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EAN : 9782351788042
368 pages
Gallmeister (02/09/2021)
4.03/5   107 notes
Résumé :
En 2002, une vague de scandales déferle sur l’Église catholique de Boston. Un à un, des prêtres respectés du diocèse sont accusés du pire des crimes, celui d’avoir abusé d’enfants qui leur étaient confiés. Éloignée depuis longtemps de sa famille par trop étouffante, Sheila McGann est restée néanmoins proche de son frère aîné, Art, curé dévoué et populaire d’une grande paroisse de banlieue. Lorsque Art se retrouve soupçonné à son tour de proximité coupable avec un je... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Comment réagiriez-vous si votre frère (prêtre) était accusé d'avoir agressé un jeune garçon ? Jennifer Haigh tente de répondre à cette question avec un magnifique roman qui fait écho au scandale au sein du diocèse de Boston, révélait par le Boston Globe aux débuts des années 2000.

C'est l'histoire touchante d'une soeur qui part à la recherche de la vérité et découvre que rien n'est tout noir ou blanc. Il faut dire que les McGann sont une famille avec une longue histoire de non-dits. Ils ont toujours gardé de douloureux secrets et ne se sont jamais posé les bonnes questions. Alors quand Art doit faire face à ce scandale, ils découvrent tous, trop tard, les conséquences de ce long silence.

C'est un livre magnifique qui fait réfléchir, l'auteurs s'emparent d'un sujet sensible et le traite avec beaucoup de tendresse et pudeur. Aucun sensationnalisme dans ces pages, aucun détail dérangeant, juste une très belle plume.

J'avais un peu peur du coté trop religieux, étant moins même athée mais le roman ne prend absolument aucun ton religieux. Naturellement, il y a des détails de catholicisme essentiels à l'intrigue, mais ils ne dominent pas. "La Bible nous offre quatre récits de la vie de Jésus, racontés par quatre auteurs différents : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Les Beatles de Dieu ont écrit dans des langues différentes, à des siècles différents." Il s'agit d'une véritable fiction contemporaine, englobant tous les éléments de la société moderne comme la sexualité, la drogue ou la vie de famille. "Abby était une excellente mère, en tous points meilleure que ne l'était maman. Elle rationnait le temps que les garçons passaient devant la télé, distribuait les vitamines, gardait la trace de leurs contrôles dentaire, les forçait à prendre des bains. Pourtant, Mike se demandait parfois : Abby éprouvait-elle du plaisir avec leurs enfants ? Est ce qu'être parent n'impliquait pas davantage que simplement faire tout comme il faut ?"

J'ai aimé en fin de compte en apprendre davantage sur la vie de prêtres. Pour moi, un prêtre célèbre la messe mais je ne m'imaginais pas tout le reste de sa charge. On se rend compte des très longues journées à entendre des confessions, à organiser des évènements caritatifs, a visiter des hôpitaux, des personnes âgées, des écoles mais aussi tout le poids administratifs pour lever des fonds par exemple. C'est aussi une vie d'une grande solitude, et j'ai aimé qu'Art éprouve des doutes car ça le fait vraiment devenir plus humain. "Amour, mariage, foyer, famille : reliez ces points et vous obtenez la forme approximative de la vie de la plupart des gens. Supprimez-les et vous perdez tout espoir d'établir des relations. Vous abandonnez votre place dans le monde."

Je ne connaissais pas Jennifer Haigh avant cette lecture mais j'ai maintenant vraiment envie de découvrir Ce qui gît dans ses entrailles et Mercy Street.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Après des accusations à son encontre, le prêtre Art Breen, se voit exclu de la paroisse.
C'est Sheila, sa grande soeur, narratrice, qui va nous conter le bouleversrment de ce tsunami. C'est toute la famille qui va être ébranlée par cette terrible accusation. On revient sur le passé, sur la construction et destruction de cette famille.
La grande force de l'autrice, Jennifer Haight est sans aucun doute sa finesse, sa justesse dans la description de la psychologie de ces personnages.
Toutefois, à vouloir trop détailler, à vouloir faire des détours, des digressions, je m'y suis parfois ennuyée, lâssée.
Si le sujet est la pédophilie au coeur de l'église c'est aussi et peut-être surtout celui des relations familiales et le chamboulement des membres d'une famille face à un tel cataclysme.
Comment faire face au doute lorsque celui-ci nous colle à la peau ?
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Après les journalistes du Boston Globe, les médias du monde entier et le film Spotlight, Jennifer Haigh s'empare à son tour des scandales pédophiles des prêtres de la région de Boston, honteusement et longtemps couverts par leur hiérarchie. Elle en fait la toile de fond de le grand silence, traduit par Janique Jouin-de Laurens.

Arthur dit Art, prêtre de la banlieue de Boston, se retrouve accusé d'attouchements sur un jeune garçon, déchu de son sacerdoce et condamné à l'exil dans la même journée. Pour lui, c'est l'incompréhension qui devient cependant très vite, de la résignation. Mais pour son entourage, ses parents, son frère Mike et sa soeur Sheila, c'est le choc.

Sheila qui était la plus proche d'Art et le soutient contre tous, va tenter de comprendre et de remonter le fil de l'histoire, celle de la relation avec Kath et son fils Aidan, mais aussi celle des secrets familiaux longtemps tus. Mike, plongé dans un doute qui lui est insupportable, veut trouver la vérité et enquête à sa façon.

Ça partait bien mais j'ai vite été lassé d'une histoire qui s'étire comme un carême sans fin, dans un faux rythme un peu languissant et surtout dans une approche multigenre – le scandale pédophile, les silences de l'église catholique et son incapacité à se réformer, « l'enquête » du frère et de la soeur, l'étude des fragiles équilibres des écosystèmes familiaux…- qui trop embrasse sans jamais vraiment bien étreindre.

Et puis surtout, il m'aura manqué un brin d'empathie pour tout ou partie de cette galerie de personnages individualistes, menteurs, paumés, bigots ou tout cela ensemble. Cela en fait un livre « clinique », qui décortique un fait divers et son contexte de manière précise et mécanique, mais m'a laissé spectateur de tout ce gâchis. Dommage.
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Depuis qu'il est sorti, je regarde cet ouvrage du coin de l'oeil à chaque fois que je passe devant en librairie, attirée par le résumé mais n'osant pas franchir le pas. L'histoire se passe à Boston, en 2002. le grand-frère de Sheila, qui est prêtre, est accusé par une maman d'avoir abusé d'un enfant. Au milieu des autres accusations de l'époque, celle du père Art fait également du bruit.

Grâce à ce roman, l'autrice met le doigt sur quelque chose qui dérange et dont nous parlons peu, en dehors de l'humour noir qui dénonce et des blagues douteuses sur le sujet : la pédophilie de certains prêtres au sein de l'Église catholique. Et pourtant, ce tabou - encore très présent aujourd'hui, selon moi - porte préjudice à de nombreuses victimes.

Seulement, Jennifer Haigh nous amène aussi à nous interroger : un homme accusé est-il forcément coupable ? Bien que je ne suis pas en train de dire que les victimes de viol mentent (les fausses accusations étant rarissimes, je pars du principe qu'il y a une victime), ce livre traite d'une personne proche du prêtre qui ne croit pas au fait qu'il ait commis ce crime.

La thématique est délicate, et je trouve qu'elle a été bien abordée. Nous avons différents points de vue, toujours racontés par Sheila (ce qui n'est pas complètement neutre, de fait). Bien sûr, nous savons ce qu'elle pense : elle est persuadée que son frère est innocent. Quant à leur autre frère, Mike, qui était policier, il est loin d'être persuadé de l'innocence d'Art... Afin de découvrir la vérité, Sheila va plonger dans le passé et dans les secrets de famille.

Ce roman est à la limite de l'essai, tant le style d'écriture de l'autrice me fait penser qu'on nous conte quelque chose qui est réellement arrivé. Et, de fait, cette situation c'est vraisemblablement produite, à quelques détails près. Malgré cet éloignement dû à l'écriture, j'ai été touchée par cette histoire et ces protagonistes.

Pour conclure, cet ouvrage est vraiment formidable et je suis ravie d'avoir pu le découvrir. Ainsi, je remercie la maison d'édition Gallmeister qui me l'a envoyé.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Boston, 2002. Mary McGann a 3 enfants. L'aîné, Arthur Breen, 50 ans, issu d'un premier mariage qui a tourné court, est prêtre. Sheila et Mike McGann, issus de son second mariage avec Ted McGann, sont rétrospectivement professeur et agent immobilier. Arthur est un prêtre respecté et apprécié de tous, qui fait la fierté de sa mère dans cette fervente famille irlandaise catholique. Lorsqu'Arthur, à la suite des accusations multiples de pédophilie qui ébranlent l'archidiocèse de Boston et toute la congrégation catholique, est à son tour mis en cause, c'est toute la famille qui vole en éclats.

Pour donner un cadre à son histoire, Jennifer Haigh s'est inspirée de l'énorme scandale de pédocriminalité qui a fait vaciller l'église dans la très catholique ville de Boston au début des années 2000. Cette affaire, qui a conduit l'archevêque de Boston à démissionner, a mis à jour un vaste réseau de prêtres pédophiles, des centaines de victimes et, facteur aggravant, l'action des évêques catholiques pour garder ces crimes secrets. Toute l'histoire nous est contée par Sheila, deux ans après les faits, comme si elle nous faisait un rapport d'enquête. Elle prend le temps de revenir sur la genèse de sa famille, partant des origines d'Arthur, les relations entre ses parents, son enfance et celle de ses frères, l'apparition de la vocation d'Arthur... À travers le cas de ce dernier et les répercussions de son accusation sur la famille, plusieurs thèmes sont ensuite abordés, tels que la solitude des prêtres et ce célibat qui leur est imposé, les crimes d'alcôve soigneusement cachés par les catholiques, les secrets de famille et les non-dits, la confiance que l'on accorde ou pas à ses proches dans une telle situation, la culpabilité, les doutes et les regrets.
Au delà du sujet de la pédophilie et la question de savoir si un jour l'Eglise va évoluer, ce roman est avant tout une histoire de famille où le suspense est savamment entretenu dans une narration très fluide.
Petit bémol pour pour quelques faits qui me semblent assez tirés par les cheveux.
Mais une bonne découverte au final et une auteure à suivre.
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critiques presse (1)
LeMonde
28 mai 2019
Un roman saisissant sur la morale, la culpabilité et la rédemption.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Le grand silence
Jennifer HAIGH

Cette histoire est celle du père Arthur.
Elle est racontée par sa petite sœur Sheila.
Dans leur entourage il y aussi leur mère, impossible à vivre , dévote et dont Art est le fils préféré.
Il y a Mike leur frère, ancien policier reconverti en agent immobilier. C’est un père de famille aux idées bien arrêtées.
Ted, le père de Mike et Sheila, très diminué par son alcoolisme.
Mais aussi Kath et Aidan Conlon par qui le malheur va arriver.
Parce que l’histoire que nous raconte Sheila est le drame de la pédophile au sein des églises.
Fantasmé ou avéré d’ailleurs.
Art se retrouve accusé, l’église le déplace et accepte même de payer sans chercher à savoir la vérité.
Si Mike refuse de parler à son frère Sheila elle veut comprendre.
Chacun de son côté va mener son enquête pour se faire sa propre idée.
Et les faiblesses de chacun vont alors se mettre à nu.
Au propre comme au figuré.

Ce roman est pour moi celui du doute ( de ses sentiments, de ses engagements, de ses certitudes) mais aussi celui de la fraternité ( je te protège car tu es mon frère autant que je te repousse car tu es de même sang).

J’ai beaucoup aimé ce roman.
Il se lit très bien et la façon dont La narratrice s’adresse à nous me plaît énormément.
C’est une très belle découverte.
Commenter  J’apprécie          30
Dans la cuisine, elle prit son chapelet dans un tiroir et trouva la station à temps. Rater l’accueil de l’archevêque, c’était comme arriver en retard au cinéma ; elle serait incapable d’être dans la bonne disposition d’esprit.
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Il avait toujours nourri un certain mépris pour le père d'Art, un pauvre raté qui avait abandonné femme et enfant. Il lui était maintenant reconnaissant d'une chose : d'avoir au moins donné son nom à Art. Dans un jour ou deux, quand l'histoire arriverait dans les journaux, le nom de Mike, le nom de ses gamins, ne serait pas sali.
Commenter  J’apprécie          60
C’était la robe que je portais quatre ans plus tôt pour la veillée mortuaire de mamie, si clairement funèbre qu’il semblait logique qu’elle reste pendue dans le placard de mon ancienne chambre à Grantham, afin de pouvoir être portée à la mort du prochain parent. C’est une pensée innommable, ces calculs sinistres de l’espérance de vie auxquels se livrent ceux d’entre nous qui ont des parents vieillissants, qui, un à un, vacillent et s’affaiblissent. Avec un sentiment de culpabilité, nous nous demandons qui sera le prochain.
Commenter  J’apprécie          30
Ils devraient au moins connaître, trop tard, le fils et le frère qu'ils ont perdus.
(ce que maman savait, et ce qu'elle ne savait pas. La question me hantera le reste de ma vie).
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