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Anouk Neuhoff (Traducteur)
EAN : 9782020618472
133 pages
Seuil (14/11/2005)
3.85/5   39 notes
Résumé :
Une maison de vacances, un été au bord de l'eau. Janey et son petit frère Jim, livrés à eux-mêmes, passent leurs journées près du lac, terrain de jeu et d'exploration magique. Mais de retour à la maison, ils doivent renoncer à leur monde de rêves pour retrouver la réalité - des parents négligents trop occupés à boire des cocktails et distraire leurs amis. Janey veut protéger son petit frère du monde des adultes. Elle se substitue à la mère, femme sublime, adulée par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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134 pages.
Un récit avec un thème somme toute classique si on parcourt la quatrième de couverture.

Et la "facilité" s'arrête là : ce livre est un hameçon et vous voilà attaché à lui jusqu'à ce que vous tourniez la dernière page.



Jim Little a cinq ans, sa soeur treize et c'est elle qui s'occupe constamment de lui puisque durant cet été passé au bord du lac, les parents trop occupés à recevoir amis et voisins, à danser, boire ou jouer aux cartes n'ont que peu de moments à consacrer aux deux enfants.
C'est l'histoire d'un drame, des circonstances qui le génèrent, de l'environnement familial qui lui permet de se produire.

Tout au long du récit, le lecteur sait que l'irrémédiable va se produire, un noeud noue l'estomac à mesure que les pages tournent mais ce n'est rien en comparaison des sentiments que feront naître le dernier chapitre : Kirsty Gunn utilise une technique de narration originale pour raconter ce qui ne se raconte pas. Et c'est là, toute la force de ce livre, toute sa grandeur.

Des descriptions de la nature, du lac, de l'évolution des paysages, des souvenirs liés au lieu, il ne reste rien ou presque à l'esprit quand débute le récit sobre, dépouillé, détaché du drame. La froideur des phrases ne vous saisiront que davantage et la tristesse se glissera irrémédiablement en vous.



Kirsty Gun, dont c'est le deuxième livre que je découvre, est devenue en deux récits un de mes écrivains préférés.
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Un très bel été, aux journées chaudes et longues, un lac immense et isolé qui cerne toute vie de sa masse liquide et obsédante,:"De l'eau à ne savoir qu'en faire au lac, des kilomètres et des kilomètres d'eau douce qui se déployaient sur la courbe du globe sans qu'on pût apercevoir aucune terre à l'horizon."
Un roman d'ambiance mêlé de pluie:" la pluie était avec nous, elle était partout autour de nous et dans nos cheveux, nous mouillant la peau, me dégoulinant dans le cou jusqu'au milieu du corps."
Un roman de pêche:"notre père gardait tout son matériel de pêche dans le bateau,le sac rempli de couteaux et d'hameçons, ses cannes rangées dans leurs étuis."
Un ouvrage baigné de poésie et de douceur, à l'aide d'une écriture superbe et imagée, des mots justes, bien choisis, une langue parfaitement maîtrisée, du talent qui nous enveloppe, nous cerne,nous subjugue, nous séduit!
L'histoire d'une propriété d'été achetée pour l'amour inconditionnel d'une femme la maman de Janey, fillette de 12 ans qui observe avec lucidité, amour et maturité précoce ses parents, farfelus et irresponsables, le papa fou amoureux , la maman d'une beauté sublime, ils reçoivent des amis, jouent au bridge,dansent et boivent de l'alcool jusqu'au bout de la nuit, : " nos parents passaient l'été à donner des fêtes"
Ils oublient d'être des parents responsables, trop occupés à leur propre plaisir.
La journée , ils somnolent et ne veillent pas sur leurs deux enfants......
Janey devient celle qui se soucie et qui endosse la responsabilité de son petit frère, Jim, âgé de 5 ans, comme le ferait une mère.
Livrés à eux - mêmes, ils s'inventent leur journée, préfèrent l'air du dehors, chargé d'humidité et de soleil, la liberté des corps qui construisent sur le sable, des îles, des châteaux, des tours.
Plages, pilotis, bateaux, pêches,courant, pluie, rigoles, jetée, berges sont les mots qui accompagnent les deux enfants.
Un roman envoûtant où l'auteur nous parle de l'enfance à petites touches justes,une fausse insouciance associée à l'angoisse des adultes, ses palpitations et ses hésitations, sa force et sa vulnérabilité laissant le lecteur noyé de tristesse, un vrai trouble semé par l'écriture de kirsty Gunn, précise , pudique, sensuelle et puissante, comme un souffle retenu, une respiration. Une question d'oxygène dans l'attente d'un drame imminent: "L'eau aimait trop mon frère"......
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I'm singing in the rain
Just singing in the rain ....
Eh bien non, ce n'est pas du tout ça, il n'est pas question de chanter sous la pluie.
Certes ce livre nous parle d'amour. Mais attention ce n'est pas un roman à l'eau de rose.
L'amour ! mais peut on parler d'amour dans cette relation si particulière qui unit un homme et sa femme dans un climat de soumission totale ? Une femme qui ne vit que pour séduire ? Un homme qui ne vit que pour satisfaire les besoins supposés de sa femme ?
L'amour ! mais peut on parler d'amour entre un frère et une soeur, une relation fraternelle exclusive qui mélange les lois du genre ? Une soeur qui prend la place de la mère ?
Un frère qui exige la disponibilité incessante de sa soeur ?
Et puis, bien sûr, il y a l'eau beaucoup plus que la pluie qui est présente à toutes les pages de ce livre, l'eau de la pluie et l'eau de ce lac. Est ce un lac quelconque en Amérique ou en Angleterre , ou alors, comme je me le suis imaginée, le lac près de celui de " top of the lake" le film de Me Campion ? C'est lui que j'ai vu pendant cette lecture avec ces paysages déjantés, l'espace, les sommets inatteignables, un horizon infini, la lumière profonde, les couleurs inconnues, les reflets de l'eau qui hypnotisent ....
Et puis bien sûr, cette mélancolie avec la pluie, cette douce pluie, (comme la pluie de Bergen qui séduit Gunnar Staalasen), cette pluie qui a donné son titre au bouquin, et qui nous rafraîchit, nous lave de toutes les mauvaises pensées et des horreurs suggérées ...
Il me reste juste à vous entretenir de la forme surprenante de cette prose, comment on finit cette lecture avec un cours de secourisme, avec un mode d'emploi très précis, le tempo, le mode d'emploi, le rythme, bouche à bouche, massage cardiaque, .... le malaise monte .... Monte ... Monte.
Et puis la pluie revient, elle lave nos cerveaux , calme nos esprits, ....
Elle est légère, légère et s'envole ....
I'm singing in the rain
Just singing in the rain ....
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PLUIE est le premier roman que Kristy Gunn ( autrice Néo-Zélandaise) a écrit en 1994, alors qu'elle avait 34 ans, en faisant des recherches, j'ai appris qu'il y avait une adaptation cinématographique : RAIN de Christine Jeffs.

Jane Philon la narratrice, a 12 ans à l'époque où elle se remémore son enfance baignée d'une atmosphère terrestre à découvrir, qui émerveille, qui fait jaillir milles vies de l'imagination de deux enfants. 

Au bord du grand lac, elle passe des étés, des étés d'eau, de rivière, de pluie, de piscine, pendant que ses parents s'abîment à boire beaucoup, ils profitent des plaisirs de la vie nocturne dans leur maison remplie d'invités, qui crient quand ils gagnent aux cartes, dansent, se séduisent…

Janey auprès de son frère, remplace naturellement sa mère qu'elle trouve si féminine, si belle, si joyeuse à la nuit tombée. Son petit frère de 5ans, Jim. 

Jim Little, qu'elle protège, qu'elle enveloppe, qu'elle adule, qu'elle emmène partout dès que pointe les premières lueurs du jour.

La plume est douce, poétique, très imagée et la pluie, l'eau à chaque page purifie la réalité de leur vie avec deux adultes qui ont perdu leurs enchantements qui tiennent ensemble malgré tout, qui parfois donnent le départ d'une vie familiale dites classique pour quelques minutes seulement…

“Ni ma mère ni mon père ne sortaient plus pêcher désormais. La pluie venait frapper la tasse en émail avec un infime bruit musical : la pluie heurtait la tasse, la pluie la remplissait. Goutte après goutte, la pluie. S'il pleuvait suffisamment longtemps, la tasse se remplissait à ras bord d'une eau renouvelée. Par-delà la rivière la pluie tombait, arrivant de derrière les collines, la pluie. de la pluie dans l'eau, de la pluie sur les feuilles. de la pluie dégouttant des fleurs blanches des arbres à thé, de la pluie dévalant les rigoles boueuses qui sillonnaient la berge, de la pluie sur nos corps. Nous la laissions faire, nous la laissions nous recouvrir, le ciel pouvait pleurer. Mon petit frère renversa la tête en arrière pour offrir son visage aux derniers rayons de lumière et ferma les yeux. Sous l'eau il était transparent.”

Les étés loin du mode de vie de leurs parents qu'ils aiment mais dans lequel ils ne veulent pas évoluer. La nature est bien plus somptueuse, elle a plus à offrir, ils ont beaucoup à apprendre en vivant dehors.

Janey et Jim sont deux enfants sauvages, livrés à eux-même entouré de l'eau qu'ils aiment tant et qui les menace.

L'histoire s'achève par un cours de secourisme, de sauvetage en mer (le seul moment qui m'a barbé)… la distance qu'à choisit Kirsty Gunn pour nous raconter un drame que l'on imagine dès le départ. Janey son héroïne nous le racontera avec une extrême pudeur, sans juger ses parents, sans gravité et dans un registre suggéré. 

Une belle découverte !

“Elle aurait dû le savoir depuis le début ; mon père aurait dû le savoir : les enfants ont le chic pour précipiter la fin. Par petits morceaux, peut-être, une berge qui s'effrite, une lueur dans l'oeil d'un père ou d'une mère, ou encore d'un seul coup, la terre qui se disloque, ne laissant qu'un trou béant là où l'herbe plongeait autrefois ses racines.”

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C'est un peu par hasard que je découvre cet auteur, et, de plus, par le biais de son premier roman.
C'est avant tout une écriture superbe et imagée vers laquelle le lecteur s'aventure en ouvrant ce livre. Les mots sont bien choisis, justes.
L'histoire en elle-même n'est pas la pièce maitresse de ce roman. Non, c'est l'atmosphère que s'y dégage qui frappe, et qui vous emmène au bord d'un lac dont on imagine le cadre idyllique et reposant.
Et puis ces personnages qui nous tiennent : Janey, 12 ans, et Jim 5 ans. Ce sont des enfants, qui par la force des choses, ont grandi trop vite, et ont des réflexions et comportements d'adultes. La force des choses, je disais…hélas… car ils ont des parents terriblement gamins, immatures irresponsables. Leurs deux enfants sont livrés à eux-mêmes, pendant que leurs parents sont trop occupés avec leurs démons.
« C'était bizarre, mes parents se satisfaisaient de leur pelouse jaune, de leurs fauteuils tâchés. Mon petit frère et moi avions un lac entier pour terrain de jeu mais eux ne bougeaient pas, ils restaient là près de la maison, allongés comme des cadavres sur leurs lits de repos cassés. Un drôle de spectacle à offrir à des enfants, à la fois splendide et décadent. »
La grande soeur est la mère de son petit frère qu'elle couve et protège.
On devine assez vite que cela finira par mal tourner ; et le danger finira par frapper. Mais de cela, l'auteur n'en fera pas beaucoup état. Elle préfère avant tout créer une atmosphère, donner des sensations, laisser au lecteur aller lui aussi à la rencontre de ces enfants, et de de cette eau qui occupe quasiment tout l'espace.
Voilà donc un premier roman bien envoutant qui invite à aller plus loin.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Pendant toutes ces vacances d'été Jim restait petit garçon ; il semblait avoir renoncé à grandir. C'était comme si le sortilège de ma mère s'était réalisé. Il demeurait minuscule et parfait, un garçon-oiseau microscopique doté d'une frêle guipure osseuse et d'omoplates qui ressortaient comme des ailes.
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Ni ma mère ni mon père ne sortaient plus pêcher désormais. La pluie venait frapper la tasse en émail avec un infime bruit musical : la pluie heurtait la tasse, la pluie la remplissait. Goutte après goutte, la pluie. S'il pleuvait suffisamment longtemps la tasse se remplissait à ras bord d'une eau renouvelée. Par-delà la rivière la pluie tombait, arrivant de derrière les collines, la pluie. De la pluie dans l'eau, de la pluie sur les feuilles. De la pluie dégouttant des fleurs blanches des arbres à thé, de la pluie dévalant les rigoles boueuses qui sillonnaient la berge, de la pluie sur nos corps. Nous la laissions faire, nous la laissions nous recouvrir, le ciel pouvait pleurer. Mon petit frère renversa la tête en arrière pour offrir son visage aux derniers rayons de lumière et ferma les yeux. Sous l'eau il était transparent.
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Quand elle arrivait la pluie était précédée d’un parfum de pluie, et derrière les collines le ciel gris se parait de taches sombres. Puis, lorsqu’elle se mettait à tomber, on aurait dit du fils et des aiguilles, perçant l’eau gélatineuse de mille milliards de piqûres minuscule, rattachant l’eau au ciel par ses fils d’argent. Il y avait aussi le bruit qui faisait la pluie en tambourinant doucement sur l’auvent de toile tendu à l’arrière du bateau. Elle était délicieusement tiède.
La pluie était avec nous, elle était partout autour de nous et dans nos cheveux, nous mouillant la peau, me dégoulinant dans le cou jusqu’au milieu du corps. Des gouttes d’eau venaient frapper la tasse en émail qui datait de l’époque où mon père gardait tout son matériel de pêche dans le bateau, le sac rempli de couteaux et d’hameçons, ses cannes rangées dans leurs étuis.
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C’était bizarre, mes parents se satisfaisaient de leur pelouse jaune, de leurs fauteuils tâchés. Mon petit frère et moi avions un lac entier pour terrain de jeu mais eux ne bougeaient pas, ils restaient là près de la maison, allongés comme des cadavres sur leurs lits de repos cassés. Un drôle de spectacle à offrir à des enfants, à la fois splendide et décadent
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Elle aurait dû le savoir depuis le début; mon père aurait dû le savoir: les enfants ont le chic pour précipiter la fin. Par petits morceaux, peut-être, une berge qui s'effrite, une lueur dans l’œil d'un père ou d'une mère, ou encore d'un seul coup, la terre qui se disloque, ne laissant qu'un trou béant là ou l'herbe plongeait autrefois ses racines.
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Video de Kirsty Gunn (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kirsty Gunn
"Rain" Trailer (2001)
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