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sur 233 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Le roman s'ouvre sur l'enfance de l'héroïne. On découvre une enfant très attachante, un peu naïve, innocente, renfermée, dotée d'une grande sensibilité. Puis l'enfant laisse place à l'adolescente. Nous voici à la moitié du roman, et il n'est toujours pas question de voyage. Au fil de la lecture, on se rend compte que l'autrice nous fait l'inventaire de tous ses malheurs de manière exacerbé et le ton vire vite à la lamentation. La petite fille du début laisse place à une délirante crise d'adolescence ou chaque événement vire au mélodrame.
Nous arrivons à la seconde partie du roman, l'écriture plaintive laisse place à un discours moralisateur. L'autrice se lance sans pudeur dans la critique de la société et du mode de vie de chacun de manière maladroite, sans prendre en considération que le bonheur est subjectif à chacun, tout comme la façon d'y parvenir. Prôner l'idéologie du voyage pour se sentir libre et heureux très bien, mais pour nous dire plus tard qu'elle se déplace toujours dans l'illégalité, mange dans les poubelles et dort dans les gares non merci. Cela prouve une fois de plus que le bonheur est propre à chacun, même dans sa manière de voyager.
Plus nous progressons dans le bouquin, plus l'héroïne devient arrogante et détestable. Un sentiment de surpuissance excessif prend le dessus. L'on se sent jugé, nous pauvre lecture niché dans notre confort. Elle nous balance ses exploits à la figure même si elle continue de nous raconter principalement les aspects négatifs de son voyage (heureusement ses catastrophes sont quelques fois coupées par d'émouvantes rencontres).
S'en vient une partie massacrante sur les femmes. "Femmes blanches, mince, élégantes et éduquées" abstenez-vous. Tout comme "Les Despentes, les femens ou n'importe quelle cougar". Vous n'êtes bonne qu'à vous tirer dans les pattes à coup de rouge à lèvres. Puisque de son côté "On me demande parfois comment je fais pour oser toutes ces aventures (...) Depuis trois ans on me questionne, on me felicite, on me plaint, on me qualifie de courageuse" et on part en plein dans l'égotrip. Finalement, le bouquin tiens sur ses cinq dernières pages, qui finissent sur un peu de bon sens et de positivisme.
On peut pardonner l'autrice au vu de son jeune âge, mais la colère qui l'anime est maladroitement retranscrite écartant complétement le lecteur de son aventure. Celle-ci aurait néanmoins pu être passionnante si Sarah Gysler avait utilisé son expérience pour encourager les femmes à prendre leur sac à dos et partir à la conquête du monde. Ce livre manque cruellement de sororité pour prouver à chacune de nous que nous sommes capable d'en faire autant, et chacune à notre manière.
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