Citations sur Dieu et la Science (25)
Un honnête homme armé de tout le savoir à notre portée aujourd'hui se devrait d'affirmer que l'origine de la vie paraît actuellement tenir du miracle, tant il y a de conditions à réunir pour la mettre en oeuvre.
affirmer qu'il existe, telles des images dans un miroir, une myriade d'autres mondes parallèles au nôtre, c'est supposer que non seulement tout ce qui est possible, mais également tout ce qui est imaginable, advient réellement.
(J. Guitton)
[Jean Guitton] La "substance" du réel n'est qu'un nuage de probabilités, une fumée mathématique.
Dieu n'est pas de l'ordre de la démonstration -, mais un point d'appui scientifique aux conceptions proposées par la religion.
Au fond, rien de ce que nous pouvons percevoir n'est vraiment « réel », au sens que nous donnons habituellement à ce mot. D'une certaine manière, nous sommes plongés au cœur d'une illusion, qui déploie autour de nous un cortège d'apparences, de leurres que nous identifions à la réalité. Tout ce que nous croyons sur l'espace et sur le temps, tout ce que nous imaginons à propos de la localité des objets et de la causalité des événements, ce que nous pouvons penser du caractère séparable des choses existant dans l'univers, tout cela n'est qu'une immense et perpétuelle hallucination qui recouvre la réalité d'un voile opaque.
… Le monde "objectif" ne semble pas exister en dehors de la conscience qui en détermine les propriétés.
Ce faisant, l'univers qui nous entoure devient de moins en moins matériel : il n'est plus comparable à une immense machine, mais plutôt à une vaste pensée.
La théorie quantique comme la cosmologie font reculer plus loin les bornes du savoir jusqu'à frôler l'énigme la plus fondamentale qui fait face à l'esprit humain : l'existence d'un être transcendant, à la fois cause et signification du grand l'univers
Revenons à votre clef. La première chose dont nous sommes désormais certains, c'est que cette clé est faite de vide. Un exemple va nous permettre de mieux comprendre que l'univers entier est essentiellement composé de vide. Imaginons que notre clé grandisse, jusqu'à atteindre la taille de la Terre. A cette échelle, les atomes qui composent la clé géante auraient à peine la taille de cerises.
Mais voici quelque chose d'encore plus étonnant. Supposons que nous prenions dans la main l'un de ces atomes de la taille d'une cerise. Nous aurions beau l'examiner, même à l'aide d'un microscope, il nous serait absolument impossible d'observer le noyau, bien trop petit à une telle échelle. En fait, pour voir quelque chose, il va falloir à nouveau changer d'échelle. La cerise représentant un atome va donc grandir à nouveau pour devenir un énorme globe haut de deux cents mètres. Malgré cette taille impressionnante, le noyau de notre atome ne sera pourtant pas plus gros qu'un minuscule grain de poussière. C'est cela, le vide de l'atome.
Quand je considère l’ordre mathématique qui se révèle au cœur du réel, ma raison m’oblige à dire que cet inconnu caché derrière le cosmos est au moins une intelligence hyper-mathématique, calculante et, même si le mot n’est pas très beau, relationnante, c’est-à-dire fabriquant des relations, de sorte qu’elle doit être de type abstrait et spirituel.
Sous la face visible du réel, il y a donc ce que les Grecs appelaient un « logos », un élément intelligent, rationnel, qui règle, qui dirige, qui anime le cosmos, et qui fait que ce cosmos n’est pas chaos, mais ordre.
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Je remarque que si le hasard tend à détruire l’ordre, l’intelligence se manifeste au contraire par l’organisation des choses, par la mise en place d’un ordre à partir du chaos. J’en conclus donc, en observant la stupéfiante complexité de la vie, que l’univers lui-même est « intelligent » : une intelligence transcendante à ce qui existe sur notre plan de réalité (à l’instant primordial de ce que nous appelons la Création), a ordonné la matière qui a donné naissance à la vie.
Mais une fois encore : quelle est la nature profonde de cet « ordre », de cette intelligence perceptible dans toutes les dimensions du réel ?
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