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Citations sur O.K., Joe ! (10)

En arrivant à l'Espérance, j'ai vu que la chaise n'était plus sur le trottoir et qu'on avait balayé jusqu'à la dernière mèche de cheveux. A table il ne s'est pas dit grand chose sur la petite tondue d'hier au soir ; sauf que personne ne l'avait revue depuis.
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- Et c'est ici que vous avez votre prison pour les hommes de couleur ?
Ma question a fait sursauter le lieutenant Stone - c'est à dire Bob.
- Oh ! Louis ! Qu'allez-vous imaginer ?
Cette prison était pour tout le monde. S'il y avait là surtout des Noirs, c'était qu'ils l'avaient bien voulu.
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Rien n'était donc changé et ne le serait sans doute jamais.
« Mes enfants, si vous allez là-bas pour maintenir le monde comme il est, alors n'y allez pas, mais si c'est pour le changer... » Pauvre évêque ! Et pauvre Bill, que je retrouverais peut-être ce soir à l'étape, pauvre enfant innocent, naïf, hélas, comme moi-même.
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Remarquable documentaire sur ce livre et Louis Guilloux, visible jusqu'au 6 septembre sur LCP.
https://lcp.fr/programmes/ok-joe-187605
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La Cour martiale était installée dans la salle des fêtes. Un peu avant neuf heures, tout le monde était en place, y compris l'accusé : un chat. Un tout jeune chat : pas vingt ans. Un jeune chat gracieux, surpris, inquiet, avec ses grands yeux luisants, un chat triste debout entre deux colosses de la Military Police armés de carabines. Tout seul. Un chat qui ne songeait même plus à bondir.
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"Mais pourquoi toujours des Noirs". Pour y répondre, Guilloux écrit, et cela lui fait office de statistiques, d'enquête, de dépouillement d'archives. Comment cela est-il possible, comment l'écriture peut-elle parvenir au même résultat que l'enquête, à des conclusions similaires, comment le souvenir mêlé à un peu de factice, à quelques raccourcis, comment des préoccupations d'écriture et de montage, de simples soucis de composition, peuvent-ils parvenir à une fidélité comparable à une recherche méthodique ?

(de la préface, brillantissime, d'Eric Vuillard)
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« Le lieutenant Bradford est un homme de conviction. Moi aussi. A ses yeux, comme aux miens une vie est une vie, même la vie d’un de ces petits Noirs de Harlem, si coupables soient-il. Et croyez-moi, Louis, je ne suis pas raciste. Pas du tout. Je suis juif, vous savez ! Mais encore une fois comment faire! »
………………….
« Était-il possible de croire que l’armée et le gouvernement d’une grande démocratie comme celle des États Unis ne fissent rien de plus pour les victimes civiles dont leurs hommes étaient responsables, que de les renvoyer chez eux avec en tout et pour tout les quelques centaines de francs de leur indemnité de témoin ? Plus quelques cartouches de cigarettes ? »
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Il est arrivé aussi que l’on jugeât plusieurs accusés ensemble, et ils étaient tous des Noirs. Un matin, il y en eu quatre. Ils n’ont pas dit un mot. Pourquoi se taisaient-ils ainsi, pourquoi plaidaient-ils toujours coupables ? J’ai fini par le demander à Bob. – Mais parce qu’ils le sont ! m’a-t-il répondu, en faisant comme le geste de lever les bras au ciel, voulant manifester par là la surprise que lui causait une telle question. Comme si nous ne nous fussions pas trouvés là devant l’évidence. Coupables. Ils l’étaient en effet. Ils l’avouaient eux-mêmes. – Mais pourquoi toujours des Noirs, Bob ? – Ah ! c’est un sacré problème !
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« Je m’étais plongé dans une sorte d’inertie bizarre, j’étais à la merci de ce qui se passait d’un instant à l’autre, je ne faisais rien mais je voulais faire quelque chose tout en me disant trop souvent que cela ne me regardait pas. Ou ne me regardait plus. Il me semblait parfois que j’avais menti toute ma vie, et que je m’étais menti à moi-même. Je n’étais plus sûr de rien, mais encore je ne serais jamais assez détaché ou assez fort, pour n’être plus que le spectateur des choses. Spectateur ! Et comment allaient-elles faire, ces deux femmes douloureuses... Et le meurtrier du père qui allait finir sa jeune vie de vingt ans au bout d’une corde ? J’éprouvais que ce monde devenait bien trop difficile pour moi. »
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De nouveaux jours sont passés, la Cour martiale a siégé presque chaque matin et, à chaque fois, l'accusé était un Noir et l'accusation toujours la même.
Il est arrivé aussi que l'on jugeât plusieurs accusés ensemble, et ils étaient tous des Noirs. Un matin, il y en a eu quatre. Ils n'ont pas dit un mot. Pourquoi se taisaient-ils ainsi, pourquoi plaidaient-ils toujours coupables ? J'ai fini par le demander à Bob.
- Mais parce qu'ils le sont ! M'a-t-il répondu, en faisant comme le geste de lever les bras au ciel, voulant manifester par là la surprise que lui causait une telle question. Comme si nous ne nous fussions pas trouvés là devant l'évidence. Coupables. Ils l'étaient en effet. Ils l'avouaient eux-mêmes.
- Mais pourquoi toujours des Noirs, Bob ?
(...)
- Ce n'est tout de même pas notre faute s'ils ne peuvent pas voir une fille sans chercher à la violer.
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