134 pages.
Un récit avec un thème somme toute classique si on parcourt la quatrième de couverture.
Et la "facilité" s'arrête là : ce livre est un hameçon et vous voilà attaché à lui jusqu'à ce que vous tourniez la dernière page.
Jim Little a cinq ans, sa soeur treize et c'est elle qui s'occupe constamment de lui puisque durant cet été passé au bord du lac, les parents trop occupés à recevoir amis et voisins, à danser, boire ou jouer aux cartes n'ont que peu de moments à consacrer aux deux enfants.
C'est l'histoire d'un drame, des circonstances qui le génèrent, de l'environnement familial qui lui permet de se produire.
Tout au long du récit, le lecteur sait que l'irrémédiable va se produire, un noeud noue l'estomac à mesure que les pages tournent mais ce n'est rien en comparaison des sentiments que feront naître le dernier chapitre :
Kirsty Gunn utilise une technique de narration originale pour raconter ce qui ne se raconte pas. Et c'est là, toute la force de ce livre, toute sa grandeur.
Des descriptions de la nature, du lac, de l'évolution des paysages, des souvenirs liés au lieu, il ne reste rien ou presque à l'esprit quand débute le récit sobre, dépouillé, détaché du drame. La froideur des phrases ne vous saisiront que davantage et la tristesse se glissera irrémédiablement en vous.
Kirsty Gun, dont c'est le deuxième livre que je découvre, est devenue en deux récits un de mes écrivains préférés.