenancement…

Et puis, le petit miracle a eu lieu. Je ne saurai expliquer exactement pourquoi mais mon intérêt s'est réveillé, mon plaisir s'est accru, et j'ai relu le début d'un autre oeil. Marcelle se confrontant à la chance des nombreuses "Vierges à l'enfant", Carmen se comparant aux plantureuses odalisques, tout cela au milieu du branle-bas de combat orchestré par Jaujard, de la restauration des oeuvres par un ado passionné et passionnant ou des considérations puantes des nazis sur les oeuvres d'artistes juifs. C'est sans doute le journal de Jeanne Boitel qui aura achevé de me convaincre sur la qualité du roman, tant dans le récit du contexte historique, que dans le destin de cette femme qui mériterait un roman à elle seule.

Pour résumer, c'est en lecteur satisfait que j'ai refermé Louvre alors que ce n'était pas gagné au départ. Ce ne sera certainement pas mon coup de coeur dans la sélection du prix du meilleur roman chez points, mais il aura eu le mérite de ne pas me laisser indifférent.
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