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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Challenge Plumes Féminines
Challenge Voyages Littéraires

Résumer serait assez complexe. Disons qu'il s'agit de la plongée dans le commerce triangulaire entre le continent africain et les États-Unis, le tout sous le chapeautage du Royaume-Uni. Nous sommes invité.e.s à suivre l'histoire de 2 femmes, 2 soeurs qui ne se connaissent pas et qui auront un destin bien différent. L'une sera esclave et avec elle nous suivrons le long chemin jusqu'à la fin de l'esclavage et de la ségrégation, lui-même encore si long ; l'autre sera une des actrices du commerce triangulaire, dont ses descendants devront porter l'infamie sur des générations, tentant de s'en libérer.
C'est un roman choral, qui rappelle Les douze tribus d'Hattie pour la partie américaine roman choral de la ségrégation. Néanmoins, je l'ai trouvé beaucoup plus humain, plus empathique que l'histoire d'Hattie et de ses enfants. J'ai partagé les joies, les peines, les souffrances de tous ces personnages et comme j'ai pu le lire dans d'autres chroniques, je regrette que cette forme empêche de mieux connaitre les personnages, ce qui pour certains m'a vraiment frustré... Gyasi nous permet de traverser 300 ans d'histoire très simplement, à travers ses personnages, puisque un par génération prend la parole depuis les 2 soeurs ; la chronologie me semble d'ailleurs plus importante aux États-Unis qu'au Ghana, où même l'indépendance du pays est à peine évoquée, comme si elle n'avait finalement changé que peu de choses dans la vie des Ghanéens... Sauf peut-être un certain système de hiérarchie sociale parfois préjudiciable aux individus et dont certains ont tenté de se libérer, avec des réussites diverses.
J'avoue, j'ai laissé un peu de côté la symbolique du feu et de l'eau qui me semble parfois un peu artificielle ; celle de la pierre m'a semblé bien plus forte. Sa perte entraîne la perte d'une histoire et d'un pays pour les descendants d'Esi qui ne sont plus rattaché à pays d'origine et perdent qui ils sont, qui ils auraient pu être...
Je crois que je viens de lire un des livres que j'ai le plus aimé cette année (qui n'est pas encore terminée).
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Ce roman ne fera pas partie de mes gros coups de coeur, mais il s'en est fallu d'un cheveu !
Quand je pense que l'auteur n'avait que 27 ans lorsqu'elle l'a rédigé, cela donne le tournis ! Quelle maturité, quelle profondeur !!!
J'ai lu pas mal de critiques sur cette saga familiale, partageant certains points de vue, en rejetant d'autres.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié l'idée de la lignée coupée en deux, aux deux destins si différents, avec certaines similitudes malgré tout. J'ai trouvé cela à la fois très intéressant sur le plan historique de voir les évolutions (ou non, semble-t-il, à certaines époques !!!) des moeurs, des statuts, des mentalités... et passionnant sur le plan narratif, suivre ces "fils/filles de" (à prendre au second degré), qui tentent, chacun, de suivre leur propre voie, malgré les choix de vie plus que restreints - c'est le moins que l'on puisse dire !- et le poids, invisible mais toujours présent, de l'histoire familiale, toujours présente en filigrane.
L'écriture est fluide, plutôt classique dans son ensemble, avec une certaine distanciation qui ne fait qu'accentuer le côté tragique des différentes situations.
Ce qui m'a agacé dans le récit, est, je dois le reconnaître, néanmoins indispensable, et reflète absolument le fond de la trame. Je m'explique. Comme d'autres lecteurs, je me suis sentie frustrée par ces courts épisodes de vie, sur chacun des protagonistes. A peine une parenthèse d'un chapitre sur chacun, et hop, on passe au suivant et le précédent, la plupart du temps, n'est plus qu'à peine mentionné. Ces gigantesques ellipses agacent, titillent, on voudrait en savoir plus, l'avant, l'après,... Mais non, rien. le silence pour illustrer les maux tant passés qu'à venir.
Et pourtant, cette manière de faire est juste brillante, d'une grande intelligence, car elle renvoie au lecteur la situation des personnages, eux qui n'ont guère de contrôle sur leur existence, eux qui sont rendus anonymes par le Sort (disons l'homme blanc, pour faire moins court), eux qui ne savent plus rien de leurs origines, volées, du devenir de leur famille, de leur propre nom... Yaa Gyasi parvient à nous faire ressentir - à un moindre niveau, bien évidemment - cette frustration / fatalité qui imprègne et noie ses personnages.
Cette remarque pourrait s'appliquer aussi à la fin :
Pour conclure, je m'allie aux autres trrrrès nombreux lecteurs qui encensent cette très belle, dure, touchante et cruelle histoire d'une famille à travers les siècles.
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Les arbres généalogiques en début de roman m'inquiètent toujours confusément, je dois bien l'avouer ;)
Y aurait-il un quelconque un risque de noyade dans un roman-fleuve ?

Heureusement, rien de tel ici. On se situe aisément dans la descendance de deux demi-soeurs ghanéennes, suivie sur sept générations.

Esi, vendue comme esclave, aura des enfants aux Etats-Unis. Effia, mariée de force au capitaine du Fort de Cape Coast, perpétuera la lignée au Ghana (Côte de l'or).

Une structure-choc : un chapitre par personnage, en descendant les générations et en alternant les lignées.

Chaque chapitre constitue presque une Nouvelle, habile mélange de l'Histoire et de l'histoire de chacun : dans les villages rivaux puis au centre de traite au Ghana, en Alabama, puis à Harlem…
Jusqu'à la surprise que réservent les dernières pages.

Cependant, cette structure même, qui fait l'originalité du livre, m'a quelque peu perturbée au fil de l'avancée du roman. Une intrigue se noue... et hop, au détour d'une page, nouveau chapitre - nouveau personnage... On fait un bond d'une vingtaine d'années et de milliers de kms pour rejoindre un autre descendant.
A la longue, cela m'a paru un peu frustrant.

Toutefois... toutefois... l'auteur l'ayant voulu ainsi, on peut aussi penser que ce sentiment d'être sans cesse arraché à des personnages attachants est inhérent cette oeuvre... et est évocateur de la condition des femmes et des hommes ballottés par leur destin d'esclaves...??
Je l'ai ressenti ainsi, finalement, et apprécié.

Un excellent roman, parfois dur, très sensible, ambitieux et original !
Une superbe évocation de la transmission « souterraine » entre les générations.
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Frappée au coeur de façon si puissante, j'ai été bouleversée et ébranlée durablement et profondément par ce roman si passionnant dans sa construction, si brillant dans sa narration et si émouvant dans son contenu. Yaa Gyasi est une immense autrice, au talent indiscutable et son oeuvre aux personnages multiples, tous plus puissamment humains et donc dignes d'amour les uns que les autres, m'a adoucie malgré les souffrances, m'a remplie d'amour pour les humains en désolation.

No Home est un grand roman sur l'esclavage, sur l'Afrique, sur l'Amérique, sur les Noirs, sur ce que cela a été d'être Noir au fil des siècles derniers, sur le colonialisme, sur ses conséquences, sur la mémoire transgénérationnelle, sur la Femme, sur la souffrance, sur la punition, sur la Loi, sur la hiérarchie entre les hommes, sur la spiritualité, sur l'Amour en somme, et surtout.

Poignant, saisissant, déchirant. Important.
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Ce roman s'articule autour de deux demi-soeurs ghanéennes, ignorant tout l'une de l'autre. Deux destinées qui se frôlent avant de s'éloigner. Effia la beauté n'a pas connu sa mère. Persuadée qu'elle est source de malédiction sa belle-mère s'arrange pour qu'elle épouse un anglais. Son clan se retrouve étroitement lié au commerce des esclaves. Esi, elle, sera capturée et vivra l'enfer des cales d'un bateau négrier, puis celui non moins effroyable de l'esclavage.
De leur descendance naîtra ce somptueux roman polyphonique où se répondent génération après génération des personnages profonds perchés sur deux branches d'un même arbre.
La construction n'est pas nouvelle, elle peut être brillante comme casse-gueule si l'un d'entre eux prend le dessus sur les autres par exemple, ou encore si le bref aperçu que l'on a d'une personne sur un seul chapitre ne suffit pas à en englober l'essence. Yaa Gyasi excelle dans l'exercice et nous offre une valeur ajoutée de poids en embrassant dans la toile de sa saga familiale toute la complexité d'un contexte socio-politique oppressant. Ce roman est l'incarnation d'un séisme dont les répercussions se mesurent sur des siècles.
Deux rivages séparés par l'immensité de l'eau et une déchirure originelle que la décolonisation ou l'abolition de l'esclavage ne feront jamais disparaitre. Quatorze voix dont on murmure les noms après le point final, remontant le fil de l'arbre généalogique présent au début du livre. Rien n'est oublié, nous les avons vus grandir... Les souvenirs rejaillissent, les images, les traumatismes, le courage et la mesure de tout ce qu'il reste encore à améliorer en ce monde.
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J'ai débuté cette lecture en pensant qu'il me faudrait quelques jours pour en arriver au bout. le premier soir, j'ai lu les deux premiers chapitres : 2 destins de femmes africaines vivant à proximité de la Côte de l'Or au XVIIIème siècle. La trame du roman était posé, et je savais comment allait se construire la suite.
Le second jour de lecture, je me suis installée sur ma terrasse en fin d'après midi, au soleil, et j'ai tourné les pages, encore, encore.. puis quand la fraîcheur est arrivée, je suis rentrée pour lire sous la couette... et je n'ai éteins la lumière et sombré dans le sommeil que lorsque je suis enfin arrivée au bout de ce roman. Au travers de ce roman, c'est toutes les facettes de l'esclavage qui sont exposées avec les conséquences que cela pouvait avoir sur la vie des individus. Ca commence aux guerre tribales exploitées par les Anglais, ça passe par le kidnapping de noirs libres dans le nord des Etats Unis avant la guerre de sécession, et ça va jusqu'aux conséquences dans la vie des afro-américains aujourd'hui.
Le style est fluide. C'est très facile à lire. Et à chaque chapitre on découvre un destin bouleversant dans cette généalogie, en quelques pages je me suis attachée à chaque personnages....
J'en arriverais presque à regretter de l'avoir lu si vite.
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Très belle découverte. J'avais repéré ce roman l'an dernier dans Lire qui lui avait accordé 4 étoiles et je dois dire que je les trouve amplement méritées.
Le roman est une fresque historique sur la lignée d'une femme ghanéenne dont les deux filles auront des descendances aux parcours opposés. Chaque chapitre est consacré à un des descendants, chaque chapitre peut être vu comme une histoire mais reste ancré dans L Histoire. J'ai trouvé l'écriture subtile, les personnages forts, la construction du roman intellligente. Bref un très gros coup de coeur !
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J'ai beaucoup aimé ce livre, qui, en petits chapitres qui se lisent comme des contes, raconte l'histoire de la descendance de deux demi soeurs, l'une restée au Ghana, l'autre vendue comme esclave aux États-Unis. Trés bien écrit, un style simple et concis, mais avec de beaux passages littéraires, des vies dures, mais des personnages attachants. Bravo! Une seule remarque, mais qui n'a rien à voir avec le livre- le titre est mal traduit . Dans la langue originale, Homegoing donne l'idée de retour aux origines , tandis que No Home donne une idée d'abandon, c'est plus pessimiste....
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Un livre exceptionnel!
C'est un merveilleux conte qui suit l'histoire des deux demi-soeurs , qui ignorent l'existence de l'autre, une épousera un homme blanc, un fonctionnaire britannique et vit dans la partie supérieure du Fort de Cape Coast. L'autre, dans les cachots inférieurs du même Fort et vendue comme esclave, transportée vers le sud américain.
Chaque chapitre se concentre sur un membre de la famille dans les générations suivantes, alternant entre les familles d'Effia et d'Esi jusqu'à ce que nous atteignions l'époque actuelle.
C'est un des livres les plus touchants que j'ai pu lire sur le thème de l'esclavage. Il est incroyablement bien documenté et nous montre comment le passé d'un peuple influence son avenir.
Une histoire puissante, souvent déchirante. Que signifie la famille, ce qu'elle peut faire (et ce qu'elle ne peut pas).
le racisme qui affecte deux continents et la vie de millions de personnes.
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No Home, le premier de Yaa Gyasi retrace l'histoire de deux demi-soeurs, confrontées chacune à leur manière à la traite des esclaves.

No home, une saga familiale et historique passionnante

Côte de l'Or (ancien nom du Ghana) XVIIIe siècle, les colons britanniques capturent des êtres humains et les envoient par milliers en bateau aux USA. Deux ethnies s'affrontent pour s'attirer les bonnes grâces des colonisateurs, les Ashantis et les Fantis. Pillages, combats et rafles sont organisés afin d'apporter aux colons son lot d'esclaves.

Esi et Effia sont soeurs, mais ne se connaissent pas. L'une sera vendue comme esclave, l'autre épousera un colon britannique dont elle aura des enfants. No Home de Yaa Gyasi, retrace la vie de ses deux femmes et de leur descendance. Une vie d'esclave aux USA et une vie de seconde épouse, mais surtout de mère d'enfant métisse dans un pays qui n'aime pas la demi-mesure lorsqu'il s'agit de couleur de peau.

Mon avis :

Yaa Gyasi nous bluffe par la maîtrise de son sujet

Ce n'est pas une simple histoire que nous raconte Yaa Gyasi dans son premier roman paru aux éditions Calmann-Levy. C'est une analyse approfondie de l'histoire de la Côte d'Or, actuellement le Ghana, doublée d'une profonde réflexion sur l'esclavage et triplée d'une saga passionnante.
No Home est un excellent premier roman même si parfois, on peut se perdre dans le cheminement des multiples personnages. Pour m'y retrouver, j'ai du à plusieurs reprises reprendre l'arbre généalogique qui figure au début du roman.

3 siècles de vie et d'histoires sont retracés dans ce récit qui m'en a appris beaucoup sur la condition des noirs dans le sud des USA ainsi que sur le Ghana. J'ai été choquée de voir qu'une partie du peuple ghanéen avait pour principale source de revenus la vente de leurs semblables.

On en apprend beaucoup aussi sur les conditions de vie dans les fermes de coton, sur les lois traitant des droits des personnes noires de peau aux USA.
J'ai apprécié la neutralité que montre l'auteur qui à aucun moment ne juge blancs ou noirs. Si on peut difficilement pardonner à ces noirs d'avoir vendu leurs frères, on ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle aurait été la réaction des colons face à trop de résistance. Tandis qu'aux États-Unis, le bien n'est pas forcément noir et le mal n'est pas toujours immaculé.

J'ai vraiment apprécié cette lecture pour la richesse des informations collectées par l'auteur, mais aussi pour le style vraiment agréable. No Home est un roman passionnant qui demande tout de même une certaine attention lors de la lecture au risque de perdre le fil de l'histoire des différents personnages.
Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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