AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Acajoupoli


La foi dans le grand silence, comme une impression que le titre dans sa langue originale répond à sa formule traduite. Dans ce quatrième roman, second publié en France, Jennifer Haigh hisse la religion comme principale tailleuse de failles au sein d'une Amérique du Nord frelatée par l'Église catholique. L'autrice met alors en lumière les contre-jours d'un monde clérical archaïque mais curieusement omnipotent, puissante imposture, et dont elle se sert pour interroger notre rapport étrange à la vérité. Défiance, scepticisme ou abnégation acharnée, Haigh porte un dialogue qui témoigne du clair-obscur symptomatique d'une époque.

Sans nous livrer de solution et de sentence, la langue de Jennifer Haigh discontinue et elliptique dénude sans emphase les sentiments d'angoisses et de culpabilité des membres d'une famille soumise à leur convenance, à la sauvegarde des apparences. « le grand silence » est un roman du doute, de la faute qui n'épargne personne et dont l'univers clérical n'est, au fond, que la colonne vertébrale, un prétexte pavillonnaire pour écrire un carnet familial, des dialogues sur la rédemption et la peur, voire la frustration de ce que l'on aurait pu être ou obtenir. Usurpation existentielle.

Jennifer Haigh restitue à travers une prose sèche un inconscient familial, et sûrement collectif, en se basant sur des faits malheureusement réels tout en échappant à la leçon historique.
Lien : https://lepointcul.wordpress..
Commenter  J’apprécie          200



Ont apprécié cette critique (18)voir plus




{* *}